Si les années 1910 sont encore maigres en matière de science-fiction, tout indique pourtant que les graines du genre sont déjà dispersées : après tout, cela fait déjà quelques années que H.G Wells a écrit La Machine à Explorer le Temps et que Jules Verne explore un fantastique machiniste, et nous ne sommes qu'à une poignée d'années des Navigateurs de l'Infini, de Rosny Ainé.
Pour autant, il y a eu, au creux de ces années, un récit fondateur d'un sous-genre de la SF, le planet-opera : La Princesse de Mars, que nous connaissons aussi sous le titre de John Carter (rappelez-vous le film Disney).
Ce cycle phare écrit par l'auteur de Tarzan, Edgar Rice Burroughs, initie finalement une foule d'éléments initiateurs des codes de la SF actuelle d'aujourd'hui. A l'occasion de sa réédition chez Hoebeke dans un grand format doré, revenons deux minutes sur ce pilier de la SF et sur son importance à être lu ou relu de nos jours.
Princesse à sauver d'urgence
L'histoire part d'un postulat pour le moins intriguant (du moins, pour l'époque) : John Carter, gentleman sudiste originaire de Virginie, se voit contraint de s'abriter dans une grotte alors qu'il est poursuivi par les Indiens, dans un contexte de Guerre de Sécession. Pourtant, alors qu'il se retrouve paralysé, voilà qu'il est transporté à travers l'espace pour débarquer, nu comme un ver, sur Mars. C'est un destin héroïque qui l'attend désormais sur cette planète loin d'être inhabitée : un amour absolu, une guerre à mener et des amis à rencontrer, voilà le récit de John Carter.
Précuseur, le Edgar !
Malgré ses 112 ans d'âge, le style du cycle de la Princesse de Mars se révèle d'une étonnante fraîcheur, loin de l'impression de pavé que pourrait laisser penser sa nouvelle mouture (rassurez-vous, les 330 pages sont très aérées). Ce sentiment de lecture est renforcé par la traduction de Canepa, qui offre une version plus simplifiée mais non moins dense des capacités d'écriture de l'auteur.
On ressent que Burroughs tenait à rendre son ouvrage accessible au plus grand nombre en évitant les multiplications de détails, comme cela peut souvent être le cas dans ces ouvrages à cette période. Il n'hésite cependant pas à donner corps à Barsoom, à son fonctionnement économique, à sa culture martiale, à ses tribus guerrières et à tant d'autres éléments variés.
La richesse de cet univers confère à la Princesse de Mars une aura d'ouvrage certes daté sur ses codes narratifs, mais passionnant à explorer. Premier volet d'une saga en onze tomes, reste désormais à espérer la suite dans la même collection !
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