La maison d'édition Monts Métallifères, prometteuse de par son catalogue de récits dérangeants et hétéroclites, accueille dans ses entrailles littéraires un auteur américain considéré comme le successeur de Poe et de Lovecraft : Thomas Ligotti. Au travers de son oeuvre prolifique et dérangeante, il démantèle l'édifice capitaliste et corporatiste avec une plume macabre et noire comme il en existe peu en ce monde.
Dans Mon Travail n'est Pas Terminé, votre travail veut votre mort, les open-space prennent des allures de cauchemar Lovecraftiens, et vous devenez un rouage qu'on usera jusqu'à la dernière dent. Bienvenue, prenez un siège.
Travailler tue (?)
Dans le recueil Mon Travail n'est pas Terminé, il développe via un roman et quatre nouvelles une forme d'horreur méconnue mais réelle: celle de l'entreprise, entité hydriesque infernale dévorant les âmes de ses employés. Dans le roman donnant le nom au recueil, on part à la rencontre de Frank Dominio, un homme peureux et associal se retrouvant broyé par les rouages de l'entreprise dans laquelle il travaille. Alors qu'il avait une idée de produit novateur à présenter, le voilà trahi et évincé par ses collègues qu'il mépris. Il ne lui reste plus qu'à se venger, mais heureusement, il va recevoir l'aide imprévue d'une puissance cosmique ténébreuse pour l'accompagner dans sa sinistre entreprise !
Liggoti, le nouveau Lovecraft
Impossible de ne pas adhérer à l'écriture mordante et glauque de Ligotti qui construit une atmosphère kafkaienne et lovecraftienne à souhait. Influencé par les grands maitres du genre, Ligotti développe un langage propre, et nous happe dans une sphère de mal-être ironiquement agréable.
En disséquant les affres de la bureaucratie, les travers de la concurrence interne et l'horreur jaunâtre des lumières néon des bureaux, Ligotti nous embarque dans la version absolue des méga corporations régissant la vie de leurs employés jusqu'à leur dernière once de vie.
L'ouvrage est disponible juste ici !