- Le parfait dosage entre humour, action et émotion.
- Un final grandiose pour une saga qui l'est tout autant.
- Des répétitions et des erreurs qui nuisent à la lecture.
S’il faut accorder une chose à Brandon Sanderson, c’est que c’est un auteur prolifique. En effet, l’écrivain ne cesse d’alimenter le Cosmère, son multivers personnel, de romans en un ou plusieurs tomes, depuis la publication d’Elantris, en 2005.
Si parmi cette prolifération de titres certains sont meilleurs que d’autres, impossible de nier que la saga Fils-des-brumes, est l’une des plus grandes réussites de Sanderson. Plutôt que de conclure l'histoire après son troisième tome, Le Héros des siècles, l’auteur à fait l’étonnant choix de lui écrire une suite qui se déroule environ 300 ans après la fin de ce dernier. Audacieux pour certains, suicidaire selon d’autres, car quitter l’ambiance médiéval-fantasy de Luthadel pour celle postrévolution industrielle d’Elendel pouvait braquer certains lecteurs.
Pourtant, non contentes de développer un peu plus encore l’excellent système de magie de la saga, les aventures de Wax et Wayne offrent une lecture riche et intelligente de l’univers de Fils-des-brumes.
Cette année, la conclusion de l’arc d’Elendel arrive enfin dans nos librairies françaises, six ans après le tome précédent : Les Bracelets des larmes. L’occasion de vérifier si l’attente en valait la peine.
L’histoire
Six ans se sont écoulés depuis la découverte du Continent Sud et des Bracelets des larmes par Waxillium, Wayne, Steris et Marasi. Cette dernière dirige désormais sa propre équipe au constabulariat d’Elendel, en compagnie de Wayne. Si la vie semble avoir repris son cours, la traque des membres du Cercle se poursuit. Wax, désormais sénateur de la cité, à fort à faire entre son enquête pour retrouver sa sœur Telsin, dirigeante du Cercle, sa mission politique et sa vie de famille. Surtout depuis la naissance du petit Max et de la jeune Tindwyl, ses enfants.
De plus, les Malwisiens, le peuple du Continent Sud, entretiennent des relations hostiles avec les habitants du Bassin. Si aucune guerre n’a éclaté, les tensions sont vives et la solution de placer les villes situées à la périphérie d'Elendel sous la coupe de ses sénateurs risque d’attiser encore plus les braises de la discorde.
Tout s’accélère lorsque Marasi et Wayne affrontent un membre du Cercle qui leur révèle l’existence d’une arme, braquée droit sur Elendel, et capable de raser la ville en tuant des millions d’habitants. Peut-être est-il temps pour Waxillium de renfiler son manteau de brumes et de redevenir garde-loi.
L’avis d’Alex
Difficile de comparer Le Métal perdu à son prédécesseur, au vu du temps qui sépare les deux romans. Il aurait fallu relire entièrement la saga pour fournir un avis éclairé, malheureusement, le manque de temps ne le permettait pas. Se replonger dans le Cosmère après si longtemps est à la fois délicieux et difficile. Pour cela, l’ellipse temporelle proposée par Brandon Sanderson est plus que bienvenue : le temps a passé pour les lecteurs, mais aussi pour les personnages.
Quelques défauts jettent néanmoins leur ombre sur la lecture, particulièrement d’ordres syntaxiques et stylistiques (des répétitions trop nombreuses, entre autres). On ne pourra en imputer la faute à la traductrice (qui œuvrait déjà sur les précédents tomes), car elle a su transmettre avec brio tout l’humour d’un personnage aussi potache que Wayne. Nous choisirons plutôt d’y voir un signe supplémentaire que les moyens dont disposent les maisons d’édition pour leurs corrections sont de plus en plus réduits.
Quitte à être mort, autant être le genre de mort poli qui ne cherchait pas à ramper hors de la forêt et à vous dévorer pendant les orages. Même les cadavres devaient avoir des principes.
On remarque que les préoccupations de l’auteur ont également changées, si Fils-des-brumes abordait déjà, en sous-texte, des sujets tels que l’exclusion, l’ethnie ou la religion, on plonge cette fois-ci dans le fanatisme, les dérives sectaires, l’abus de confiance et la manipulation. Des thèmes qui font tristement écho à des inquiétudes sociétales bien réelles.
La cendre revient. Le monde y succombera. Vous aurez ce que vous méritez et tous dépériront sous un nuage de noirceur et une couverture de corps brûlés changés en cendres.
Il faut également mentionner l’accomplissement de Brandon Sanderson d’avoir enfin réussi à réunir tous ses univers (ou presque) grâce à de nouveaux personnages qui ne manqueront pas de susciter l’enthousiasme des fans du Cosmère !
Si l’histoire comporte quelques longueurs (particulièrement dans son second tiers) on ne peut nier qu’elle conclut avec brio cette saga. Son final, particulièrement émouvant, ne manquera pas de toucher les fans en plein cœur.
Mais est-ce vraiment la fin ? Comme toujours avec Brandon Sanderson, quelques mystères restent non résolus et de nouvelles questions sont soulevées au travers des ultimes pages, afin de suggérer une suite éventuelle. Situé encore 300 ans dans le futur ? Qui sait…
Découvre Le Métal perdu, la conclusion épique de Fils-des-brumes chez le livre de Poche !