Christophe Siébert continue de développer son univers dystopique tentaculaire, véritable théâtre pitoyable de l'immondice humaine. Après Images de la Fin du Monde, Feminicid et Valentina au Le Diable Vauvert, voilà qu'arrive Volna au label Mu, inaugurant par la même le cycle d'après le Black-Out.
L'histoire
Rien ne semble relier Anton, chef d’une bande de miliciens à la solde du pouvoir, Roman et Catherina, colocataires ordinaires, le capitaine Sobakov, qui se surnomme le « Baron Meladius » en référence à Moorcock, ou la mystérieuse tagueuse Alina Kouznetzov… Rien, à part un petit singe capucin doté d’une carte SIM remplie de données compromettantes. Dans la mégapole de Mertvecgorod, en plein chaos politique, sécuritaire et économique, la possession de cette carte est un atout majeur pour chacun d’entre eux.
L'avis d'Aetherys
Les afficionados du style violent et sans concession de Siébert trouveront leurs marques au sein de cette ville crasseuse qu'est Mertvecgorod dans une forme de retour à la maison. Et quelle maison, d'ailleurs : les inégalités se creusent toujours plus, le contrôle des masses se fait aussi oppressant que l'haleine fétide d'un vieil ivrogne collée à votre figure, et l'espoir, lui est aux abonnés absents.
Cette course-poursuite haletante pour mettre la main sur cette mystérieuse carte SIM se lit d'une traite grâçe à ses courts chapitres et au style fluide de Siébert, offrant en parallèle quelques touchants moments de sombres introspections. On y retrouve ses âmes vagabondes balottées, comme dans Valentina, par des évènements qui les dépassent, eux_mêmes régit par une poignée d'individus sans merci.
Un rapprochement peut même être fait avec le jeu vidéo Disco Elysium, de par ce sentiment d'échec révolutonnaire post-soviétique qui émane durant toute la lecture.
Une brillante suite à l'histoire fascinante et déprimante de Mertvecgorod, pour un cycle qyi s'annonce palpitant.
