Valentina : Punk, Sexe et Techno russe
Les Chroniques de Mertvecgorod , saga de romans sortie de l'esprit déjanté de Christophe Siébert, continue de s'étoffer avec un nouvel arrivant, toujours édité Au Diable Vauvert. Après Images de la Fin du Monde et Feminicid, souhaitons la bienvenue à Valentina, une ode à l'esprit punk dans un climat post-soviétique mêlant dystopie et culture underground.
L'histoire
L'histoire de ce troisième volet est centrée sur un groupe de jeunes, dont les journées comme les nuits se confondent en un mélange fait de vodka, de drogues et de musiques punk/rock/techno. L'année 2000 commence à peine, et voilà que la mort d'une de leurs voisines, un travelo nommé Valentina, pourrait bien chambouler leur quotidien à jamais. Une nouvelle journée commence à Mertvecgorod, ville imaginaire synthétisant tous les maux de notre société actuelle et future.
Que vaut Valentina ?
Que faire quand l'espoir est depuis longtemps enterré et que nous sommes condamnés à ne jamais s'élever ? Pour y répondre, Siébert nous propose une plongée introspective dans l'esprit de la nouvelle génération russe, où leur seul réconfort se trouve au bout du joint qu'il tire.
Les divers personnages que l'on rencontre sur le chemin évoquent autant les morts le long du Styx que de véritables personnes, et l'atmosphère chargée de pollution donnera la nausée dès les premières pages feuilletées, comme si vous y étiez.
Véritable page-turner, les 260 pages se dévorent en bonne compagnie, puisque Siéter joue le jeu de l'immersion en incorporant une track-list de chansons russes, allant du smooth jazz à la techno pure et dure.
Préparez votre casque, donc.
Valentina , c'est donc une lecture immersive riche en émotions, presque organique, intensifiée par le style percutant de l'auteur, qui nous embarque dans une succession de sensations parfois peu agréables... Mais pour autant, quand il s'agit de nous immerger dans un flot de tendresse, l'adhésion est totale, comme dans ces rares moments de réflexion de la part de Klara, la protagoniste principale, qui s'imagine ce qu'aurait pu être sa vie dans d'autres conditions.
En conclusion
Fresque obscure sur le déterminisme social, plongée angoissante dans les travers d'une jeunesse sans repères, Valentina est un récit aux multiples visages qui fleure bon le sexe, la drogue et la techno.