- la complicité entre Rachel et Alvy
On vous en parlait ici, la carrière d’Emilia Clarke ne s’est pas arrêtée à Game of Thrones. Depuis 25 octobre, vous pouvez la retrouver à l’affiche du film The Pod Generation (réalisé par Sophie Barthes) en compagnie des acteurs Chiwetel Ejiofor et Rosalie Craig.
L’œuf ou la poule… pardon, l’œuf ou la femme
Dans un futur proche, l’intelligence artificielle s’est immiscée dans les moindres aspects de la vie humaine. Elle vous aide à choisir vos vêtements le matin, prépare votre petit déjeuner, détecte vos émotions, enregistre vos rendez-vous… Les psychologues qui ont fait cinq ans d’études ? Dépassés, votre thérapeute sera un œil géant à la voix désincarnée. Les parcs et les espaces verts ? Démodés, vous pourrez vous enfermer dans une bulle virtuelle avec un casque, ou commander une bonne bouffée d’oxygène à consommer tout en scrollant votre téléphone.
Rachel et Alvy vivent en couple dans un magnifique appartement new-yorkais. Alvy, botaniste de son état, est bien l’un des derniers hommes à aimer les arbres et plonger ses mains dans la terre. Il aimerait bien agrandir la famille de façon “naturelle”. Mais Rachel, bureaucrate qui travaille dans les nouvelles technologies, n’a pas envie de mettre en pause sa carrière pour une grossesse. Dans le dos d’Alvy, elle fait appel au Womb Center, une société qui conçoit des bébés artificiellement dans un pod…
Questionner notre rapport à la nature et à la technologie…
The Pod Generation est un film sympathique centré sur la vie à deux qui deviennent trois. Mais trois avec un enfant… ou trois avec la technologie en constante évolution ? Avec le pod, on commande la nourriture du bébé et les musiques qu’il écoute depuis une application sur portable. Le papa peut autant porter le bébé que la maman ; à moins qu’ils ne préfèrent le laisser charger sur sa base dans un coin du salon. Le film réinvente la maternité avec brio, amenant les personnages à se poser beaucoup de questions sur leur rôle de parents et le monde dans lequel ils ont accepté de vivre.
Pour un film de science-fiction, ne vous attendez pas à des rebondissements explosifs. L’intrigue est très linéaire, suivant le parcours de ce couple pour avoir un enfant. J’ai vu ce film être qualifié de comédie romantique, mais je ne l’ai pas trouvé drôle ; je dirais simplement que c’est une tranche de vie ou une histoire familiale. L’évolution des personnages et leur choix final sont logiques, avec une happy end réconfortante mais qui ne rendra pas ce film mémorable.
… mais ne pas questionner nos rapports sociaux
Même si la différence de traitement entre les classes sociales est effleurée, même si la fin sous-entend une vague menace quant à la capacité du Womb Center à contrôler les naissances et avoir l’ascendant sur les parents, la direction du film ne nous fait pas suffisamment ressentir ce danger. Il ne pose pas non plus question sur l’eugénisme ou les problèmes possibles comme le trafic de pods qui se ressemblent tous, par échange involontaire ou par vol de la part de personnes jalouses qui ne pourraient pas se permettre cette dépense. On a du mal à croire à cette société où tout le monde se serre les coudes alors que les inégalités sociales persistent.
Un film au propos intéressant, mais qui reste trop sage alors qu’il y avait matière à aborder beaucoup plus de problèmes de société, ou à créer une véritable dystopie…