Première boucle bouclée pour Please Hollywood qui termine aujourd'hui son tour du Réseau Arts avec SyFantasy.fr. Et pour fêter ça, quoi de mieux qu'un petit peu de Star Wars, avec un film spin-off qu'on a déjà aperçu dans certaines rumeurs, mais qui est depuis passé sous le radar : Red Five. Pour éviter de retrouver le film-concept d'une bataille spatiale de deux heures dans l'une de nos autres rubriques, fantasmons ensemble un métrage fait de X-Wing et de TIE Fighters.
Disclaimer : Le Rogue Squadron a été créé, selon le canon de l'ancien univers étendu Star Wars, juste avant la bataille de Yavin. Ceci étant dit, le nom Rogue Squadron est bien plus parlant que celui de Red Five, voilà pourquoi j'ai opté pour ce titre.
• Avant-propos
Ce n'est plus un secret pour vous chers lecteurs, vous savez que je suis un fan de Star Wars. Mais ça ne m'empêche pas de regretter la démarche peu ambitieuse de Disney, qui devrait nous sortir un spin-off très convenu une fois tous les deux ans. Han Solo, Boba Fett, voilà deux personnages très emblématiques. Mais où est l'originalité ? L'envie de creuser l'univers de cette géniale galaxie lointaine ? A mon sens, Disney pourrait d'emblée se lancer dans des métrages plus couillus.
A ce titre, la rumeur d'un film, nom de code Red Five, avait réveillé mon intérêt pour les spin-offs Star Wars. Car à mon sens, les batailles spatiales de la trilogie originale représentent aussi bien la saga que les discussions politiques et les duels au sabre-laser. Elles sont fortes d'un riche univers visuel, avec des vaisseaux et des pilotes aux allures très différentes, et comptent parmi leurs participants des personnages secondaires très intéressants comme Wedge Antilles, célèbre héros de la bataille de Yavin. Un film de batailles spatiales serait d'ailleurs doublement pertinent dans la stratégie de Disney : il permettrait de capitaliser sur l'ambiance de la trilogie originale, de développer un produit audacieux, et de conserver un attrait colossal en termes de merchandising : les vaisseaux de Star Wars sont parmi les plus ludiques de l'histoire de la S.F, après tout.
• Réalisation
Ceci étant dit, nous pouvons passer à la réalisation. J'appelle derrière la caméra Joseph Kosinski, qui fait partie de cette nouvelle vague de réalisateurs hollywoodiens aux parcours insolites. En l'occurrence, l'ami Joseph a étudié l'architecture et est rapidement devenu un pro' des logiciels 3D, ce qui lui a peu à peu ouvert la voie vers Hollywood. On lui doit la réalisation de plusieurs pubs pour l'industrie vidéo-ludique (Gears of War, Halo) et des deux blockbusters Tron : Legacy et Oblivion. Si ces deux productions ne sont pas forcément des plus alléchantes, on y trouve un savoir-faire unique : l'architecte reconverti qu'est Joseph Kosinski s'offre des séquences faites de caméras virtuelles et de CGI de haute volée. Deux courses-poursuite en vaisseaux de bonne facture nous fournissent un aperçu de ce que pourrait être le film Rogue Squadron. Celle d'Oblivion, se déroulant dans un étroit canyon, était sans doute une référence à Star Wars d'ailleurs.
Et j'attends de Kosinski une certaine science de la mise en scène virtuelle pour mieux rendre honneur aux escadres de X-Wing et de TIE fighters. Il pourra également mettre au service du film son talent en terme de direction sonore et graphique. Qu'on aime ou non le travail qu'il a fournit sur Tron et Oblivion, le réalisateur a prouvé qu'il était capable de livrer des images fortes, portées par des ambiances sonores envoûtantes, qui sont toutefois à attribuer aux Daft Punk ou à M83, pour rendre à César ce qui est à César.
• Direction artistique
Nous l'avons déjà un peu évoquée, la direction artistique devra nous en mettre plein la vue et l'ouïe. L'expérience de Joseph Kosinski dans les domaines de la réalisation 3D servant de base à l'expérience visuelle de ce Rogue Squadron, on peut ensuite imaginer toutes sortes de plans-séquences et autres effets de caméras impossibles pour nous plonger dans la violence des affrontements spatiaux entre l'Empire et l'Alliance Rebelle. Les vaisseaux de la trilogie originale seront de la partie, car j'imagine l'intrigue se dérouler entre les événements des épisodes III et IV, une époque assez étendue pour ne pas trop faire bouger les lignes de la continuité Star Wars.
On y verra les escadrilles de l'Alliance voguer à travers les lasers des croiseurs impériaux dans toutes sortes d'opérations ambitieuses. Il faudra savoir doser la logique d'escalade, avec quelques dogfights dans les cieux d'une planète pour commencer, et une immense bataille spatiale pour terminer. En somme, bien articuler le sens du spectacle et tout ce que peuvent amener les vaisseaux en termes ludiques. Mais si l'orgie d'effets spéciaux et de batailles spatiales pourraient suffire à attirer les fans en salle, je doute qu'elle soient suffisantes pour vendre le film auprès du grand public. Et puis, un bon scénario ne fait jamais de mal à personne.
Ici, on suivrait les destins croisés de deux pilotes, les jeunes Wedge Antilles, ancien contrebandier devenu as de la chasse Rebelle, et Biggs Darklighter, qui a choisi de rejoindre l'académie de pilotes impériale pour quitter sa planète natale, Tatooine. L'idée serait de montrer, dans une construction scénaristique un tant soit peu élaborée, l'évolution des deux pilotes, en sachant que Biggs Darklighter finirait par rejoindre les rebelles en cours de film. Et puisque meilleur est le méchant, meilleur est le métrage, on s'offrira un antagoniste de légende du côté impérial.
• Casting
Nous en venons donc à la partie la plus amusante, le casting. Pour revenir sur le méchant, j'aimerai voir une version alternative de Soontir Fel, un légendaire as impérial qu'on croise sous bien des titres et bien des affiliations dans l'univers étendu. Officiellement, il est le meilleur de tous les pilotes de TIE, et son charisme écrasant fait de lui un officier impérial renommé.
Dans l'univers étendu désormais officieux, il n'a que que 28 ans lorsque la bataille de Yavin fait rage, mais je pense qu'il serait plus intéressant de le vieillir de plusieurs années pour faire de lui une légende, comme les as de la première guerre mondiale, un Général-Baron arrogant, brillant et implacable qui pourrait être incarné à l'écran par... Robert Downey Jr. On sait depuis un moment que l'homme dans l'armure d'Iron Man est lassé par les grosses productions, mais l'idée est trop tentante pour être oubliée.
Du côté des jeunes pilotes, j'aurais bien vu Jamie Bell, qu'on retrouvera bientôt dans les 4 Fantastiques, incarner Wedge Antilles. C'est un jeune homme bourré de talent et qui a une bouille pas trop éloignée de celle de Denis Lawson, qui incarnait un Wedge plus âgé dans la trilogie originale. Face à lui puis à ses côtés, je verrais bien Andrew Garfield, désormais à la retraite, qui camperait un Biggs tout aussi moustachu que dans Un Nouvel Espoir. Je vois bien la compétition et le respect se dessiner entre les deux acteurs, dont les noms sont par ailleurs plutôt bankables.
En somme, Rogue Squadron serait la quintessence de l'aspect ludique et fun de Star Wars, croisée avec une réalisation aussi technique que graphique. Une plongée totale dans le monde des batailles spatiales de Star Wars, qui pourrait s'accompagner d'une vague de jeu et de jouets comme seule cette licence peut en fournir.