Les éditions Mnémos se présentent depuis quelques décennies comme le fer de lance de la résurrection d'auteurs et autrices oublié.es ou annexé.e.s sur notre territoire.
Mais ce travail ne finit jamais véritablement, et il avait continué avec la réédition de Witch World, écrit par Andre Norton, autrice américaine d'avant-garde des années 1960 - 1970. Ce cyle de fantasy "féministe" continue avec la parution du Cycle des Trois, suite des aventures de nos chers protagonistes sur les contrées imaginaires d'Estcarp, avec cette fois leurs enfants !
L'histoire
En Estcarp, Kyllan, Kemoc et Kaththea sont les enfants de Simon Tregarth et de Jaelithe, la progéniture interdite d’un homme venu d’un autre monde et d’une Sorcière. Comme pour leurs parents, le Pouvoir s’est manifesté chez eux, leur permettant de partager pensées et émotions jusqu’à ne faire qu’un individu, quelle que soit la distance qui les sépare.
Un jour, leur mère leur annonce qu’elle part à la recherche de Simon, présumé mort au cours d’une expédition. Peu de temps après, les Sorcières exigent que Kaththea rejoignent leurs rangs, brisant l’unité du trio. Ses deux frères feignent d’obéir mais en secret, ils projettent de la libérer et de s’enfuir avec elle vers l’Orient. Mais qu’y a-t-il à l’Orient, au-delà des montagnes ? Personne ne le sait, car le Pouvoir des Sorcières masque ce lieu interdit. C’est pourtant là que les Trois qui se sont dressés contre Estcarp comptent se rendre.
L'avis d'Aetherys
Derrière l'épais volume de 600 pages (dont la sublime couverture est toujours signée Abel Klaer) qui se présente à nous, se cache en réalité trois volumes d'un vaste cycle qui ne cesse de confirmer le talent de André Norton pour dépeindre des personnages attachants et un univers vaste et riche en aventures. Après avoir levé le voile des sorcières d'Esctarp, c'est un monde rempli de créatures singulières qui attendra le lecteur durant cette quête de lutte entre le Bien et le Mal.
On retrouvera aussi les tropes narratifs chers à André Norton, que sont notamment les personnages féminins forts et indépendants (rappelons à quel point cela était encore rare dans la littérature de l'imaginaire, même dans les années 1960 !) , que ce soit avec la Dame de la Paix Verte ou la Krogane Orsya. Avec ce cyle, Norton permet à son univers de prendre de l'ampleur et de devenir source de réflexion sociales, notamment sur la condition de la femme et sur les rapports familiaux. L'aventure se lit d'une traite avec un intense plaisir, rythmé par la plume d'une autrice dont, on espère, voir davantage de rééditions de ses oeuvres par chez nous !