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Dossier - 5 Planet-opera pour les curieux et les amoureux de Dune

Par Louis - CINAK
10 min 18 juin 2021
Dossier - 5 Planet-opera pour les curieux et les amoureux de Dune

Les auteurs de science-fiction sont fascinés par l’espace. Ils n’ont eu de cesse d’explorer ses recoins les plus éloignés et d’inventer des planètes aux environnements étonnants et parfois étrangement proches du nôtre. C’est tout l’objet du planet-opera qui explore la science-fiction (voire la science-fantasy) sous l’angle d’un microcosme à l’échelle d’une planète entière ! Voici 5 planet-opera à découvrir de toute urgence si vous avez aimé Dune ou que la curiosité d’une faune et d’une flore encore jamais étudiées vous titille ! 

Dossier - 5 Planet-opera pour les curieux et les amoureux de Dune
1 - Le Livre du nouveau soleil de Gene Wolfe : La mémoire de la Terre
2 - Majipoor de Robert Silverberg : Une amnésie bien utile
3 - Le Cycle de Tschaï de Jack Vance : Le plus beau planet-opera
4 - Omale de Laurent Genefort : La difficile cohabitation
5 - Helliconia de Brian Aldiss : Que passe l’hiver
1. | Le Livre du nouveau soleil de Gene Wolfe : La mémoire de la Terre

Mais Les Merveilles de Teur et de Ciel étaient un classique, il y a trois ou quatre siècles ; il rapporte les légendes les plus populaires des anciens temps. Celle qui m’a le plus intéressé concerne les Historiens ; elle parle d’une époque où il était possible de faire remonter les légendes jusqu’à des faits qui n’étaient pas tout à fait oubliés. Tu comprends le paradoxe, j’imagine : les légendes existaient-elles à l’époque en question ? Sinon, comment sont-elles nées ?

Gene Wolfe nous a malheureusement quitté en 2019 et laisse derrière lui une saga composée de nombreux romans et de nouvelles qui ont changé l’image de la fantasy et de la science-fiction : Le Livre du nouveau soleil. Dans cette saga, on suit les frasques épiques d’un jeune apprenti bourreau sur une Terre revenue aux temps de la magie et de l’épée (Teur) et parsemée de merveilles technologiques. Ce bourreau en devenir mènera une quête initiatique qui le conduira à défier le mystérieux tyran qui règne en maître sur Teur.

Avec un premier tome sans bataille, ce qui tranche avec la science-fantasy habituelle, Gene Wolfe nous offre un début de saga sous le coup de l’exploration d’une cité merveilleuse : Nessus. En effet, l’œuvre de Wolfe ne suit pas les schémas classiques avec une intrigue servie par les actions du personnage. Elle sert principalement de fil rouge pour que Sévérian découvre le riche univers de l’auteur. Etant apprenti bourreau enfermé dans une tour, il ne connaît rien du monde jusqu’à ce que son métier le pousse à tracer sa route au milieu d’un environnement qui lui est étranger et qui (parfois) ne lui veut pas que du bien !

Chaque digression-voyage de Sévérian ajoute du charme à cette saga-univers en distillant doucement la dose de science-fiction avec ces restes de merveilles scientifiques qui collent avec cet univers ô combien fantasy. Qui dit univers original dit aussi concepts nouveaux et noms aux sonorités étranges qui agrémentent un univers loin d’être fouillis. Le style de l’auteur, extrêmement accrocheur, sert son récit et évite de perdre le lecteur dans cette masse pleine d’originalité et d’imagination car il ne cherche pas expliquer les concepts et les rites : le lecteur découvre la réponse à ses questions au fil de sa lecture. On veut comprendre et percer les mystères de Teur et ça cela n’est pas donné à toutes les œuvres. Bien qu’exigeante car pleine d’originalités en tout genre, sa lecture est, pour moi, un beau moment d’exploration et de réflexion sur le Temps et la trace que nous laissons dans le monde.

On se plaît à reconnaître cette ancienne Terre qui se cache sous le sol de Teur et de saisir toutes les perches tendues par l’auteur dans ce voyage initiatique merveilleux.

Chez son éditeur (Mnémos)

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