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Critique - La loi du millénaire T.03 (Trudi Canavan) : Un tome endiablé

Par Lildrille - Chloé
3 min 17 janvier 2022
Critique - La loi du millénaire T.03 (Trudi Canavan) : Un tome endiablé
On a aimé
- Un Tyen plus complexe et plus sombre.
- Une Rielle mère attachante et protectrice.
- De l'action endiablée !
- On ne s'ennuie jamais !
- Des intrigues passionnantes.
On n'a pas aimé

Avec son troisième tome de la saga La loi du millénaire, Trudi Canavan nous offre une histoire endiablée, entre magie et technologies, décisions délicates et voyages interplanétaires ! On a adoré La promesse de l'héritier !

Après ces lignes, je considère que vous avez lu le tome 1 ! Spoiler alert ! Si vous cherchez à vous faire une idée du tome 1, voici l’avis de SyFantasy !

Ou alors du tome 2 !

Le résumé

Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur la magie.
Cinq ans ont passé depuis le terrible combat qui a opposé le Raen aux rebelles. Cinq années durant lesquelles Qall, le garçon sauvé par Rielle, a grandi en sécurité parmi les Voyageurs. Pendant que Tyen se trouvait un nouveau foyer, loin de ceux qui le considèrent comme un traître. Mais aussi cinq années de chaos à peine contenu par Baluka et son clan. Les mondes sont en guerre, certains envahis par des armées d’insectoïdes, d’autres vidés de leur magie. Alors que la paix instaurée par Rielle et Tyen semble de plus en plus menacée, la loyauté de chacun est sur le point d’être mise à l’épreuve. Les promesses formulées pourraient tout changer… et l’existence même de Qall dépend d’elles. Car le sorcier Dahli a les moyens de ressusciter le pouvoir de l’Ange des Tempêtes, et il est prêt à tout pour réussir…

Notre avis

La promesse de l’héritier constitue incontestablement le tome le plus haletant de la saga ! Les combats magiques s’enchaînent et, plus qu’épiques, ils ne manquent aucunement de réalisme et de cohérence. Le lecteur se plonge avec plaisir dans ces pages mouvementées, où le Mal et le Bien restent des notions qui n’ont pas court au sein de cet univers immense et infini, issu du cerveau alambiqué de l’auteure. Les personnages ne sont plus à présenter, et l’écriture en profite ainsi pour les complexifier davantage, offrant des portraits saisissants, que l’on suit avec intérêt, sans se rendre compte du défilement des pages.

Rielle ne ressemble plus du tout à la jeune femme discrète et naïve, que l’on a connue au démarrage. Femme forte, et surtout mère, Rielle réfléchit autrement et met tout en œuvre pour protéger Qall. Ce garçon, que l’on découvre dans ce tome, est une énigme, autant pour lui-même que pour le lecteur. Son passé obscur le rend mystérieux et son impétuosité, due à sa jeunesse, le rend également attachant. On ne sait pas très bien sur quel pied danser avec lui, et Rielle n’est pas non plus au bout de ses peines.

En pleine crise d’adolescence, Qall se cherche, et ses grands pouvoirs ne l’aident pas à profiter sereinement de la vie. La jeune femme a du mal à le comprendre, et ne parvient pas à l’imaginer autrement que comme une pâle copie du Raen, mort à la fin du tome précédent, dans des circonstances inattendues. Est-il encore plus fort que l’Ange des tempêtes ? Sera-t-il une menace pour certains mondes ou une divinité pour d’autres ? Deviendra-t-il aussi menaçant et calculateur que son prédécesseur ? En sauvant ce garçon, Rielle n’avait pas songé à toutes les conséquences. Protéger Qall s’avèrera difficile et entraînera le lecteur dans une course-poursuite à travers les mondes.

Tous les déplacements de Rielle sont calculés et réfléchis. L’auteure nous fait part de ses pensées détaillées, et il ne faut pas perdre le fil pour tout bien comprendre. En effet, les voyages entre les mondes laissent des traces, et Rielle doit penser à plusieurs stratégies permettant de brouiller les pistes, pour laisser à Qall, ainsi qu’à une compagne de voyage, et à elle, le temps de parfaire l’apprentissage du futur puissant sorcier que ce petit protégé deviendra, sans aucun doute. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu, les ennuis s’accumulant, et l’apparence de Qall ne passant malheureusement pas inaperçue. Rielle et ses compagnons fuient sans cesse.

Contrairement à la longueur ressentie lorsque Tyen cherchait à échapper à ses professeurs, dans le tome 1, Magie volée, les voyages de Rielle ne sont pas ennuyeux, bien au contraire. A chacun de ses arrêts, le groupe essaie de s’acclimater aux mondes qu’il arpente et embrasse pour la première fois. Les traditions nouvelles ainsi que les atmosphères changeantes restent plaisantes à s’approprier, notamment celle d’une ville où le théâtre est en vogue, ou celle plus pesante d’une société industrielle autoritaire. Tous les décors sont dépaysants. Rielle grandit, murit et se découvre des capacités magiques hors du commun. Réussira-t-elle à aider Qall grâce à ce qu’elle est devenue ?

De son coté, Tyen est en proie à des idées noires, et met en place des stratégies d’espionnage de haut vol. Épiant à la fois pour les rebelles, mais aussi pour les partisans du Raen, le camp opposé, le jeune homme joue sur deux tableaux et se risque à des sanctions terribles s’il se voit découvert. Tyen est un menteur doué, et un manipulateur-né, ce qui contraste plutôt bien avec son caractère non-violent et ses idéaux de justice. Toujours accompagné de Vella, la femme-livre, le jeune sorcier essaie de trouver des solutions à des problèmes épineux, comme celui qui doit ressusciter le Raen. Ses expériences sur des cadavres ou autres individus peu recommandables, mettent sa morale et ses principes à rude épreuve.

De plus, la magie mécanique fait des ravages sur certains mondes, et Tyen se sent coupable. La vision de la mort causée par ces machines le rend à la fois malheureux et complètement malade. Il n’aurait jamais imaginé que promouvoir cette technologie, en dehors de sa planète d’origine, causerait de telles tragédies. Les scènes présentant ces engins mortels rappellent celles de romans steampunk, et sont aussi glauques que grandioses. On ne sait si on doit se réjouir d’une telle prouesse ou, au contraire, s’attrister devant cet étalage de violence à outrance.

Tyen reste toujours aussi difficile à cerner, bien que ses objectifs n’aient pas changé d’un iota. Vella reste sa priorité numéro un, occultant tout le reste, pour le meilleur ou pour le pire. Comme les lecteurs, Rielle a du mal à saisir toutes les préoccupations du jeune homme. Ce tome trois fait d’ailleurs se rencontrer les deux jeunes gens, et les moments qu’ils passent ensemble sont explosifs, à tous points de vue. L’histoire d’amour qui se dessine, bien qu’attendue, n’alourdit pas l’histoire et reste secondaire. Nos héros ont d’autres choses à penser, et leurs vies ne leur feront pas de cadeaux.

Les premiers chapitres sont à la fois doux et provocants, mettant en avant un conflit territorial que Tyen et Rielle s’engagent à résoudre. Parce qu’ils ont de grands pouvoirs, nos héros se donnent de grandes responsabilités, mais ne devraient-ils pas plutôt songer à leur seule vie et laisser les autres mondes se gérer eux-mêmes ? Leurs réflexions les amènent à songer aux actions du Raen, et à leurs incidences multiples, qui ont encore court, bien après sa mort. Sont-ils finalement en train de devenir comme lui, sans même le vouloir ? Leur quête d’identité est prenante. Leurs caractères sont bien différents, et leurs personnalités se complètent.

Rielle et Tyen, aussi fascinants l’un que l’autre, permettent à cette saga d’innover en termes d’intrigues, mais également en termes de personnages et de relations. Une vraie bouffée d’air frais !

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