Avec Les Yeux Nuit, José Carli nous livre un roman fantastique des plus savoureux.
Henri, jeune adolescent, rêve de percer dans le cinéma de genre, au grand désespoir de son père, qui souhaite perpétuer la tradition littéraire familiale. Sévère patriarche, ce dernier impose ses volontés d'une main de fer, au détriment des aspirations de son fils.
Un jour, tout bascule : Henri rejoint un groupe d'adeptes vénérant une antique déesse déchue. Cette bande de personnages atypiques lui permet enfin d'être lui-même. Dans la veine d'un roman d'apprentissage, Les Yeux Nuit exprime le mal-être d'un adolescent incompris et rejeté pour sa singularité. Étrangement, cela m'a fait penser aux blousons noirs des années 1960, pour le rejet de la culture et des valeurs en vigueur.
En outre, j'ai apprécié voir Henri grandir et s'affirmer au fil des pages, même si j'aurais souhaité une évolution plus progressive. Malgré cette rapidité, l'intrigue saura séduire les adolescents, qui se reconnaîtront dans les tourments et les doutes d'Henri. De plus, ce roman constitue une porte d'entrée accessible à la littérature fantastique pour les néophytes.
Un véritable soin a été apporté à la stylistique et à l'incipit, rendant la lecture fluide et agréable. L'univers, calqué sur le nôtre, permet au lecteur de naviguer en terrain familier sans se soucier des détails complexes. Il peut ainsi se laisser porter par les émotions des personnages sans difficulté.
En somme, José Carli nous offre un premier roman prometteur. Il ne tient qu'à vous de lui donner la visibilité qu'il mérite.
