Star Wars : Un Nouveau Départ.
30 octobre 2012, George Lucas vient de signer au bas d'un gros contrat qui, pour 4 milliards de dollars, donne à Disney l'intégralité des droits d'une des licences les plus lucratives au monde et ce depuis le 25 mai 1977, Star Wars. Alors que certains fans entendent déjà résonner la Marche Impériale façon Disney dans leurs oreilles, d'autres voient ici la renaissance d'une saga qui ne devait, en théorie, plus rien avoir à faire avec le cinéma. La Force est définitivement bouleversée et parmi l'armée d'amoureux des sabres lasers commencent Star Wars : La Guerre des Fans.
Ce rachat par Disney signifie quelque chose que beaucoup craignaient sans vraiment jamais en douter, les Jedis sont de retour sur les écrans. Disney est gourmand et pour lancer son nouveau jouet, la Maison de Mickey décide d'annoncer d'entrée de jeu une nouvelle trilogie ainsi que des films spin-offs sur de nombreux personnages phares de la saga de tonton George et les rumeurs parlent déjà de films sur Boba Fett ou Han Solo. Immédiatement, une levée de boucliers stellaires se fait retentir depuis l'autre côté de la galaxie. Toucher à Star Wars, ils n'ont pas le droit les salauds !
Luke Skywalker ne s'est pas fait en un jour.
Mais pourquoi tant de haine? L'hypocrisie semble aux portes de la galaxie car, dans le fond (et la forme), Star Wars a toujours été une des licences à billets les plus exploitées du fin-fond de l'univers. À l'époque où j'étais inscrit au Star Wars Magazine et que j'achetais des figurines par palettes, on me traitait déjà de mouton prêt à consommer sans modération des produits qualifiés d'inutiles servant juste à engraisser les animaux du Skywalker Ranch de George Lucas.
Un débat doublement hypocrite qui reprend de plus belle lorsque Mickey prend la place de l'Empereur Palpatine. Disney ne changera rien, Star Wars reste une des licences les plus prolifiques du monde et l'Univers Étendu est le résultat de la machine qu'est devenu la Guerre des Étoiles ces 35 dernières années.
Beaucoup semblent l'oublier mais Disney a racheté un bateau qui naviguait déjà sur des liasses de billets, en témoigne les 4 milliards de dollars investis pour récupérer la licence (investissement qui devrait être récupéré en 4 films à peine). Pour beaucoup, la Maison de Mickey s'apprête à détruire le "mythe" censé être intouchable qu'est Star Wars, assez drôle. Star Wars n'est plus une licence cinématographique et les six films sont devenus un élément d'une plus grosse machine appelée l'Univers Étendu. Évidement avec la suite de prévue au cinéma, Disney pouvait difficilement manœuvrer entre les nombreux tenants et aboutissants de cet univers dans lequel il est si facile de se noyer tant il contient des tétra-tonnes de détails que George Lucas lui-même n'avait jamais envisagé sur son œuvre qu'il avait déjà perdu après Star Wars : Épisode IV.
Star Wars : Mickey Contre-Attaque
Et une chose est sûre, Disney voit les choses en grand avec le futur de sa licence et ce sur tous les fronts. À commencer par les jeux vidéo car si LucasArts a été dissous, coulant par la même l'ambitieux Star Wars 1313, le grand D a signé un contrat tout aussi ambitieux avec Electronic Arts. De ce pas, Electronic Arts annonce, par les studios à l'origine d'une des meilleurs licences FPS de ces dernières années, Battlefield (mais aussi le mal-aimé Mirror's Edge), DICE le retour de la licence ô combien aimée par les fans, Star Wars : Battlefront. Et si cela ne suffisait pas, EA annonce que Visceral Games, qui a créé Dead Space, une des plus grandes expériences vidéoludiques de science-fiction de ces dernières années, travaille d'ores et déjà sur une adaptation d'un pan de la licence. Et le coup de massue, un open-world sur la licence serait actuellement en préparation sur next-gen. Évidement, il faudra voir avant de juger mais ambition semble aussi être le maître mot du géant américain.
Côté comics et malgré un deal totalement obscur avec Dark Horse, Disney, qui possède aussi Marvel et pourrait très bien se charger de la licence, a décidé de la laisser, pour le moment, aux mains de l'éditeur qui cravache dessus depuis de nombreuses années. À la télévision ? Star Wars : The Clone Wars est annulé, une mauvaise décision selon un grand nombre qui a rapidement oublié qu'elle a ressuscité Dark Maul. Dave Filoni ne quitte pas le navire pour autant puisqu'il est engagé pour le prometteur Star Wars : Rebels, qui reverra les origines de l'Alliance Galactique.
Enfin, concernant le grand écran, certains semblent oublier que Disney est aussi à la tête, depuis 2009, de Marvel Studios, qui a su créer un véritable univers cinématographique autour des comics de la licence, ce qui n'avait jamais été fait, sachant répondre aux fans comme au grand public sur les écrans.
Depuis l'annonce de la nouvelle trilogie et depuis que le projet avance, Disney sait aller dans le sens des fans. Premièrement en prenant J.J. Abrams qui, sans être un réalisateur de génie, a su s'imprégner de la licence ô combien difficile à maîtriser, Star Trek, pour créer deux films qui, sans révolutionner le genre peuvent rassurer pour Star Wars, qui n'ont jamais été des films renommés pour leur réalisation, mise à par l'Empire Contre-Attaque d'Irvin Kershner. Ensuite, Disney décide de rendre réel le fantasme de nombreux fans en entrant en pourparlers avec la trinité de la première génération, Mark Hamill, Harrison Ford et Carrie Fisher pour qu'ils reprennent leurs rôles mythiques pour quelques scènes du nouveau film, un bel hommage pour passer le flambeau à une toute nouvelle génération de Starwarsiens. Mais Star Wars : Épisode VII signe aussi le retour de figures moins connus du grand public ayant travaillé derrière la caméra comme John Williams, compositeur de génie qui devrait gérer la bande-originale de la nouvelle trilogie mais aussi Lawrence Kasdan, scénariste de l'Empire Contre-Attaque et du Retour du Jedi pour prêter main forte à J.J. Abrams.
Soyons francs, si ces annonces avaient été faites de la bouche de Lucasfilm, tout le monde aurait crié au génie. Avec toutes les licences qui reviennent sur le grand écran de nos jours, le retour de Star Wars n'était qu'une question de temps et quitte à revoir des sabre-lasers sur grand écran, autant que ce soit fait avec les moyens d'une grand maison comme Disney qui a, une nouvelle fois, su démontrer avec son travail sur Marvel Studios, qu'elle était capable de se débrouiller avec de grandes licences au cinéma.