Les fans de J-RPG sont des malades, dérangés du bulbe et cachant certainement des vices bien plus sombres derrière cet amour pour des jeux qui ne font plus vibrer grand monde depuis Final Fantasy X. Pardon, au moins nous ne torturons pas des animaux (quoique, mais il aboyait en pleine nuit aussi, circonstance atténuante) ni ne prenons les armes pour défendre nos opinions. Aussi tranchée soit-elles.
L'une d'elles (c'est ici que ça va devenir bizarre) veut que nous préférions largement les doublages japonais aux autres. Question de coordination labiale dans un premier temps, le japonais était une langue assez éloignée de la notre. Question aussi de sentiments, de jeu d'acteurs. C'est bête à dire, mais les doubleurs japonais sont bien plus concernés par leur rôle avec leurs productions locales (et pas seulement) que ne le sont leurs homologues occidentaux, rapport à la culture sans doute. En anglais, ça passe, ils essaient de mettre quelques sentiments, mais alors en français, si nous avons un discours monotone déclamé par l'horrible voix de Google Trad, c'est à peu près le mieux que l'on puisse espérer.
Voilà, c'est comme ça, même en ne parlant pas un seul mot de la langue d'Akira Toriyama, nous préférons que les personnages, avec qui l'on va vivre un moment puisqu'au bas mot un bon J-RPG qui se respecte dure dans les 50h minimum, soient plus que des pixels avec des voix tirées d'une lecture public en classe de français. D'où la blague qui entoure l'arrivée prochaine (le 21 mai prochain) de Drakengard 3 sur notre territoire, jeu distribué par Square Enix tout de même.
Ce jeu est sorti en décembre au Japon. Un exploit de l'avoir si tôt par rapport à la patrie nippone, par exemple, Tales of Xillia a débarqué le 8 septembre 2011 au Japon pour n'arriver dans nos contrées que le 9 août 2013. Si l'on se réjouit de le voir sortir par chez nous si tôt, on grince des dents quand les marketeux passent par là et décident que ce serait une bonne idée de réserver la version japonaise aux seuls chanceux qui l'auront précommandé sur le PlayStation Network. Ce qui hérisse le poil dans cette affaire, c'est qu'il s'agit d'une feature qu'ils ont enlevé, pas un truc en plus hein, non, un élément déjà présent qui a été retiré et que l'on ne remet que sous certaines conditions. Si l'on est au courant de l'opération déjà, ce genre de jeu n'étant pas vraiment aussi populaire qu'un Call of Duty, les informations l'entourant ne sont pas aussi diffusées.
L'autre condition, c'est de pouvoir se l'offrir de suite et d'être obligé de le télécharger. Il faut donc avoir assez sur son compte dans le délai avant sa sortie et refuser la possibilité de l'avoir en boîte alors que pour des jeux tels que celui-ci, le côté fanboy joue pour beaucoup, et que nous serons donc bien plus enclins à désirer l'objet. L'objet ou le doublage japonais, il faut choisir. Encore une fois, pour une feature qui était là à l'origine. Merci bien, ce n'est pas le Choix de Sophie certes, mais vos idées de pubards, non seulement c'est du flan tout au plus, et cela va à l'encontre du produit que vous souhaitez vendre. Quand même pas bien malin les gars. C'était le petit coup de gueule dont tout le monde se fout mais qu'il est bon de pousser.
Le pire, c'est que je vais quand même me jeter sur ce jeu. Parce qu'il marque le retour de Cavia, qui s'appellent désormais Access Games, l'équipe qui avait développé le premier (le bon, ne vous infligez pas le deuxième). Mine de rien, c'est plutôt une bonne nouvelle, suffisante pour s'infliger des designs émo qui se multiplient tout au long de la galette. Parce que nous pouvons enfin espérer un refonte du système de vol en dragons (qui s'inspirait alors de Ace Combat, mais qui aurait besoin d'un peu de renouveau). Parce qu'aussi, c'est un jeu différent, loin des standards qui envahissent les consoles qui ne semblent ne plus vouloir que se vouer aux FPS et autres TPS. Parce que, comme dit plus tôt, nous sommes des malades. Des malades qui ne pourront pas bénéficier de ma version originale...