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Tails of Iron : Le conte du rat et de la grenouille

Par Mooncake - Sébastien
5 min 28 août 2023
Tails of Iron : Le conte du rat et de la grenouille
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 "Bienvenue nobles gens et prenez place.

Assistez à l’incroyable épopée de Redgi, prince des rats, devenu roi.

Prenez manette en main, et observez son tragique destin.

Vivez à ses côtés le terrible combat du prince des rats, pour sauver son royaume du trépas."

 

Et c’est ainsi que débute notre aventure dans la chronique de Tails of Iron.

 

Souris d'acier

 

Tails of Iron est un action RPG en 2D, développé par ODD BUG STUDIO, une toute petite équipe de passionnés. A ce jour, c’est le seul réel projet de jeu vidéo à leur actif hormis The Lost Bear, un projet de plateformer cinématique en 2D sur PSVR.

 

 

Un scénario digne des plus grands bardes

 

Vous incarnez Redgi, prince des rats, et aujourd’hui est une journée particulière, car c’est aujourd’hui que vous succédez à votre père et devenez le roi du royaume. C’est sans compter le retour du maléfique Greenwart, chef du clan des grenouilles, celui-ci fait irruption lors du tournoi royal, tue votre père Rattus, roi des rats, détruit Fort Pourpre et vous laisse pour mort.

Le royaume est dévasté et votre peuple à l’agonie...

Ainsi commence votre quête.

Votre but est simple, sauver le royaume, sauver vos frères, exterminer le clan des grenouilles et prendre la place qui vous revient de droit.

 Le jeu est agrémenté de belles références à la litté-rat-ure, à la pop culture ou encore aux contes et légendes ce qui ne manquera pas de plaire au plus rêveur d’entre vous.

La scénarisation du jeu quant à elle, est parfaitement ficelée, lorsque vous rencontrerez un personnage, les dialogues apparaîtront sous forme de dessins, dans des infobulles, à la manière d’une bande dessinée, pour vous indiquer vos objectifs.

 

Le tout sous couvert d’une narration à la manière d’un conte qui vous offrira lore et scénario.

A l’instar du scénario principal, l'écriture des quêtes secondaires est soignée. Si les objectifs sont eux complètement anecdotiques dans leur finalité, récupérer un objet, tuer un monstre ou un boss, elles disposent d’une belle écriture et une quête fait toujours suite à une autre pour offrir quelques petites trames narratives supplémentaires.

Le jeu est entièrement narré par Doug Cockle, célèbre acteur américain qui fait de nombreux doublages dans le domaine du jeu vidéo dont celui du personnage Geralt de Riv de The Witcher, pour ne citer que lui.

C’est ce mélange d’infobulles et de narration,d’un parfaite harmonie, lors des combats, des dialogues ou même des événements qui se dérouleront devant vous qui fait de Tails of Iron un jeu unique dans son écriture.

 

Une direction artistique de toute beauté, messire !

Visuellement c’est juste superbe, nous sommes plongés dans une fantasy médiévale à échelle miniature, tout est dessiné à la main et on sent bien la patte artistique du studio.

Si nos petits rats sont mignons, les ennemis ont un aspect horrifique.

L’univers de Tails of Iron est cruel, sanglant, on a ce côté crasseux et violent qui tend fortement vers la dark fantasy. Les images s’assemblent sur plusieurs plans. Ainsi les arrières plans sont bien souvent fixes et sont agrémentés de quelques animations, bien souvent de la végétation avec une météo variable ou des villages en feu.

Un plan central avec quelques éléments fixes comme des bâtiments, mais bien plus vivant avec en général des ennemis qui passent ou des combats pour l’extérieur.

Des villageois qui réparent ou commercent dans les villages on sent la vie qui suit son cours selon les phases scénaristiques du jeu.

Un premier plan ou toute l’action se passe et dans lequel vous interagissez avec les éléments du décors et combattez.

 Le travail sur ces différents plans, accompagné par les superbes musiques et effets sonores, offre un rendu organique et très fluide, c’est vraiment réussi.

 

Au combat, le rat !

Qui dit Action RPG de nos jours dit mécaniques de Souls-like. La mode est aux combats exigeants qui nécessitent entraînement et compétences. L’influence de From Software, le créateur du jeu Dark Souls se fait clairement ressentir.

 

Les combats sont millimétrés, brutaux et demandent de la rigueur. A notre grand bonheur si le studio surfe sur la vague des Souls en terme de jeu, il en exploite les avantages sans tomber dans les travers et les défauts que présentent ces mécaniques.

Premièrement grâce à des options d'accessibilité qui permettent aux plus néophytes du genre de jouer en mode histoire, qui permet de profiter du jeu sans le subir et de passer une agréable expérience.

Deuxièmement grâce à une parfaite maîtrise de leur game design. L’apprentissage du jeu se fait en fluidité, vous apprendrez à parer et esquiver au bon moment pour contre-attaquer. Les différents patterns des monstres et boss sont non seulement parfaitement lisibles mais en plus de cela les fenêtres d’actions sont permissives. Une fois la prise en main faite, il sera très gratifiant d’avancer dans le jeu et d'enchaîner les assauts sur le bestiaire du jeu.

 Coté RPG c’est très soft, on est sur le minimum syndical avec une arme à une main, une arme à deux main et une à distance.

 

Quelques pièces d’armures viendront se rajouter pour vous permettre de survivre.

L'intérêt de l'équipement se trouve dans son système de ratio poids/dégâts ou poids/défense. En effet vous devrez choisir entre équiper une armure plus légère et esquiver plus vite ou à contrario avoir une défense solide mais être plus lourd et perdre votre avantage de vitesse.

Ce sera à vous de trouver le bon équilibre afin de vous assurer la victoire.

En résumé

Jouez à Tails of Iron ! Le simple fait qu’une petite production soit d’une si belle qualité mérite le fait qu’on s’y attarde. De la narration au gameplay en passant par le visuel, Odd Bug Studio a su prouver qu’ils maîtrisent leur sujet en tous points. Le joueur novice comme le joueur exigeant trouvera son compte dans cette pépite du jeu vidéo bien trop souvent oublié.

Vers d'autres imaginaires vidéoludiques : Nobody Saves the World et Donjon de Naheulbeuk, L'Amulette du Désordre