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ScifiCinéma
Tout ce que vous devez savoir après avoir vu Star Wars VII
Par Sullivan
23 décembre 2015
— Attention, ce dossier est une fois de plus garanti plein de spoilers ! —
Serrée dans un montage frénétique qui ne laisse que peu de place à l'exposition, à l'exception peut-être de la scène nous présentant Maz Kanata, l'histoire de Star Wars VII peut toutefois compter sur la galaxie transmédia qui accompagne sa sortie, entre comics et romans notamment, pour densifier et/ou éclaircir quelques zones d'ombres laissées par J.J. Abrams et son équipe de post-production.
Ainsi, avant de vous confronter à toutes les théories sur le futur de la licence comme nous l'avons fait vendredi dernier, faites le plein de tous les compléments d'information officiels, allant de la véritable raison du réveil de R2 aux véritables sentiments de Kylo Ren en passant par l'âge et l'identité réelle des différents protagonistes (qui a dit Snoke ?). Et vous le verrez, il n'y a pas de trop d'un dossier pour tout brasser et découvrir le film et ses suites différemment, en plus de vous apporter quelques réponses à d'insoutenables mystères, voire même à des questions que vous ne vous posiez pas (encore).
1
- Ce que nous apprennent J.J. Abrams et Lawrence Kasdan
2
- La novélisation, source d'une tonne d'éclaircissements
3
- Quelques suppléments glanés ça et là
1.
| Ce que nous apprennent J.J. Abrams et Lawrence Kasdan
Particulièrement loquaces à défaut de faire le tour du monde des plateaux TV, J.J. Abrams et Lawrence Kasdan ont joué la carte du classicisme en livrant une passionnante conférence pour la Guilde Américaine des Réalisateurs, sorte de panthéon Hollywoodien pour les vivants. Et si l'on peut regretter l'absence de Michael Ardnt, scénariste de Little Miss Sunshine recruté par Kathleen Kennedy et Bob Iger avant de voir son scénario (très inspiré de l'ancien univers étendu) en partie remanié, les deux compères du script nous ont offert quelques éclaircissements précieux par rapport à quelques éléments débattables du film.
Et si c'est bien sur cette poignée d'explications plus ou moins recevables (notamment en ce qui concerne le réveil de R2-D2) que je vais m'attarder ci-dessous, je vous conseille vivement de consacrer une demi-heure à l'écoute d'un échange qui nous en apprend énormément sur la vision très spirituelle de Star Wars qu'a J.J. Abrams, interrogé par un Lawrence Kasdan dont les questions font mouche.
— Le réveil de R2-D2
Sûrement le point le plus soulevé par les fans et le grand public après chaque séance de Star Wars - The Force Awakens, la question du réveil de R2-D2 pouvait puiser dans le background très spirituel qui unit Luke à son Droïde favori, ou encore dans le fait que le sabre d'Anakin pourrait être le réceptacle de la force et d'un degré intangible de pouvoir amenant R2 à se réveiller. Mieux encore, on pouvait imaginer, grâce au plan d'illustration où Luke pose sa main sur la tête ronde de son co-pilote, que c'est Skywalker lui-même, sentant la mort de Han Solo et le trouble revenir au sein de la force, qui aurait programmé R2 à se réveiller à ce moment précis.
Il n'en est pourtant rien, et si je trouve globalement les gens très durs avec les soi-disant incohérences du film (qui trouvent toutes ou presque une justification dès lors que l'on accorde au film le droit de se développer dans des médias connexes, à partir du moment où Hollywood impose des montages beaucoup trop courts pour tout justifier et parvenir à tout raconter), la pilule a du mal à passer au sujet de R2.
En effet, selon le réalisateur et les scénaristes du film (puisque l'info' a été donnée en compagnie de Michael Ardnt, qui voulait au départ s'appuyer sur l'idée que R2 possède les données impériales de la première trilogie, qui s'avèrent utiles aujourd'hui, mais cette idée a été refusée par Abrams qui ne voulait pas que le film s'appuie et reproduise encore plus de schémas vieux de plus de 30 ans), c'est simplement parce que R2 entend la mention de l'archive impériale de la bouche de BB-8 (on imagine donc que c'est ce qu'il lui dit, quelque chose comme "Hey frère, t'aurais pas l'autre moitié de la carte ? Grosse galère, on doit trouver ton pote au bout de la galaxie") qu'il se réveille instantanément, sans plus de double-sens selon l'équipe du film. Vraie faiblesse ou justification ingénue ? Toujours est-il qu'il aurait peut-être été plus habile de moins insister sur le fait que le droïde est dans le coma sans son maître plus tôt dans le film, à moins que la justification puisse venir plus tard, autour de l'attaque de l'académie de Luke par Kylo Ren, sait-on jamais.
— L'acte fondateur de Kylo Ren
Si l'on verra au prochain chapitre de ce dossier que c'est surtout la novélisation de The Force Awakens qui confirme certaines de nos interrogations autour du mystérieux Kylo Ren, interprété par le magnétique Adam Driver, J.J. Abrams a lui aussi commenté la nature "in progress" de son personnage, successeur de Dark Vador au sens propre comme au figuré :
“Star Wars a le plus grand méchant de l'histoire du cinéma. C'est donc évidemment compliqué d'amener un nouveau vilain dans un tel univers. On avait pour certitude que l'on devait faire quelque chose de fort. L'une des seules raisons pour lesquelles Kylo peut avoir du mérite en tant que successeur, c'est en nous faisant perdre un personnage qu'on aime tant. Bien avant que le film ait ce titre, l'idée était de raconter deux destins, dont celui du vilain. Mais pas un méchant tout-puissant, sûr de lui et de ses idées, plutôt son ascension. En tant que père et en tant qu'ami de parents, je sais ce que c'est que de voir ce combat, de faire partie de cette lutte. Je sais à quel point ça peut faire mal et à quel point tout ça est réel. Évidemment, ici, c'est une folle version extrapolée. Mais, si on avait pas fait ça [tuer Han Solo de la main de son fils Ben - Kylo Ren], le film n'aurait pas eu de consistance, ça nous paraissait dangereux.”
Confirmant l'idée d'un second miroir au sein du miroir entre Rey et Kylo Ren (avant de mieux se lier plus tard dans la trilogie en tant que représentants respectifs de Luke et Anakin, face à une menace qui englobe toute la saga ? Je pose ça là.), Abrams justifie complètement l'acte de Ben comme une catharsis émotionnelle pour le film, bien pratique à partir du moment où Harrison Ford était partant pour un épisode seulement. On notera aussi que l'alter-ego d'Indiana Jones aurait touché 20 millions d'euros de cachet, tandis que Daisy Ridley et John Boyega ont touché entre 100 000 et 300 000 euros chacun. C'est sûr, ça rapporte d'être une légende. En revanche, malgré son approche d'un drame père-fils tout ce qu'il y a plus classique, Abrams ne s'attarde pas véritablement sur la personnalité profonde de Kylo, que l'on développera un peu plus loin.
— Moins de Poe, plus de Luke !
Toujours dans le cadre de sa mini-tournée promo' très maitrisée, Abrams nous a confirmé ce que nous apprenait le sublime The Art of The Force Awakens (que je vous conseille mille fois, tant l'artbook est complet en concept-arts et en information - chronologique - sur le développement du film de Disney. Une merveille de making-of) : Poe Dameron devait au départ mourir du crash du Tie Fighter volé avec son BFF Finn.
Pourtant, le scénario a vite fait de la place à l'excellent Oscar Isaac (dont l'alter-ego est né sur Yavin IV autour du retour du Jedi, faisant référence au fait que Yavin ait été tourné au Guatemala, lieu de naissance de l'acteur), quitte à se permettre un gros raccourci avec son retour miraculeux. Un retour justifié une fois de plus dans la novélisation, preuve que le film avait bel et bien considéré ces questions, sacrifiées sur l'autel du montage qui permettait de faire un maximum de séances au quotidien.
Autre personnage au destin bien différent entre la version finale du film et son premier jet, Luke Skywalker devait faire son retour plus tôt dans le film, mais Abrams n'a jamais réussi à gérer l'aura du personnage, qui prenait d'emblée toute la place dans le scénario et à l'écran, l'empathie du public pour son destin tragique étant trop importante selon lui. Intéressant de noter que le réalisateur évoque un Luke de retour en première ligne sabre à la main, lui dont on ne connait toujours pas le véritable état mental après la "trahison" de Ben Solo.
— Les scènes coupées
Vous êtes nombreux à l'avoir remarqué : Star Wars fait comme ses compères à Hollywood et nous offre des trailers bourrés d'images qui ne figurent pas dans le montage final du film. Champion toutes catégories, The Force Awakens se permet de se passer de plans particulièrement puissants, celui où Kylo Ren allume son sabre dans le trailer #1 en étant sûrement l'exemple le plus criant.
D'autres curieux auront aussi notés que le mystérieux Constable Zuvio- qui n'est pas la victime des Ren contrairement à ce que raconte une légende de la toile, qui faisait parti des toys officiels du film à l'occasion du Force Friday, n'était finalement ni important, ni même dans le film. Une énième preuve de coupes brutales par rapport au premier montage, qui faisait la part belle à un malfrat de Jakku, aux côtés de Maz Kanata qui tend le sabre à Leïa (symbole là aussi d'un vrai morceau manquant, puisque les deux personnages ne se croisent pas dans le film) et j'en passe. Le réalisateur nous explique que c'est une question de poids par rapport au rythme de son film, lui qui se contente officiellement de cette version amputée.
Quant à la question de la Director's Cut, plusieurs fans ont déjà prévu de s'organiser pour se faire entendre par Disney, qui pourrait bien vouloir capitaliser sur une seconde sortie du film, comme Avatar par exemple, notamment pour atteindre le record de box-office colossal du film de James Cameron, qui devrait être compliqué à décrocher sans deux-trois astuces de marketing bien placées. Évidemment, pas un mot là-dessus pour l'instant, vous imaginez bien pourquoi, mais ne soyez pas étonnés si une version longue 3D est annoncée autour de la sortie Blu-Ray de ce nous venons de voir en salles, pour faire un rappel de luxe avant de retourner se confronter à l'épisode VIII de Rian Johnson !
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2.
| La novélisation, source d'une tonne d'éclaircissements
Traditionnelle dans la galaxie Star Wars, la novélisation du film pourrait cette fois-ci prendre beaucoup plus d'importance que lors des sorties Fleuve Noir des années 2000 pour accompagner la prélogie de George Lucas. Je tiens à préciser que je n'ai pas lu le roman moi-même et que je m'appuie sur un article très complet d'IO9 pour ce qui suit.
Ainsi, si le film est compressé au maximum pour faire tenir un nombre d'éléments pour le moins conséquent dans son montage final, le roman n'a, lui, pas à s'embarrasser des désidératas économiques du studio qui le commande, et peut nous éclairer sur de nombreuses zones d'ombres précieuses pour la suite des opérations. Suivez le guide, le film va doubler de volume :
— Leia ne peut pas encadrer la nouvelle république
Fondée par Mon Mothma des suites du Retour du Jedi (vous pouvez le découvrir très furtivement dans Les Ruines de l'Empire chez Panini Comics), la nouvelle république ne parvient pas à conquérir le coeur des plus combattants des rebelles, qui fondent la Résistance autour de la générale Leïa Organa, afin notamment d'en finir avec les cendres de l'Empire, appelées à devenir l'effrayant First Order. Au même moment, la première décision du Sénat a été de voter un désarmement de la république pour la future paix de la galaxie.
Ainsi, comme on pouvait l'imaginer à partir de quelques dialogues ça et là dans le film, la Nouvelle République soutient officieusement la Résistance en ne l'empêchant pas de travailler, mais la dénonce publiquement pour ses actes violents. Pire, lors de la destruction du système d'Hosnian par la Starkiller Base (qui est d'ailleurs un peu mieux imaginée dans le roman, où c'est l'implosion d'une planète qui entraine celles qui l'entourent), Leïa perd Korr Sella, interprétée par Maisie Richardson-Sellers, sa plus fidèle agente elle aussi coupée au montage.
Et lorsqu'elle évoque cette perte, Leïa ne semble pas particulièrement rassurée à l'idée de se mélanger à la République, puisque "si c'était elle qui avait été là-bas, elle aurait aussi bien pu se faire tuer par un taré radical que ses idées dérangent." Ambiance.
— Poe survit, mais comment ?
Ce n'est pas l'élément capital du film, mais pour ceux qui veulent comprendre, Poe se serait en fait réveillé complètement sonné à côté de la carcasse de son Tie, et serait parti avant l'arrivée de Finn - "qu'il ne pouvait pas entendre" à cause de l'effet stun grenade impériale de la chute, avant de faire la rencontre d'un autre Scavenger de Jakku qu'il aidera, ce dernier lui rendant la pareille en lui permettant de contacter la Résistance pour de l'aide. Voilà, maintenant vous savez.
— L'étau se resserre autour de Snoke
Au coeur de toutes les attentions avant même la sortie du film, le personnage de Snoke, interprété par Andy Serkis en motion capture, est toujours l'une des questions brûlantes concernant le futur de Star Wars. Et si vous avez écouté notre Wookie Leaks #6, vous saurez que ce sont l'OST et les réactions de l'équipe du film qui pourraient avoir trahi un secret pourtant bien gardé : Snoke ne serait qu'un alias pour le tout puissant Dark Plagueis.
Et si les lignes sont encore très floues entre mensonge et vérité de la bouche de Palpatine dans l'opéra Mon Calamari au cours de l'épisode III (il faut rappeler que Dark Sidious est le maître de la manipulation dans la grande cosmogonie de Siths), c'est bien le roman de The Force Awakens qui pourrait avoir achevé le suspens, pour le plus grand plaisir de fans prêts à en découdre avec une menace gigantesque dès l'épisode VIII.
Si bien, d'ailleurs, que cette scène de dialogue entre Kylo Ren et lui pourrait tout simplement être une autre scène coupée du film, puisque la mention "The Dark Side - and the Light" faisait partie des trailers mais n'était pas prononcée de sa bouche dans la version finale, alors qu'elle est au coeur de son explication dans le roman.
Et qu'est-ce qu'on y apprend vraiment, me direz-vous ? Vous êtes impatients, je le comprends. Mais vous souvenez-vous seulement des enseignements de Maître Yoda ? Voulez-vous vraiment sombrer dans le côté obscur du spoiler ?
Snoke a eu "d'autres apprentis" avant Kylo, il est en place depuis très longtemps, suffisamment pour avoir agi dans l'ombre de la trilogie originale et même plus loin, puisqu'il a vu l'Empire s'élever, puis s'éteindre. Vous avez compris, Snoke était là lors de l'ascension puis de la chute de Palpatine (l'autre apprenti qu'il mentionne ?), et il a dû bien se marrer de voir l'Empire se faire rosser par des nounours avec des lance-pierres. Un motif suffisant pour se venger et nous présenter une menace qui englobe la totalité de la saga, de l'épisode I à l'épisode IX de Colin Trevorrow ?
Toujours est-il qu'avec les bruits de couloirs répétitifs autour de l'identité du grand vilain (gardée "secrète" pour le VIII pour un aspect miroir avec la découverte de l'Empereur, les lignes ont simplement un peu glissé d'un film à l'autre pour réparer le fait que Yoda et ce dernier ne figuraient pas dans l'épisode IV en 1977, sans trop les mettre au centre de l'action non plus, au risque de faire voler le film en éclat), on peut imaginer que ce dialogue fondateur et qui pointait très clairement vers le maître de Palpatine ait été retiré par Abrams et son équipe.
Quant aux gens qui pensent toujours que Plagueis a créé Anakin à partir de midichloriens, il est dit explicitement que Snoke a un intérêt tout particulier pour la lignée des Skywalkers. Et si l'on veut tout connecter, on peut aussi en déduire pourquoi il s'intéresse autant à Rey, lorsqu'il déclare "Bring her to me".
— Takodana aurait dû beaucoup plus ressembler à la Cantina
Vous vous souvenez d'Unkar Plutt, propriétaire officiel du Faucon Millenium volé par Finn et Rey sur Jakku, et joué par Simon Pegg ? Et bien dans une backstory du film elle est aussi digne de figurer lors de la sortie de la version longue de celui-ci (et potentiellement liée elle aussi au trop vite expédié Kanjiklub), son gang et lui traquaient les deux jeunes jusque sur Takodana, où ils retrouveraient également Han et Chewie.
Et alors que Rey essaye de blaster ce Greedo 2.0 mais que la sécurité est toujours enclenchée (vous noterez le niveau de référence ultime), Unkar Plutt s'énerve et tombe nez à nez avec Chewbacca, qui le démembre purement et simplement. Une façon un peu radicale de lui rappeler à qui appartient réellement le transporteur YT Corellien.
— La relation entre Han et Ben Solo s'éclaircit
Si de nombreux fans reprochent au film la scène de la mort de Han Solo, malgré ses emprunts évidents à de nombreux codes de la saga, ces derniers pourraient se consoler avec le roman de The Force Awakens.
Par exemple, le bouquin nous apprend que le futur Kylo Ren est lucide quant au rôle mineur de son père, par rapport à la légende qui fait de lui un contrebandier héros de guerre pour une grande partie de la galaxie (ce que Finn ne manque pas de rappeler), et trouve par conséquent son propre père plutôt minable. C'est sûr que quand son grand père est le plus grand vilain de l'histoire du cinéma, même Harrison Ford fait pâle figure.
Et malgré le fait que J.J. Abrams veuille nous faire croire que Kylo Ren a besoin de (littéralement) tuer le père pour passer définitivement au statut de "méchant méritant" (et non pas de représentant suprême du côté obscur, les mots ont leur importance avec lui), la novélisation nous laisse sur une note beaucoup plus grise, plus proche de notre théorie qui veut que la trilogie soit finalement l'histoire de l'ascension puis de la rédemption du petit-fils de Vador :
"À la suite des évènements, une partie de lui pensait qu'il serait devenu plus fort. À la place, il se découvrait affaibli."
— Le pourquoi de la séparation entre Han et Leïa
Alors que Ben Solo se voit tenté par le côté obscur et par Snoke, Leïa cache cette information à (son mari, ils s'unissent après Le Retour du Jedi) Han, elle qui ne voit pas bien comment ce dernier, bien loin de la force, pourrait l'aider, et espère parvenir à faire revenir son fils du bon côté de la barrière.
Pourtant, elle échoue à mesure que Kylo Ren naît en lui, et Han se trouve démuni par le chemin choisi par son fils lorsqu'il apprend le massacre du "nouvel Ordre Jedi" des mains de son propre fils. Il pense également que c'est de sa faute si son fils est passé du côté obscur, tandis que Leïa ne voit la faute qu'en elle. Et les deux amoureux les plus marquants de Star Wars n'auront jamais le temps de se dire leurs vérités, puisque Ben en finira avec Han avant que ceux-ci s'expliquent, justifiant au passage la timidité étonnante des deux personnages lors de leur dernier au revoir dans le film, avec un Han nostalgique des "quelques bons moments".
— Une explication alternative pour le réveil de R2-D2
Presque raccord avec l'explication d'Abrams, le livre nous apprend que c'est R2 qui se réveille de lui-même, "sentant" la présence de l'autre partie de la carte au sein de BB-8. Bon, on se souvient que dans le montage final, BB-8 ne porte pas la clé sur lui avant le réveil de R2, donc on imagine que c'est juste un petit problème d'entente à propos de ce détail entre l'équipe de la novélisation et celle du film, rappelant que tout n'est pas toujours à prendre au pied de la lettre avec ces livres.
— Le film aurait pu se finir sur un dernier hommage à l'épisode IV
Lors du retour de Rey auprès de Luke, celle-ci lui tend son sabre dans une scène silencieuse qui n'en finit pas de débattre, mais qui a le bon goût de finir sur un cadrage circulaire, qui n'est pas sans signification forte eût égard au lien qu'entretiennent potentiellement les deux personnages, et l'aspect cyclique de Star Wars qui atteint son paroxysme avec un Luke parfait dans son rôle d'Obi-Wan 2015.
Et si le montage final n'offre pas de voix aux deux personnages pendant cette scène, son écriture contient un bel hommage à Leïa, puisqu'il se termine sur ces mots, qui placent énormément d'espoir en Luke :
"S'avançant de quelques pas, elle lui tendit le sabre. Une offre. Une requête. Le seul espoir de la galaxie."
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3.
| Quelques suppléments glanés ça et là
— Ce que nous apprennent les différents romans
Pas tous indispensables, les romans labellisés Journey to The Force Awakens recèlent toutefois de quelques petits éléments toujours bons à prendre une fois résumés comme ci-dessous. Ainsi, le très teenage Étoiles Perdues nous présente la formation des troupes du First Order de l'intérieur, afin de donner plus de vie à ces ersatz futuristes de nazis.
Plus proche de nous, certains romans (dont le tout récent Before the Awakening, supposé faire de vrais gros liens avec le film) étendent surtout la trinité de héros de J.J. Abrams, puisque l'on suit par exemple la formation de Trooper de Finn, les longues journées de collecteuse d'épaves de Rey, mais aussi la carrière de "best freakin pilot of the galaxy" de ce bon Poe, qui s'étoffe énormément avec le nouvel univers étendu.
Ainsi, comme vous l'expliquait très cliniquement mon fidèle Republ33k dans le Wookie Leaks #5, les parents de Poe étaient des proches de Luke, Han et Leïa, à qui Luke a confié un arbre contenant la force au moment de leur retrait pour élever leur fils, qui a donc grandi à côté de l'un des plus rares artefacts porteurs de force de la galaxie. De là à en faire lui aussi un force sensitive qui y tire son sens inné du pilotage ? Il n'y a qu'un pas que je franchis sans mal.
— L' Encyclopédie officielle du film
Publiée chez nous par Hachette Heroes, l'encyclopédie du film reprend les codes de ses ainées et nous propose une plongée dans quelques détails plus ou moins importants du film, appuyés par des visuels officiels sur fond blanc. Loin de la tonne d'histoires passionnantes racontée par The Art of The Force Awakens et d'autres ouvrages de fond sur la saga, elle a toutefois le mérite de faire son travail encyclopédique, pour répondre à vos questions sur les âges des personnages (qui ne sont pas précisés dans le film) par exemple.
Dans les éléments à retenir, vous y apprendrez donc que Poe a 32 ans (et qu'il est donc nouveau né au moment du Retour du Jedi), que Rey en a 19 et que celui de Finn reste inconnu.
On y apprend aussi que le X-Wing "Black One" de Poe possède une peinture anticapteurs, qui le rend moins repérables sur les radars ennemis (coucou le vaisseau héros de Battlefront 2), une stratégie compensée par sa visibilité accrue au milieu d'une flotte à l'oeil nu.
Au sujet du mystérieux Lor San Tekka (qui n'est donc définitivement pas Kanan Jarus), on nous dit que ce dernier a toujours été un fervent défenseur des rebelles, de la Résistance et de l'Église de la force, et qu'il était un baroudeur chevronné des régions les plus reculées de la galaxie. C'est pour se payer une retraite au calme qu'il est revenu sur Jakku. Mauvais placement, on dirait.
Autre détail, le véritable nom de Kylo Ren ne doit jamais être prononcé, sur décret officiel du chancelier du premier ordre. On prend les choses au sérieux chez les méchants. Plus crucial, on nous dit surtout que Snoke voit en Ben Solo (Boom, headshot le First Order, qu'est-ce que tu vas m'faire ?) l'aboutissement total de la force, issu aussi bien du côté obscur que de la lumière, ou encore qu'il possède son propre Destroyer, nommé le Finalizer. Kylo Ren devait être fan de 2000 AD, à n'en pas douter. Toujours au sujet du fils prodige, on apprend que son sabre a bel et bien été crafté par quelqu'un d'inexpérimenté, et que la puissance de son crystal ébréché (d'où son apparence une fois déployée) peine à être contenue, raison pour laquelle elle ressort de manière latérale, formant une garde dont l'épaule de Finn se souviendra. Enfin, c'est bel et bien Ben qui, dans un souci de fidélité au travail de papy, a éliminé lui-même, au sabre, les apprentis Jedi de Luke, ce qui lui vaudra le surnom de "Tueur de Jedi" - qui, pour l'anecdote, était le nom de code du vilain du premier jet du film bien avant qu'il ne devienne le fils de Solo déchiré par le côté lumineux de la force.
L'encyclopédie détaille aussi les origines du First Order, qui a l'image d'un bon gros Daech de l'espace, est composé de groupes de fanatiques défaits par la rébellion lors de la chute de l'Empire, qui se sont réunis et se sont racontés de grandes histoires guerrières (de losers, faut-il le rappeler) dans des contrées reculées avant de convaincre suffisamment d'imbéciles finis de rejoindre leurs rangs pour former le monstrueux First Order, devenu suffisamment puissant et malsain pour représenter une menace réelle 30 ans plus tard. D'ailleurs, ce petit malade mental de Hux est en réalité le fils d'un commandant de l'empire responsable de l'Academie, ce qui fait de lui un descendant direct d'un xénophobe patenté, véritable symbole de ce qui ne va pas avec ces fanatiques. Je serai presque titillé par le fait de faire une analogie purement française ici, mais j'ai promis d'arrêter.
Enfin, pour bien en finir avec le plus beau caméo de la galaxie, sachez que le Chrome de Captain Phasma lui vient d'un Yacht ayant appartenu à Palpatine et récupéré sur Naboo. Et si l'on se dit que l'on est pas passés loin de revoir ce bon JarJar, on se dit aussi qu'il y a vraiment un problème avec les personnages trop attachés à cette satanée planète infestée de Gungans. Ah si, dernier détail, sachez que le vrai héros de la saga, l'Amiral Ackbar, est sorti de sa retraite après 60 ans de bons et loyaux services (dont la guerre des clones, rappelons-le) sur la demande de Leïa, ce qui fait de lui l'un des seuls personnages à appartenir aux trois grandes époques de la saga. Quand on vous dit que lui et Nien Nunb sont les meilleurs...