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Star Trek Discovery : un nouvel espoir pour les optimistes ?

Par Republ33k
25 septembre 2017
Star Trek Discovery : un nouvel espoir pour les optimistes ?

C'est l'histoire d'un édito' qui mélange le nom de la nouvelle série Star Trek, Discovery, et le titre du premier Star Wars, Un Nouvel Espoir. Une hérésie, en 2017, ou tout se résume à Marvel versus DC, sous-estimé contre sur-estimé, meilleur ou pire, et bien sûr, Star Wars ou Star Trek.

Mais c'est aussi l'histoire d'un petit gars qui adolescent, et dans une période des plus rebelles, avait décidé que le cynisme et le scepticisme étaient les valeurs les plus saines à adopter dans un monde aussi fou que le nôtre. Mais le bonhomme n'a jamais vraiment réussi à se fondre dans le moule, et tel un acteur de bas étage, forçait ses phrases et ses réactions pour avoir l'air plus intelligent, ou en tous cas, l'air plus cool. 
 
Quelques années me séparent maintenant de cette époque révolue. J'essaie désormais de travailler sur mon optimisme et ma confiance, préférant voir le verre à moitié plein, et non à moitié vide. Ce qui n'est pas toujours facile à l'heure des avis encapsulés par les réseaux sociaux et leurs tics de langage bien à eux, du "forcing" à l'emoji en feu en passant par le "supprime". Pourtant, à bien y regarder, nous allons aux devants de grands moments, du côté de la pop'culture en tous cas, et assurément, le retour de Star Trek sur le petit écran est l'un d'eux.
 

 
Manquant hélas l'occasion de célébrer les cinquante ans de la franchise, qui soufflait son demi-siècle l'année dernière, Star Trek Discovery n'en reste pas moins un événement à part entière, et pas seulement parce que la dernière série Star Trek, Enterprise, date de 2001. Mais surtout parce que le show orchestré par Bryan Fuller, qui a depuis laissé la main à Alex Kurtzman et Akiva Goldsman, ramène avec lui tout un tas de thèmes et de réflexions puissantes, dont notre monde a je crois bien besoin.
 
Avec tout le respect que j'ai pour J.J. Abrams et Justin Lin, qui nous offraient un très joli blockbuster en la personne de Beyond il y a un peu plus d'un an, j'ai toujours trouvé que les derniers Star Trek cinématographiques tenaient plus du Star Wars déguisé que de la série originale, diluant les thèmes qui font sa richesse dans des moments assez forts mais manquant de résonance. Un constat qui m'avait une nouvelle fois sauté aux yeux en préparant une petite conférence sans prétention sur les représentations du futur dans la SF : peu nombreux sont les œuvres à présenter notre - ou un - avenir sous un angle optimiste. Et si à l'époque, j'avais tout de même dégainé la carte Star Trek, il faut bien avouer que les films d'Abrams et celui de Lin nous présentent un Star Trek plus spectaculaire que philosophique. Sans même parler de l'imagerie assez aggressive et déprimante du 11 septembre qu'on retrouvait dans Star Trek Into Darkness.
 

A croire que mêmes les œuvres optimistes abandonnaient petit à petit leur principes, même si on peut trouver des raisons tout à fait valables à cela. L'impératif de narration, tout d'abord, qui oblige les scénaristes et les metteurs en scène à opter pour des univers plus hostiles. Après tout, c'est du conflit que naît l'intrigue. On peut aussi miser sur les canons du blockbuster des années 2000 et 2010, qui sont encore aujourd'hui très influencés par la guerre contre la terreur et de l'ordre mondial qu'elle a su imposer. Mais aussi fortes soient-elles, ces tendances ne sauraient ébranler la confiance de tous les optimistes de ce monde, qui nous offrent aujourd'hui les deux premiers épisodes de Star Trek Discovery, déjà disponibles sur Netflix.
 
Les plus cyniques d'entre-vous me diront que ce sont les marketeux de ce monde qui le permettent, en voyant dans l'alternance entre un Star Trek hollywoodien et un autre plus classique un nouveau moyen de se faire des sous. Mon naturel optimiste leur répondra que les raisons derrière la mise en chantier de Star Trek Discovery  importent peu, tant que le résultat final amène sur le devant de la scène des sujets trop souvent oubliés ces dernières années, par cynisme, par pessimisme, ou même par habitude.
 


A ce titre j'aimerai caser une petite référence à Patty Jenkins, réalisatrice qui pendant la promotion de Wonder Woman, se riait du mot cheesy - qu'on pourrait chez nous traduire par ringard ou nunuche - expliquant que le cinéma et la pop' culture en général n'osaient plus défendre de messages, y compris les plus élémentaires, de peur de faire rire le specctateur, ou de le gêner pendant son visionnage. Résultat, il est aujourd'hui plus simple d'enrober un film de blagues et de légèretés que de thèmes forts et intelligents.

Mais après tout, il y a un temps pour l'un, et il y a un temps pour l'autre. Et je me réjouis de voir, après un épisode de Star Trek Discovery visionné - je regarde le deuxième ce soir avant de vous faire un récap' demain - que la série nous propose de passer à un temps plus propice à la réflexion ou ne serait-ce qu'à l'optimisme en nous proposant de découvrir les "premiers" pas de la Fédération (une entité composée de nombreuses espèces s'entendant pour le bien commun) face à l'Empire Kinglon. Une rencontre qui va nous précipiter vers une guerre, mais c'est justement ce qui rendra la série diffusée en France par Netflix particulièrement instructive, si ce n'est utile pour comprendre le monde d'aujourd'hui et de demain. Diversité, respect des peuples et des coutumes, appropriation culturelle et autres sujets sont au programme du pilote de Star Trek Discovery, et pour l'optimiste (fan de Star Wars) que je suis, la perspective de retrouver chaque semaine une tranche d'espoir est réconfortante, voire inspirante.
 
Live long and prosper, folks.
Star Trek Discovery : un nouvel espoir pour les optimistes ?