- la touche de magie dans notre monde contemporain
“Magicien gay chez les ploucs” : une accroche bien trouvée, me direz-vous ! Eh bien, je n’en retire aucun mérite, c’est littéralement la première phrase de la quatrième de couverture.
The Fascinators d'Andrew Eliopulos, c’est l’histoire de Sam, un lycéen (pas) comme les autres. Même si sa pratique de la magie et son homosexualité sont toutes deux considérées comme l'œuvre du diable dans sa petite ville de Géorgie, Sam peut toujours compter sur ses meilleurs amis James et Delia. Et eux aussi peuvent compter sur lui, surtout quand James dérobe un grimoire à une secte bien plus puissante qu'eux…
Un roman contemporain avec un soupçon de magie
Cette histoire ne manque pas de points positifs, au-delà de cette couverture canon ! La lecture est très fluide. Sam est un héros attachant et crédible (visiblement own-voice). Il oscille entre le désir d'être lui-même et la peur des réactions extérieures, même si son entourage proche le soutient.
Le récit mêle intelligemment la magie & l'homosexualité comme deux “tares” mal vues par les personnes croyantes. La magie est une activité comme une autre dans cet univers contemporain (il y a un club de magie au lycée comme il pourrait y avoir un club d'échecs ou de football), mais une activité délaissée, qui ne passionne qu’une poignée d’adeptes. C'est plutôt original, parce que nous, on rêverait certainement d’avoir cette magie à disposition pour lancer n’importe quel sortilège !
On parle aussi de secte et de manipulation psychologique, avec un fond réaliste malgré le côté magique, car ces problèmes prennent racine dans les inégalités sociales et le rejet vécus par certains personnages.
Une fin frustrante pour les lecteurs fleurs bleues
Mais ce qui me rend perplexe en refermant ce roman, c'est que, même si l'intrigue “magique” a une fin (ouverte, certes, mais un fin suffisante quand même), l'intrigue “amoureuse” n'est pas résolue !
Le triangle amoureux entre Sam, James et Denver, le nouveau du lycée, prend énormément de place et devient une intrigue à part entière du récit. Beaucoup de scènes ne servent qu'à insister sur ce triangle et rien d'autre. Alors, une fin en queue de poisson qui ne conclut pas cet arc narratif est FRUSTRANTE. Les personnages ne s'expliquent jamais. Il y a un manque de communication dingue, surtout entre Sam, James et Delia censés être meilleurs amis depuis des années.
J'ose espérer qu'un second tome sortira un jour, même si ce n’est visiblement pas prévu pour le moment !
Bref, les relations entre les personnages auraient pu être plus abouties, mais c'est un roman sympathique par sa magie et les thèmes qu'il aborde.