- l’ambiance de cette ville côtière
- la frontière entre fantastique et métaphore du deuil
Sea Sparkle (Zeevonk en VO) est le premier long-métrage du réalisateur belge Domien Huyghe. Le début d’une belle carrière ?
Résumé
Lena (interprétée par Saar Rogiers) est une adolescente épanouie qui vit dans une ville de pêcheurs en bord de mer. Elle aime la voile, le skate, sortir avec sa meilleure amie et s’amuser avec son père, avec qui elle entretient une relation très fusionnelle.
Mais ce père disparaît soudainement en pleine mer. Le deuil est d’autant plus dur pour Lena qu’on accuse son père d’avoir pris des risques inconsidérés et causé sa propre mort, ainsi que celle de ses deux coéquipiers partis en bateau avec lui.
Pourtant, Lena en est persuadée : c’est un monstre sous-marin qui a provoqué l’accident. Elle l’a vu. Pourquoi personne ne veut la croire ? L’adolescente n’a plus qu’une obsession : prouver son existence.
Un monstre à tuer, un deuil à surmonter
Lena, qui apparaît au départ comme une héroïne qui croque la vie à pleines dents, nous fait soudain sa crise d’ado et se renferme sur elle-même. Elle s’éloigne de tout le monde : sa meilleure amie, sa mère, son grand frère et sa petite sœur… Tout ce qui lui tient à cœur désormais, c’est de trouver des indices qui la mèneront au monstre ; mais les fausses pistes s’enchaînent. Espoir, désillusion, espoir, désillusion. Lena doit gérer ses émotions et grandir. Tuera-t-elle vraiment cette créature… ou apprendra-t-elle à vivre avec ?
Jusqu’au bout, la question nous tient en haleine : le monstre existe-t-il, ou n’est-il qu’une métaphore du deuil à surpasser ? Fantastique ou réalité ? Je vous laisse le découvrir par vous-mêmes…
Le film trouve bien son équilibre entre l’intrigue qui doit avancer et les émotions qui doivent se dégager des scènes. C’est l’histoire d’un drame familial avant d’être l’histoire d’un monstre maritime, et si je devais émettre une légère critique, j’aurais apprécié un tout petit peu plus de péripéties dans la quête de Lena.
Un huis clos au bord de la mer
Si le gros point fort de ce film est son traitement du deuil à travers l’enquête de Lena, l’esthétique n’est pas en reste. Sea Sparkle, l’étincelle de mer, porte bien son nom. Dans cette ville côtière où tout le monde se connaît, il suffit d’une étincelle pour que tout s’enflamme – les rumeurs qui se propagent, la solidarité d’une famille qui vole en éclats... Et la mer, cette mer qui a englouti le père de Lena et celui de sa meilleure amie, est toute proche. Pourtant, c’est aussi elle qui nourrit l’économie locale. On ressent vraiment ce mélange de pesanteur dans la ville et de liberté offerte par l’air marin, un peu comme un huis clos où l’héroïne a passé toute sa vie.
Mais l’étincelle, c’est aussi la lumière au bout du tunnel, qui attend peut-être Lena lorsqu’elle sera prête à tourner la page. À se réconcilier avec les siens. À accepter qu’elle doit réapprendre à vivre sans son père.
Ce film est un petit bijou qui vaut le coup d’œil.
Sortie en salles le 13 décembre !