Critiques

Un océan de rouille (C. Robert Cargill) : quand Robbie devient Mad-Max.

Par Richard Lecastor
5 1 novembre 2023
Un océan de rouille (C. Robert Cargill) : quand Robbie devient Mad-Max.
On a aimé
- Le rythme et l’action.
- Les robots.
- La vie après la fin de l’humanité.
On n'a pas aimé
- Les robots semblent trop humains.

Christopher Robert Cargill est un scénariste et romancier américain connu pour avoir écrit plusieurs films dont Sinister ou encore Doctor Strange. Cet amateur d’imaginaire a longuement écrit des critiques littéraires, avant de publier son premier livre en 2013 (Dreams and Shadows). Un océan de rouille, l’un de ces derniers romans est paru chez Albin Michel Imaginaire (broché) puis chez Le livre de poche. En tant qu’amateur de romans de robot, j’ai particulièrement apprécié ce roman, dans un monde où le dernier homme est mort depuis 30 ans, Fragile, un robot tente de survivre au sein d’un désert de métal.

 

Le résumé :

Pendant des décennies, les robots ont effectué les tâches les plus ingrates et travaillé sur les chantiers les plus dangereux. Ils nous ont servi de partenaires sexuels, se sont occupés de nous ou encore de nos malades. Un jour, alors que nous refusions de les émanciper, certains d'entre eux se sont révoltés et ont commencé à nous exterminer. Une guerre sans fin a commencé, une guerre que l’homme ne pouvait gagner.

Quinze ans après la mort du dernier homme, les Intelligence-Mondes et leurs armées de facettes se livrent un combat sans merci pour la domination totale de la planète. Toutefois, en marge de ce conflit, certains robots, en perpétuelle quête de pièces détachées, vivent en toute indépendance. Fragile est l'un d'eux, erre dans l'océan de rouille à la recherche de composants à troquer et elle défendra sa liberté jusqu'à la dernière cartouche, si nécessaire.

 

Notre avis :

Dans un monde où l'Homme n’existe plus…

Dans un futur apocalyptique, 15 ans après la mort du dernier humain, Robert Cargill nous décrit un monde où les guerres ne se sont jamais arrêtées. Les robots, qui se sont battus pour s’émanciper du joug de l’homme, ont initié une guerre qui a détruit l’humanité. Fans d’Isaac Asimov, oubliez le gentil robot Robbie ou encore les 3 lois de la robotique, nos chers robots nous ont exterminé. Dans cette histoire, les robots ont été sans pitié envers l’homme, nous avons affronté des T800 (Terminator) et rien ne pouvait les arrêter. Mais après la fin de l’homme, que reste-t-il ?

Les ravages des guerres ayant décimé la Terre, c’est dans une ambiance à la Mad-Max que l’on découvre Fragile, un robot bien particulier. Fragile, c’est un robot dit « aidant » conçu pour assister les Hommes dans leur tâche du quotidien, avec des qualités plus humaines que la plupart des autres robots. Mais quand la guerre a commencé, c’est sous un visage bien différent que s'est révélé Fragile. Alors, jour après jour, alors qu’elle traverse l’océan de rouille, elle se rappelle sa vie d’avant ainsi que la guerre.

 

… un robot est en quête perpétuelle de sa liberté.

Débarrassé de l’Homme, sommes-nous débarrassés de la guerre ? Eh bien non, Cargill réussit un habile tour de passe-passe : d’immenses intelligences artificielles appelées UMI pour Unification Mondiale des Intelligences, s’entretuent depuis des années. Des robots pires que les hommes, perpétuent une guerre qui semble sans fin. Ces UMI, veulent assouvir tous les robots encore libres… De son côté, Fragile, écume l’océan de rouille à la recherche de pièces détachées, sa survie ne tient qu’à sa capacité à détruire et à récupérer les pièces de chaque robot qu’elle croise. Consciente de sa situation, Fragile oscille entre soif de vivre et peur d’être désactivée. Mais comment s’en sortir, quand on est seule ?

Roman métaphorique qui alerte sur les dangers de la guerre ou sur la notion de bien et de mal. Un océan de rouille dépeint des robots qui veulent ressembler à leur créateur. Ainsi, certains diront que les robots de Cargill sont trop humains, de mon côté, je me demande si l’auteur n’a pas poussé la métaphore jusqu’à la caricature… En fin de compte, « qu’est-ce qui rend un Homme humain ?».

 

Sans révolutionner le genre, un océan de rouille est une lecture agréable qui questionne plus qu’elle ne surprend. Il y a un peu de Mad Max, un peu de Terminator, mais surtout, je pense qu’il y a plus d’une réflexion derrière ce roman. En septembre 2023, Cargill a publié Jour Zéro chez Albin Michel Imaginaire, le préquel de la révolution des robots, dont la lecture devrait plaire au fan d’un océan de rouille.

 

Le roman est disponible juste ici (broché / poche) !

Un océan de rouille (C. Robert Cargill) : quand Robbie devient Mad-Max.Un océan de rouille (C. Robert Cargill) : quand Robbie devient Mad-Max.