Critiques

Confluence, tome 2 : nage en eaux troubles ou retour réussi?

Par Richard Lecastor
4 minutes 19 juin 2024
Confluence, tome 2 : nage en eaux troubles ou retour réussi?
On a aimé
- le rythme, les tensions et l'action.
- la SF, l'IA et les sous-marins.
- la géopolitique.
- la violence du récit.
On n'a pas aimé

En novembre 2023, est sorti le deuxième tome du diptyque Confluence aux éditions Bragelonne. Ce qui reste après les tempêtes, que nous avons reçu par service presse (ici), conclu les aventures de Jihane et Wolf, cette fois-ci direction le Nunavut dans les profondeurs des océans Canadiens. Sylvie Poulain, l’autrice, nous offre un deuxième tome plus intense et plus violent que le premier, traitant de sujet tels que l’intelligence artificielle, l’écologie ou encore la guerre.

 

Le résumé du tome précédant

Au 24ème siècle, après l’emballement climatique et l’effondrement de la civilisation terrestre, l’humanité s’est réfugiée sous l’océan dans d’immenses cités sous-marines. En Atlantique Nord, Atlantis, dirigée par une IA belliqueuse, nommée Atlas, et les cargos sous-marins de la communauté de la Hanse s’engagent dans des jeux d’influence dangereux. Les tensions se cristallisent autour de Providence, une colonie abyssale indépendante.

Lorsque l’invasion de Providence tourne au désastre, le sous-officier Wolf Douglas rencontre Jihane, une jeune survivante mystérieuse. Ensemble, ils doivent survivre tout en naviguant dans un jeu de pouvoir complexe. Après des événements dramatiques du premier tome, ils se réfugient au Nunavut, une région dévastée, mais sont bientôt rattrapés par leurs choix. Le Grondin, leur sous-marin, est attaqué, son équipage dispersé, et ils doivent décider entre chercher des alliés parmi leurs anciens ennemis ou faire face à la menace de l'IA Atlas.

 

 

L'avis du Castor

Dans un univers où règne la violence…

Alors, de quoi ça parle ce deuxième tome ? Eh bien, commençons par la toile de fond. Ici, nous plongeons à nouveau dans les abysses et ses cités sous-marines. Nous en oublions presque que nous sommes sur Terre, une planète ravagée par les guerres et le réchauffement climatique. Un joli récit avec de nombreux ingrédients empruntés aux space-opéras : des jeux de pouvoirs, une géopolitique complexe, des vaisseaux et des IA redoutables. Alors que les alliances se font et se défont à grand coup de trahisons, certains tentent de survivre au milieu de ce monde de requins.

Le récit se durcit à mesure que les tensions augmentent, Jihane l’héroïne est la seule rescapée de providence et est une lueur d’espoir au sein de l’abysse terrienne. Elle et son symbiote, forment La confluence, et tentent d’apporter une vision différente dans un monde dystopique où les populations ont perdu une grande part de liberté. La violence est de mise dans cette suite, et certains personnages sont d’une cruauté sans mesure, et la palme revient à Némo… Là où certains récits en feraient presque trop, ici, ce n’est pas le cas, la violence y est finement dosée en opposition à l’espoir que pourrait apporter la confluence.

… l’espoir renaît à travers une poignée d’individus.

C’est dans un florilège d’action et de rebondissements que l’on suit les membres du Grondin dans leur lutte contre Atlantis. Dans leur fuite, l’équipage du Grondin devra choisir entre reculer toujours plus loin ou se retourner et affronter ce qui les attend : une sorte de combat entre David et Goliath. S’il y a plusieurs méchants dans cette histoire, il y en a surtout une, plus sournoise que les autres, l’IA qui contrôle les habitants d’Atlantis. Cette dernière, aidée de super soldats dont elle contrôle entièrement les émotions, cherche à éliminer tous les opposants d’Atlantis. Mais certains, isolés, ont décidé de se battre pour leur liberté et ils ne seront pas seuls.

Si, la palette de personnage s’est étoffée entre le 1er et le 2ème tome, pouvant rendre difficile le suivie de l’histoire. L’autrice a trouvé la parade en renseignant un glossaire sur tous les personnages, cela m’a permis de ne pas décrocher et d’apprécier le récit dans son entièreté. Les nouveaux personnages apportent au récit une dose d’humanité au milieu du chaos, et c’est finalement là, l’une des forces de ce récit.

 

 

En conclusion, pari réussi pour le deuxième tome de la série Confluence. C’est une belle œuvre de SF, notamment grâce à sa toile de fond atypique, ses enjeux géopolitiques passionnants et des personnages attachants. Confluence m’a plu, à la fois par son histoire et ses enjeux, et par la plume de l’autrice, alors foncez lire Confluence !

En attendant de savoir si un préquel/suite de ce récit verra le jour, retrouvez Amazonie Spatiale. Un recueil de texte dans lequelle de nombreux auteurs et autrices, dont Sylvie Poulain, imaginent à quoi pourrait ressembler l’avenir spatial de l’Europe à l’horizon 2075.

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