- Des environnements magnifiques.
- Un scénario prenant.
- Un duo principal touchant.
Rarement une saga ne s’est montrée aussi riche dès son premier tome. Au vu de la complexité de son univers et de ses intrigues, il était légitime de craindre que Shadow of the Ring soit trop dense pour son propre bien. Pourtant, ce tome 1 parvient avec brio à nous plonger dans un univers de science-fantasy original, dans lequel évoluent des personnages intéressants et attachants, tout en déroulant un scénario aux trames politiques et culturelles maîtrisées. Bienvenue dans la nouvelle œuvre de Kaiji Nakagawa, aux éditions Ki-oon.
L’histoire
Le royaume de Keiju est un peu particulier, puisqu’il se déplace sur rails de façon à suivre l’ombre projetée par l’anneau qui entoure la planète. Ainsi, son circuit éternellement nocturne lui fait traverser plusieurs pays, tout en lui imposant une neutralité absolue dans les guerres qui les animent, et ce afin de conserver son indépendance. Une indépendance que Keiju a aussi gagnée en étant le seul pays à connaître le secret de fabrication des hakukai, des armures aux propriétés surpuissantes qui décuple les capacités de ceux qui les portent.
Fils de notable, Aushi, qui vient de l’empire Kushihito, à toujours été fasciné par le royaume mouvant. Né aveugle, c’est une technologie dérivée de celle des hakukai qui lui a permis de retrouver la vue. Il se lance dans un voyage d’apprentissage, afin d’aller à la rencontre des habitants de Keiju et de s’imprégner de leur culture et de leurs traditions. Bien que ces derniers soient habituellement fermés aux étrangers, Aushi parviendra à se faire accepter et même à rencontrer la famille royale. Avec la jeune Kamalu comme guide, avec qui il va se lier d'amitié, le jeune explorateur va devenir le premier ambassadeur de Kushihito en Keiju. Mais il débarque dans une période troublée, alors qu’un assassin mystérieux rôde, cherchant à s’emparer du secret des hakukai pour mettre fin à la domination technologique du royaume de Keiju.
Notre avis
Avec sa ville sur rail, ses royaumes aux vastes ambitions de conquête et son héros désarmant de naïveté et de gentillesse, Kaiji Nakagawa nous offre un récit à la croisée du Transperceneige et de la série Marco Polo. C’est d’ailleurs cette dernière, et la culture mongole de manière générale, qui semble avoir inspiré les costumes, l’architecture et une partie de la culture, développés dans l’univers de Shadow of the Ring. Comme le peuple des steppes, les habitants de Keiju sont des nomades et du côté du territoire voisin de Kohto, qui semble vouloir étendre sa domination à tous les autres, l’empereur n’est pas sans rappeler le célèbre Kubilai Khan.
Et puis il y Aushi, avec son tempérament centré sur la découverte et l’échange, qui évoque forcément le célèbre explorateur venitien Marco Polo. De son côté la jeune Kamalu, petite sœur de la reine de Keiju, vient contrebalancer l’enthousiasme et la maladresse du héros grâce à son caractère bien trempé.
Enfin il y a cet anneau, semblable à celui de Saturne, qui entoure la planète et dont l’ombre se déploie sur la terre pour former le tracé de nuit éternelle que suit inlassablement le royaume de Keiju. Une particularité dans laquelle pourrait se nicher le secret de fabrication des hakukai et sa maîtrise par les nomades.
En conclusion
Si son univers original et prenant n’a pas suffit à vous convaincre, Shadow of the Ring n’a pas oublié ce qui fait un bon manga : des rebondissements justement dosés, un trait soigné (particulièrement au niveau des décors qui sont riches en détails subtils) et de l’action parfaitement mise en scène.
Si son inventivité provoque l’émerveillement, il est aussi brutal, cru et mystérieux.
Entre science-fiction et fantasy, Shadow of the Ring est clairement une nouveauté à découvrir !
