- Des paysages qui font voyager.
- Des personnages entiers, vivants, terriblement humains.
Quand la mythologie grecque rencontre l’écriture moderne de l’auteur français Nicolas Texier, ça donne : Les Ménades.
Un roman qui allie à la fois une solide connaissance des us et coutumes des peuples de l’antiquité, une passion visible pour les mythes du bassin méditéranéen et la volonté de créer des personnages féminins libérés des archétypes de la fantasy.
Aventure, combat, mystère et créatures dangereuses parsèment ce voyage qui n’a rien à envier à l’Odyssée d’Ulysse où aux récits d’Ovide. Une histoire sublimée par les paysages méditerranéens traversés par ses héroïnes.
Vingt ans après la guerre de Troie
Le calme règne sur la petite île de Psili. Contrée paisible où la plupart des hommes finissent bergers et les femmes, mariées et recluses dans les gynécées, élèvent les enfants et gèrent la maisonnée. Un destin auquel n’aspira pas Lyra, amoureuse des grands espaces et de la chasse qui, armée de son arc, parcourt les collines de Psili en quête d’aventures. Il y a aussi Enyo, la petite vagabonde maigrichonne, un peu sorcière, un peu pythie, qui vit en marginale dans ces mêmes collines. Et qui voudrait épouser Agamê ? Trop grande pour une fille. Trop forte aussi, avec sa carrure de guerrier.
Encouragées par un mage de passage, les trois amies partent courir le faune et danser sous la lune, dans des rites dionysiaques nocturnes. Au matin, elles découvrent leur village détruit, leur proches tués ou enlevés par un mystérieux raid de pirates ayant eu lieu durant leur absence. Le chagrin cède à la colère. Bien décidées à retrouver les survivants, les trois apprenties ménades embarquent pour un voyage à travers les îles grecques, sur les traces des ravisseurs.
Elles devront croiser le fer avec le terrible minotaure, marcher dans les traces d’Ulysse, s’infiltrer dans un camp de centaures et surtout se battre contre les préjugés et les coutumes qui voudraient faire des femmes de faibles épouses dociles.
Une mythologie réinventée
Loin du fatalisme des destins d’Œdipe ou d’Orphée, les ménades encaissent les coups durs et les mésaventures pour se relever plus fortes et plus déterminées que jamais.
Un déroulement cohérent pour qui connaît un peu les mythes rattachés à Dionysos : si l’on l’associe surtout au vin et à la débauche, le dieu est aussi un guerrier furieux et redoutable. Dans Les Bacchantes d'Euripides, Dionysos arrive à Thèbes et s’oppose à Penthée, le roi thébain. Il libère les femmes, met le feu au palais et instaure son culte qui met en avant la passion, la liberté, l’acceptation de l’autre.
A travers les aventures de Lyra, d’Agamê et d’Enyo, c’est l’image du dieu voyageur et sauvage qui transparaît.
C’est aussi une histoire de découverte de soi et d’acceptation, puisque d’abord tiraillées entre leurs aspirations et leur devoir, les trois ménades finiront par embrasser pleinement leur rôle de libératrices.
Non seulement elles iront à la rencontre de pays, de peuples et de créatures, tous plus incroyables les uns que les autres, mais elles se découvriront également elles-même.
Achilles, Ulysses et Persée fait femmes
Si Les Ménades est un condensé des plus grands mythes grecs, Nicolas Texier l’a rendu tout à fait accessible aux néophytes en la matière.
Tout comme les grecs l’ont fait en leur temps, les ménades s’interrogent sur la véracité des contes qui ont bercé leur enfance et des récits narrés par ceux qui ont vécu la guerre troyenne. L’occasion pour nous aussi, lecteurs, de découvrir ou redécouvrir, ces mythes sous un jour nouveau.
Et si le cyclope Polyphème, trompé par Ulysse, était en réalité une victime ? Et si les centaures n’étaient pas des sauvages libidineux ?
Sur ce socle mythologique l’auteur construit avant tout un passionnant récit d’aventures et de liberté.
Prêts à accompagner trois courageuses jeunes femmes et à visiter la Grèce antique ?
Partez en voyage avec Les Ménades, aux éditions les Moutons Électriques.
Et si les relectures mythologiques vous passionnent, je ne peux que vous conseiller Eurydice déchaînée, également chez les Moutons Électriques. Superbement illustré par Melchior Ascaride qui à collaboré sur Fumée avec… Nicolas Texier ! A l’image d’un mythe antique, voilà une boucle parfaitement bouclée !
