- Une vision positive du jeu vidéo, sans distinction d'âge ou de genre.
Je dois bien l’admettre, le tome 1 de Yureka m’a laissé de marbre. Malgré ça, j’ai accordé une chance au suivant. Une décision qui prouve que la première impression n’est pas toujours la bonne. Cette œuvre, éditée par Meian, des artistes coréens Soon Hee Joon (au scénario) et Kim Youn Kyung (au dessin) se cherche bien souvent et se perd aussi parfois. Pourtant, elle parvient à aborder des sujets complexes et à développer de façon originale un thème mille fois vu et revu : la sentience de l’intelligence artificielle.
L’histoire
Dans le monde de Jangkun, la réalité virtuelle est très avancée. La-bas, le métavers ferait pâle figure car presque tous les habitants, quel que soit leur âge ou leur catégorie sociale, disposent d’un casque multimédia immersif et passent la majeure partie de leur temps connectés au réseau. Des entrepreneurs s’y retrouvent pour conclure des contrats, des apprentis peuvent s’y entraîner à pratiquer leur futur métier et bien sûr on y joue aux jeux vidéo. Pour Jangkun, c’est Lost Saga, un RPG dans lequel il excelle sous le pseudonyme de Lotto, avec ses camarades Kwansu (Adol) et Wunsuk (Boromir.)
Un jour pourtant, alors qu’il va renouveler son identité numérique afin de pouvoir se connecter, Jangkun tombe sur la carte d’une jeune fille qu’il ne connaît pas. Par accident, il l’insère dans son casque après l’avoir confondu avec la sienne et se connecte en tant que Yureka, guerrière blondinette aux capacités surpuissantes (une chose normalement impossible, puisque l’identité d’un utilisateur est contrôlée par un scan rétinien.) Après avoir profité de ce qu’il pense être un bug pour espionner ses amis, Jangkun revient sous l'identité de Lotto et découvre avec surprise que Yureka est toujours là. La carte d’identité numérique qu’il a utilisée semble avoir créé un “double”, une IA de Yureka, dénué du moindre souvenir et qui existe indépendamment dans Lost Saga. Une situation qui, en plus d’être complètement impossible en tant normal pose beaucoup de questions : Qui est la “créatrice” de Yureka ? Et si son personnage meurt dans Lost Saga, y aura-t-il un moyen de la faire revenir comme c'est le cas pour un véritable joueur humain ?
Notre avis
Malgré plusieurs défauts, notamment des problèmes de rythme et un tome 1 qui peine à convaincre, Yureka soulève des idées intéressantes sur l’IA, la place de la technologie dans nos vies et ses dérives commerciales et sociétales. S’il les aborde parfois sous un angle un peu daté (les blagues sexuelles ; pas toujours de bon goût, qui rappelleront aux plus vieux la culotte de Bulma dans Dragon Ball !) Il reste néanmoins plaisant de voir la manière dont le manwa imagine un futur hyperconnecté. Ainsi, les passages se situant dans le monde réel se montrent au final plus intéressants que les aventures des héros dans Lost Saga et l’enquête de Jangkun sur l’identité de la créatrice de Yureka devient le fil rouge, dont les passages dans le monde virtuel sont des à-côtés.
Conclusion
Si l’hyperconnectivité et l’IA vous intéressent, si vous êtes curieux de voir ce que pourrait donner une société centrée autour du métavers et si les avatars virtuels doté d’une personnalité propre vous semblent une évolution possible de la technologie, alors n’hésitez pas à découvrir Yureka, aux éditions Meian.