Avant d'être le film le plus attendu de tout les temps, The Force Awakens était un projet qu'il fallait sortir de terre par la force de l'écriture. Un long processus sur lequel est revenu l'un des principaux intéressés, Lawrence Kasdan, scénariste du film, à qui nous devons également les épisodes V et VI de la saga culte.
A priori, le bonhomme a très vite été appelé à la barre du navire Star Wars, comme il le révèle à Wired :
"J'étais très surpris. Je ne touchais plus à Star Wars depuis Le Retour du Jedi. George et moi sommes restés en contact, et je le voyais quelques fois, mais nous n'étions pas proches. Et puis Kathy Kennedy m'a appelé. Avant même que Disney ne rachète Lucasfilm. Elle m'a dit : 'on va faire de nouveaux films Star Wars. Est-ce que tu veux bien venir nous voir, George et moi?' "
Et à l'époque, il faut savoir que le scénariste Michael Arndt (oscarisé pour Little Miss Sunshine et également connu pour Toy Story 3) était déjà impliqué sur le projet.
"J'ai beaucoup hésité. Je suis venu au ranch, mais à peine convaincu par l'idée. J'étais content de revoir George, et je n'ai jamais quitté Kathy puisque nous avons beaucoup de connexions. Ils m'ont dit : 'écoute, on a engagé Michael Arndt pour écrire le prochain film, mais nous avons d'autres projets, et tu peux piocher dedans'. Je leur ai répondu 'la seule chose que je veux faire c'est l'histoire de Han Solo, parce qu'il est mon personnage préféré'. Ils m'ont dit oui, ça a balayé mes inquiétudes. Nous avons fait un contrat pour que je puisse écrire le film Han Solo, et un autre pour aider Michael et des compères scénaristes sur les futurs films Star Wars. J'ai fait ça en tant que consultant, pendant que j'écrivais le film sur Solo. Ca a duré quelques mois, et ça a impliqué un large groupe d'auteurs."
Les choses se sont intensifiées pour Kasdan lorsque Disney a racheté Lucasfilm, puis lorsque la production a commencé à rencontrer des difficultés sur l'écriture et les deadlines :
"Des semaines après ce rendez-vous, Disney avait racheté l'entreprise, et j'essayais de convaincre J.J.Abrams de réaliser le projet qui deviendrait Force Awakens. Quand il a accepté, tout est devenu excitant. Lui et George sont très différents, mais quelque part, ils sont tous les deux aussi drôles que talentueux. Nous avons tout de suite accroché, bien avant que nous soyons officiellement impliqués sur l'écriture, à l'époque où on se contentait d'aider Michael. Nous avons travaillé pendant très longtemps, c'était très difficile. Et ils ont décidé que le scénario n'avançait pas assez vite. Les gens commençaient à être embauchés et l'argent à se dépenser, et Michael a décidé de partir vers d'autres horizons."
C'est alors que Kasdan et Abrams ont réellement fait équipe pour donner vie à The Force Awakens :
"Lorsque nous avons attaqué le scénario avec J.J., il y avait d'énormes pressions, comme à l'époque de L'Empire Contre-Attaque, et les gens étaient déjà envoyés en Angleterre. C'était très intense. Mais nous nous sentions libres, ce fut notre réaction. On se sentait libérés. Nous n'avions qu'un seul objectif, celui de régaler les gens, et de donner notre maximum pour le film. Nous avons commencé de longues marches durant lesquelles nous enregistrions nos idées sur l'histoire dans un iPhone, sur des kilomètres, que ce soit à Santa Monica, Manhattan ou même Paris et Londres. J'ai vraiment apprécié cette expérience, marcher dans des villes géniales tout en cherchant à modeler cette histoire avec un type qui l'adore et qui va la réaliser. [...] Nous avions un premier jet après six semaines, et nous avons continué à écrire sur les deux années suivantes. Quand nous étions en train de tourner cette histoire, de la construire, il y avait encore des changements à faire"
Beaucoup de boulot, donc, mais Kasdan avoue être satisfait du résultat :
"Le premier jour, je me suis dit : 'régaler, c'est le maître-mot'. Dans chaque scène, c'est le critère que nous avons utilisé. Est-ce que ça fonctionne, est ce que c'est amusant ? J'ai vu le film, et j'en suis très fier. Ce que J.J. en a fait est génial. Vous retrouvez tout ses talents, le dynamisme de sa caméra, son sens de l'humour, sa science du moment, ses idées pour l'histoire, et je pense que nous avons réussi à atteindre cet espoir, régaler le public. C'est un sentiment assez rare, même pour moi. Quand je vois le film, je ne peux lui résister. Il me fait frissonner."
On espère avoir la même impression au sortir des salles obscures le 16 décembre prochain.
