Amateurs de catch et de surnaturel en quête d'un ouvrage synthétisant les deux : vos prières ont été entendues par l'auteur Julien Caldironi, dont on a savouré la plume sur Lazaret 44 ! Retour sur cette épopée éditée chez les Moutons Electriques, fleurant bon la série B, la tequila et la lucha libre, j'ai nommé El Hijo Del Hierofante !
L'histoire
Eusébio Guttierez, le fils du Hierofante, célèbre catcheur, enfile le masque de son défunt père pour devenir sur le ring El Hijo del Hierofante comme le veut la tradition mexicaine de la lucha libre. Fils unique d’une famille pauvre, il œuvre sur le ring pour subvenir aux besoins de sa mère et de sa sœur Lupita, qu’il espère voir entrer à l’université.
Mais après une (mauvaise) rencontre avec un cartel à l’origine d’une nouvelle drogue, il deviendra justicier masqué, presque malgré lui, luttant contre le crime et les créatures mythologiques qui surgissent dans les nuits mexicaines. Truands, vampires, crocodiles-garous, déesses antiques... Rien ne lui sera épargné.
L'avis d'Aetherys
Dans une ambiance rappelant les films du label Undergound ou ceux de Robert Rodriguez, Heylbroeck explore les confins de la culture mexicaine au travers de Eusébio, justicier masqué à la volonté de fer et désireux d'aider son prochain.
Des personnages stéréotypés (dans le bon sens du terme) donnent la part belle à cette série d'aventures toutes plus délirantes les unes que les autres, rythmées par les backbreaker et les body slam. Chaque volume contenus dans la nouvelle édition augmentée permet d'avoir un regard différent sur la cité gangrenée par la corruption dans laquelle évolue notre jeune catcheur : traffic de drogues, sororité de tueuses, démons millénaires en quête de vengance, fantômes sortis d'outre tombe....
C'est d'ailleurs malheureusement dans ce trop plein digne d'un mauvais pulp que El Hijo Del Hierofante tire ses plus grandes faiblesses : à peine le temps de s'attacher aux personnages qu'on revire sur d'autres histoires et personnages, gorgés de refs à la pop culture. Idem pour le personnage d'Eusébio, trop peu développé. Dommage.
Mais la lecture vivifiante de El Hijo Del Hierofante se savoure malgré tout avec un immense plaisir tant on sent avec quelle passion l'auteur nous immerge dans le quotidien mexicain rempli de monstres et de catcheurs.
Buena lectura !