Critiques

SOS antarctica : quand l'antarctique est menacée.

Par Richard Lecastor
4 29 juillet 2022
SOS antarctica : quand l'antarctique est menacée.
On a aimé
- Le réalisme
- La description des paysages
- Les différents plaidoyers
On n'a pas aimé
- La longueur du roman

"Il devrait y avoir moins d’êtres humains sur Terre, pour économiser les ressources. C’est ce que nous essayons de faire nous-mêmes. Mais vouloir que certaines parties de la Terre restent des terres vierges, préservées comme un trésor, alors que les parties sur lesquelles les gens vivent continueraient à être pillées impunément – ça non. Il n’y a pas de territoire sacré et de territoire profane. Il n’y a que la Terre. Et elle a la même valeur partout."

Kim Stanley Robinson, est un célèbre auteur de science-fiction américain mondialement connu et reconnu pour son style d’écriture qualifié d’hyper réaliste. Auteur de plus de 20 romans, tel que la trilogie martienne ou 2312, il a été lauréat de nombreux prix : dont les prix Hugo et Nebula. Initialement écrit et publié après la trilogie martienne en 1997, SOS antarctica vient d'être réédité chez Pocket imaginaire en 2022. L’auteur nous offre cette fois-ci une étrange expédition en antarctique, mélange d’utopie et de défense des enjeux écologiques.

Résumé:

L'histoire se déroule au début du XXIe siècle, les ressources accessibles (pétroles, gaz, etc) ont été exploitées depuis longtemps. Malheureusement, les effets du réchauffement climatique se font sentir depuis de nombreuses années : inondations torrentielles, sécheresses cataclysmiques, records de températures, etc. Durant des centaines d'années, l'antarctique a été protégée via un traité garantissant sa non exploitation à des fins industrielles. Lorsque les réserves de pétrole s'amenuisent, tous les regards se tournent vers l'antarctique et le traité est abandonné. En peu de temps tout bascule sur le continent blanc, le tourisme s’y développe, les compagnies pétrolières entreprennent de sonder les sols. Mais la résistance écologiste s’organise pour défendre l’antarctique, certains prennent les armes et fomentent les premiers actes d’écotage, terme inventé par Robinson pour le sabotage a visé écologique, vue par certains comme des actes de terrorismes écologiques.

 

Notre avis:

L’antarctique restera-t- elle le dernier espace sauvage de la Terre ou l’humanité sombrera une nouvelle fois face aux enjeux capitalistes ? Pour répondre à cette question, l’auteur à choisit une pléiade de personnages afin de présenter tous les enjeux qu’ils soient écologiques ou politiques. Parmi eux, nous trouverons : Val, une guide de haute montagne qui accompagne les touristes dans des expéditions de l’extrême ; Xun technicien travaillant en antarctique quelque peu paumé mais attachant et enfin Wade, qui a été envoyé par un sénateur américain pour comprendre ce qui se passe en Antarctique suite à des disparitions et des sabotages.

 

Le style pourra autant plaire que déplaire, certain le trouveront long et ennuyeux et d'autres seront émerveillés par la capacité de l'auteur à décrire l'antarctique. Certes, l'intrigue basée sur les enjeux climatiques est quelque peu perdue dans les différentes descriptions. Mais SOS antartica est davantage un plaidoyer pour l’écologie, la vie sauvage, la montagne et le retour à la nature. C'est une véritable ode à l’exploration et à la montagne : l'histoire est pimentée par plusieurs expéditions marchant sur les pas de Shackleton (explorateur qui a découvert l'antarctique). Les fans de grands espaces devraient y trouver leur compte.

 

J’ai eu un véritable coup de cœur pour la fin du roman, dans laquelle les différents protagonistes se rencontrent et défendent leurs différents points de vue : c’est un véritable procès que nous offre l’auteur pour conclure son histoire. Ecrit en 1997, ce roman prend un sens particulier lorsque l’on comprend que notre société s’approche inexorablement du futur décrit par Robinson.

 

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