Critiques

La porteuse de mort (Stark Holborn) : un space-western captivant

Par Richard Lecastor
5 8 février 2024
La porteuse de mort (Stark Holborn) : un space-western captivant
On a aimé
- l'écriture et le style.
- les deux héroïnes.
- le mélange de genre.
On n'a pas aimé
- parfois trop d'action

Début novembre 2023 est sorti l’un des romans de Stark Holborn. Cette romancière, américaine est autrice de jeux vidéo et critique de cinéma. Elle a travaillé sur plusieurs jeux vidéo ou fictions interactives, tels que Shadow of Doubt, en parallèle de l’écriture de plusieurs romans aux USA. Son roman Ten Low, paru en 2021, vient d’être traduit en français et publié chez Albin Michel Imaginaire. Reçu en fin d’année (ici), nous avons apprécié ce roman au rythme fou, un mélange de space-opéra et de western.

 

Le résumé

Ancienne médecin militaire, elle répond au nom de Dix Low, car elle a passé dix ans en prison. Depuis la fin de la guerre, elle survit sur Factus, une lune pénitentiaire désertique qu'on dit hantée par une espèce extraterrestre énigmatique et invisible : les Si. Parce qu'elle entretient un rapport particulier, intime, avec les Si, on la surnomme la Porteuse de mort.

Une nuit, Dix Low sauve la seule survivante de l'épave d'un vaisseau spatial qui vient d'être abattu. Première surprise : Gabriella Ortiz n'est pas une adolescente ordinaire. Issue d'un programme de génétique militaire, elle est générale, rien que ça. Plus surprenant encore : le crash n'était pas une attaque opportune, mais une tentative d'assassinat ciblé.

Pour essayer de quitter Factus et d'échapper à leurs nombreux poursuivants, les deux femmes, issues de camps adverses, mettent de côté leur inimitié et concluent un pacte... qui pourrait bien voler en éclats si Ortiz découvre le rôle véritable que la Porteuse de mort a joué durant la guerre.

Notre avis

Un western intergalactique…

L’histoire se déroule sur Factus, un sombre monde fait de sable et de poussière, dans lequel les gens élèvent des serpents pour se nourrir et se procurer du cuir, et où ils boivent du lait de rat comme friandise. Un monde qui serait un mélange entre la planète Tatooine de Star-Wars et le Texas des westerns de John Wayne. Lorsque le vaisseau d’une générale et enfant militaire s’écrase sur la planète la vie de Dix Low change pour toujours. Cette dernière, est une médecin vivant cachée, tentant de laisser derrière elle un passé mystérieux, mais quel passé ? Si la rencontre entre ces deux femmes est inattendue, l’alchimie qui s’installe entre elles est encore plus surprenante.

S’installe alors un poker menteur, Dix Low tentant de cacher son passé et Gabriel Ortiz cherchant pourquoi on souhaite l’éliminer. Et si le passé de Dix Low était la réponse à toutes ses questions ? Les deux femmes n’auront malheureusement pas le temps de s’expliquer et c’est leur vie qu’il faudra dans un premier temps sauver.

 

Pour un roman qui redéfinit les genres.

Une des particularités du roman sont « les Si ». Sans être un grand concept de SF, ces entités que les habitants appellent démons, sont quasiment indéfinissable sans trop divulgâcher le roman. Ce qu’on peut dire, c’est qu’ils ont une certaine capacité à vous montrer un univers alternatif. Existent-ils ou sont-ils le produit d’une superstition collective ? Telle est la question ! Présents dans de nombreuses scènes, ils montrent une vision alternative du récit, avec des résultats sur la lecture extrêmement déroutante. Vous l’aurez compris, sur cet aspect, l’autrice nous plonge dans le mysticisme.

La porteuse de mort, c’est un fin mélange de genre avec du space-opéra, de la SF-militaire ou encore de Western. Même si le rythme est soutenu le roman tombe parfois dans la surenchère d’action pas toujours nécessaire. L’intrigue, qui est avec plusieurs niveaux de complexité permet de tenir le lecteur en haleine. Pour finir, l’une des réussites du roman est sa structure narrative, assez rare dans les romans de SF : pas de chapitres. Le roman est divisé en quatre livres dans lesquels s’intercale des coupures de journaux à des moments clef. C’est déconcertant quand on aime faire des pauses entre les chapitres pour respirer et apprécier la lecture, ici, c’est l’action qui est mise en avant.

 

 

Malgré une intrigue simpliste, l’écriture de Stark Holborn est appréciable. Ses personnages sont complexes et bien construits. Ils survivent tant bien que mal et font de nombreuses rencontres, et chaque scène du roman a son importance. Sans révolutionner la SF, La porteuse de mort est un roman plaisant et agréable à lire, dont on retiendra le sérieux narratif de l’autrice plus que l’histoire racontée.

 

Le livre est disponible juste ici !

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