Mikki, une aventure entre les mondes pas si enfantine

On a aimé

- Une BD capable de s'affranchir des mots pour exprimer les sentiments de son héroïne.
- Des couleurs sublimes.
- Une histoire parfaitement rythmée.

On n'a pas aimé

- Il reste beaucoup de mystères à résoudre à la fin de ce tome 1, l'attente risque d'être longue !

Adultes, nous avons tendance à oublier à quel point l’enfance peut être difficile. La mémoire a cette capacité fabuleuse de faire le tri dans les souvenirs pour n’en garder, bien souvent, que les plus joyeux. Oubliées les brimades des camarades de primaire, la terreur lorsqu’il fallait passer au tableau, les grosses bêtises pour lesquelles nous avons été sévèrement puni…

Mikki et la traversée des mondes, c’est une BD vécue du point de vue des enfants. Et pour Mikki, petite laotienne adoptée lorsqu’elle était bébé, l’enfance n’est pas un long fleuve tranquille.

L’histoire

Mikki à rendez-vous chez le docteur Mortelente, célèbre psychologue, car ses parents s'inquiètent de sa timidité maladive qui a fini par la pousser au mutisme. Là, elle subit une thérapie  novatrice, censée l’aider à dépasser ses peurs. Mais lorsqu’elle passe la porte du bureau du docteur, elle plonge dans un monde étrange et inconnu. Elle y rencontre un autre enfant se faisant appeler : le super-héro des cavernes, qui lui explique qu’ici, à chaque porte franchie, on se retrouve dans un nouveau monde. Poursuivis par une mystérieuse hyène rose, ils se retrouvent contraints d’enchaîner des univers tantôt loufoques, tantôt effrayants, à la recherche d’une sortie vers le monde réel. Si elle est d’abord craintive, Mikki se révèle très courageuse et, au fil des rencontres et des épreuves, va petit à petit retrouver la parole.

Notre avis

Avec ce premier tome, Stéphane Betbeder parvient à toucher à la fois un jeune public, en étant très juste et sincère dans sa représentation des émotions. Mais aussi les adultes, grâce à un sujet pas si courant dans la bande dessinée : la santé mentale des plus jeunes. 

Touchant, l’album n’en oublie pas d’être drôle grâce au personnage du super-héro des cavernes et son capybara totem, qui forment un duo des plus savoureux.

Ses couleurs vives et ses chouettes dessins (que l’on doit au talentueux Paul Frichet) collent parfaitement au rythme effréné des aventures de Mikki. Ses 80 pages filent elles aussi à toute vitesse, tant on se laisse facilement embarquer dans ses péripéties rocambolesques.

Que vous soyez petit ou grand, ce tome 1 signe le début d’une grande aventure où les amitiés se créent aussi vite que s'enchaînent les surprises.

Mikki et la traversée des mondes, un album tendre et acidulé qui se dévore comme un paquet de bonbons, à découvrir chez Glénat !