La censure rétroactive, c'est toujours le signe qu'une société ne va pas forcément dans le bon sens.
Saw 3D, septième et ultime épisode de la saga qui était réalisé par Kevin Greutert, avait été classé interdit au moins de 16 ans à sa sortie en salles en 2010. Lundi dernier, le Conseil d'Etat l'a reclassé comme étant interdit aux mineurs et lui a retiré en conséquence son visa d'exploitation.
Là où l'affaire prête à l'inquiétude, c'est quand on apprend que cette censure a été menée par l'association Promouvoir. Celle-ci avait déjà sévit en passant l'interdiction de Quand l'embryon part braconner de 12 à 16 ans ou en faisant interdire Nymphomaniac aux mineurs. Une association pas très saine puisqu'elle entend "promouvoir les valeurs judéo-chrétiennes" en faisant obstacle "au viol, à l'homosexualité et à la pornographie" (parce qu'évidemment tout ça est à mettre dans le même sac).
Cette association est donc passé au-dessus de la décision de la commission de classification des films en saisissant le tribunal, et plusieurs observateurs, comme Agnès Tricoire de l'Observatoire de la liberté de la création, s'inquiètent de voir cette organisme réactionnaire obtenir de plus en plus souvent gain de cause. On peut en effet se demander quelle direction nous sommes en train de prendre, alors que l'on retire progressivement aux œuvres d'art leur vocation à interpeler et choquer.
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