Critiques

Prélude au Ragnarök T4 - Scalde : Des runes et de la musique

Par Lildrille - Chloé
5 14 octobre 2022
Prélude au Ragnarök T4 - Scalde : Des runes et de la musique
On a aimé
- Une plume poétique et sublime.
- Des personnages attachants et inspirants.
- Un message captivant.
- Une aventure haute en couleurs et émouvante.
- Une réécriture d'un classique qui étonne et et fascine.
On n'a pas aimé

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Un quatrième tome magnifique, porté par une voix puissante et émouvante. La fin d'un cycle qui en appelle un autre, la fin d'une histoire et la naissance d'un mythe. Un vrai régal !

Le résumé

Le malheur s’est abattu une fois de plus sur la lignée des Völsung…
Rien n’empêche plus désormais les Hunningar de déferler pour se masser le long du Rhein. Et Vormes ne peut plus que tomber. Le Scalde s’est préparé à cet instant. Il a fourbi sa hache, aiguisé son épée… Sans oublier sa langue, qui reste son arme la plus acérée.
Parfois, s’engager sur le sentier de la guerre est le seul moyen de protéger ceux dont on a la responsabilité… Mais avant, partir en exil, protéger l’enfant de Brunehilde… Et lui enseigner l’art du combat, mais aussi le savoir du Livre Noir.
Car le Dernier Hiver est là – les Dieux l’ont provoqué, les Hommes l’ont amené.
L’heure du Ragnarök a sonné.


Avant de voir la lumière, qui sait jusqu’à quelles profondeurs il devra s’enfoncer ?

Notre avis

Dans ce quatrième (et dernier !) opus du Prélude au Ragnarök, nous suivons le personnage de Bragi, un scalde au cœur énorme, doué dans l’usage des runes et des sortilèges qui en découlent, passionné par la musique et la libération de l’âme qui se défoule. Après la voix de Sigurd (tomes un et deux), – dure, glaciale, rebelle, sinistre, violente, courageuse – et celle de Brunehilde (tome trois), la walkyrie passionnée et téméraire prête à défier les dieux et le destin, nous découvrons une autre essence, aussi contrastée et complexe que les précédentes. Et aussi attachante, captivante, prenante !

Bien qu’il tombe par moment, bien que les ténèbres l’avalent par instant, Bragi se relève encore plus vibrant et vivant qu’auparavant. Comme nous, il désespère et perd la foi ; comme nous, il se renforce et apprend de ses émois. Ses erreurs le grandissent et l’amènent à douter, à avancer. Ses réflexions nous touchent et nous bouleversent, surtout alors qu’il doit élever une jeune orpheline à la destinée sans pareille : Aslaug, fille de Brunehilde.

Bragi se dévoile musicien et enchanteur, ami et conseiller, érudit et guerrier, professeur et père admirable. Le récit met en avant les forces et les devoirs d’un tel rôle, mais aussi les douleurs et les difficultés d’un tel sacrifice. L’évolution ne se joue pas sans heurts ni combats, sans questionnements ni chutes. On se plaît à le suivre dans ses retranchements, dans ses instants de lucidité ou dans ses déploiements d’émotions.

Bragi s’avère un narrateur complexe qui, pages après pages, n’a de cesse de nous étonner. Il nous prend lorsqu’on ne s’y attend pas, puis il s’accroche.

 

Une écriture magnifique emplie de poésie

 

Comme les autres tomes de Prélude au Ragnarök, l’auteur nous abreuve de sa poésie et de son atmosphère épique, embrasées par des tresses vikings et des runes mystiques. Les phrases riment parfois, les mots s’envolent et se rencontrent en explosions de sons subtils et délicats. Un véritable plaisir de lecture qui nous emporte loin, très loin, en d’autres temps où le pouvoir des lettres et des syllabes donnait bien davantage qu’une éloquence certaine.

La poésie sert également le récit : Bragi nous enchante de ses poèmes liés aux runes, de ses chansons qui content des exploits passés ou de ses mémoires qui nous apprennent à revisiter nos perceptions du monde et de la vie. Les chapitres sont nommés en l’honneur des runes dont ils vulgarisent le concept. Chaque enseignement s’ajoute au précédent ; le tout constitue une philosophie basée sur l’espoir et le libre arbitre. Un régal pour les esprits qui cherchent à échapper aux prisons qui les entourent ou à ceux qui se cherchent encore tout court.

 

Sigurd et Brunehilde restent vivaces

 

Bragi nous replonge dans le passé, quand Sigurd et Brunehilde combattaient ensemble. On retrouve ainsi une ligne narrative parallélisée dans laquelle la walkyrie nous marque par sa détermination et son amour infini, dans laquelle le guerrier nous confronte à sa résignation et à son cœur détruit. Le lecteur apprécie de retrouver ces deux personnages charismatiques, il n’a ainsi pas vraiment la sensation de les avoir quittés. Ils accompagnent la lecture ; l’enfant Aslaug nous les rappelle tous deux.

À son tour, cette jeune fille nous étonne par sa force de caractère et son évolution incroyable. On aime son franc-parler et ses répliques dignes d’un adolescent rebelle. On aime son sang-froid et son esprit qui fait des étincelles. Bragi et elle apprennent l’un de l’autre et s’entraident l’un l’autre.

Un duo émouvant qui fonctionne sans faux-semblant !

Un univers mythologie prégnant

Le vocabulaire, les créatures, les paysages, les lieux, les noms bien connus, les runes, les chansons épiques, les combats, les liens à la religion nordique, les enseignements… Tout nous rapporte aux vikings, à cette mythologie emplie de dieux farouches et malicieux, de tragédies et d’amour sincère. On est plongé dans une ambiance agréable et empreinte de mystères, au sein d’une atmosphère aventureuse et magique. Le voyage en vaut le détour !

 

L’auteur nous offre une œuvre magistrale, pour laquelle il a effectué des recherches précises et minutieuses. Les fans du genre s’y retrouveront ; leurs héros paraissent plus vrais que nature et rejouent des exploits bien connus. Les fans du genre se régaleront ; des surprises et des réécritures les attendent au détour des chapitres. Les novices s’y plairont ; tout leur est expliqué et offert sur un plateau pour mieux apprécier cette entrée en terres nordiques.

Une fin et un message

 

Plusieurs fins se dessinent, toutes les intrigues se terminent, d’autres débutent. Le Ragnarök est là et nos héros, d’un certain côté, trouvent la paix quand d’autres comprennent à peine ce qui se trame.

Le cycle de la vie et de la mort, celui de la création et du sacrifice, celui de la peur et de la douleur… Tout s’entremêle et se sublime. L’art ne saurait exister sans une part de brisure – après tout, ne dit-on pas qu’il est plus aisé de dépeindre les ténèbres que la lumière ?

Pourquoi lire Prélude au Ragnarök T.04 ?

  • Pour terminer un cycle magistral et se préparer à sa suite !
  • Pour rencontrer un scalde émouvant et sa protégée au sang chaud.
  • Pour s’immerger dans un univers viking plus vrai que nature.
  • Pour un plaisir de lecture inégalable qui allie poésie et musique.
  • Pour vivre une aventure épique et magique !

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