Le premier tome du Royaume sans nom était sans nul doute l’un de mes coups de cœur de l’année 2023. Avec son scénario riche, prenant, ses coups de théâtre incroyables et sa mise en scène juste fabuleuse, pour laquelle aucune case n’était laissée au hasard, autant dire que j’attendais avec impatience l’acte II de ce drame shakespearien. Pour cette suite, on peut dire qu’Herik Hanna, Lou et Redec ont mis les petits plats dans les grands, aussi bien au niveau visuel — plusieurs pages complètes, dont deux doubles pages nous offrent des scènes et des panoramas incroyables—, que scénaristique.
Plus que jamais, face à la violence, aux complots et aux incroyables retournements de situation, la série fait penser à un excellent Game of Thrones animalier !
Le lion rugit,
la savane se tait
À la fin de l’acte I nous avions laissé le jeune prince Lion assister à la mort de son père et être couronné roi. Au début de ce tome, plusieurs mois se sont écoulés depuis ces évènements. Si le jeune prince semblait être appelé à devenir un roi fainéant et faible, il surprend par son audace et sa vivacité d’esprit, jusqu'à se montrer presque machiavélique. Pourtant, il ne peut empêcher la fuite de la commandante Louve, accusée de la mort de son prédécesseur, ni celle de son frère aîné, emprisonné depuis des années dans les geôles du château. Pendant que les Tigres ourdissent leur retour et que le Nord complote sa revanche, dans l’ombre, quelqu’un escompte bien manipuler le jeune roi pour tirer son épingle du jeu.
Comme toujours, dans ce royaume où personne n’a d’autre nom que celui de sa race, trahisons et manigances politiques flirtent avec chantage et meurtre.
Sang et Feu
Je crois qu’aucune œuvre ne m’avait fait m'exclamer aussi souvent hormis peut-être le Tome 1 ! Que de surprise dans ce second volume, les trahisons et les révélations s'enchaînent avec un rythme et une justesse de virtuose. L’un des grands talents d’Herik Hanna, c’est de convaincre son lecteur qu’il a enfin percé à jour les mystères de son scénario… pour venir rebattre les cartes avec un élément imprévu !
La violence monte également encore d’un cran. Jamais le parallèle avec Le Trône de fer n’aura été aussi juste. Les personnages sont toujours aussi profonds et bien écrits, leurs motivations prennent ici de l’ampleur, tout comme leur duplicité.
Si l’acte III, qui s’annonce comme la conclusion de cette tragédie, promet d’être épique et sanglant, la technique n’est pas en reste. Le style s’adapte aussi bien aux scènes d’humour qu’aux combats dantesques, les plans en pleine page en mettent plein les yeux et l’ambiance est impeccable. Je suis toujours impressionnée de constater que Lou et Redec arrivent à donner à leurs personnages des apparences dignes d’un Disney, tout en les rendant parfaitement crédibles lorsqu’ils commettent un carnage.
En attendant le tome final et pour faire patienter mes propres lecteurs, voici quelques extraits de ce tome 2.
Le Royaume sans est une pépite disponible aux éditions Glénat
