1.
| Fils-des-Brumes
FILS-DES-BRUMES
Présenté par Alex Moon
Contrairement à beaucoup de lecteurs, je n’ai pas découvert le Cosmère — et le travail de Brandon Sanderson — grâce à l’une de ses sagas phares comme les Archives de Roshar ou Alcatraz mais grâce à une nouvelle intitulée Des ombres pour Silence dans les forêts de l’Enfer, cette nouvelle faisait partie d’un recueil titré Dangerous Women, signé par George R.R. Martin et Gardner Dozois, et promettait un peu moins d’une dizaine de récits mettant les femmes à l’honneur.
C’était une période de ma vie ou j’avais plus ou moins renoncé à la lecture et à l’écriture. Je pataugeais péniblement dans une sorte de dépression nihiliste, aussi je suis incapable de me souvenir si c’est le nom de Martin qui m’a donné envie d’acheter le livre, ou la promesse de personnages féminins non stereotypés.
Cette nouvelle, c’était exactement ce que j’avais besoin de lire. Elle n'était pas joyeuse, pas du tout. Elle était juste le genre d’histoire que j’avais envie de lire. Tellement prenante, tellement crédible, qu’elle fit naître deux sentiments : d’abord la déception, car force était de constater qu’il ne s’agissait que d’une nouvelle et que donc je ne pourrais jamais découvrir plus en avant cet univers fantastique. Mais aussi l’espoir car j’apprenais alors l’existence du Cosmère, tous ces récits qui se déroulent dans le même univers, mais sur des mondes et à des époques différentes. Le fruit de l’imagination d’un auteur : Brandon Sanderson.
Après ça, je voulu lire plus de cet homme. Retrouver cette fièvre de la page supplémentaire, de l’histoire dont on ne veut jamais voir la fin.
J’ai donc d’abord acquis le premier tome de Fils-des-brumes.
Le cycle des brumes, une heptalogie
Le cycle des brumes peut être divisé en deux parties. Tout d’abord les trois tomes qui composent Fils-des-brumes : L’Empire ultime, Le Puits de l'ascension et Le héros des siècles. Et une seconde trilogie que l’on peut réunir sous le titre de Wax et Wayne et qui regroupe L’alliage de la justice, Jeux de masques et Les Bracelets des larmes. (Notez qu’un quatrième roman, The Lost metal, est censé conclure ce second arc mais qu’il n’est, à l’heure où j’écris ces lignes, toujours pas disponible en français.)
Cette division vient d’un choix plutôt original de la part de Brandon Sanderson, qui est de situer ce second arc environ 300 ans après les événements du premier.
Un parti pris audacieux, rarement vu dans la littérature et qui permet de voir l’histoire originelle à travers le prisme d’une nouvelle société. De la même manière que nous même observons aujourd’hui certains peuples du passé, en idéalisant ou en déformant les traces de leur existence pour les faire coller à nos valeurs modernes. (Je pense ici à la viking de Birka, longtemps considérée comme un homme à cause des préjugés des archéologues, mais les exemples sont nombreux.)
Fils-des-brumes, les premiers pas sur Scadrial
Dans Fils-des-brumes nous suivons la jeune Vin qui, comme tous les Skaa, le peuple esclave, vit dans la misère. Voleuse, elle arpente la cité de Luthadel, craignant autant les pluies de cendres que les terribles obligateurs à la solde du Seigneur Maître, l’empereur immortel qui dirige le monde depuis plus de 1000 ans. Sa route croise un jour celle de Kelsier, un rebelle idéaliste qui découvre en elle une allomancienne. L’allomancie, pouvoir normalement réservé aux nobles, permet à ceux qui en possèdent le don de brûler du métal pour en tirer des talents extraordinaires. Le don se limite normalement à un seul type de métal mais Vin est un cas rare : elle est Fille-des-brumes, capable d’user des 8 métaux et disposant donc de tous les dons qui leurs sont associés. Au contact de Kelsier, l’adolescente craintive et méfiante va devenir la pièce maîtresse d’un projet fou : renverser l’empereur.
Cette première trilogie possède trois qualités majeures : Tout d’abord elle met en place un système de magie à la fois simple, cohérent et pourtant très vaste. L’allomancie nous est enseignée en même temps qu’à Vin, par le tutorat de Kelsier. Au fil des pages, notre compréhension de cet art devient une évidence et l’on se surprend même à anticiper comment réagirait tel ou tel brumant (nom donné à ceux qui peuvent brûler un métal) à une situation donnée.
Ensuite il y a le talent de conteur de Sanderson qui distille les indices avec le même brio qu’il manie les retournements de situation. Chaque élément à sa place et servira un pan de l’histoire. Chaque fois que l’on croit avoir saisi le dénouement, une nouvelle surprise vient battre les cartes et relancer l’intrigue. L’auteur a l’art de tisser une toile aux vastes ramifications avec une cohésion magistrale.
Enfin il y a ces personnages qui pourraient passer, à tort, pour des tropes de la fantasy et auxquels on s’attache plus que de raison. Et je ne parle pas uniquement des protagonistes principaux. Ceux qui semblent évoluer en toile de fond, eux aussi auront leur moment de bravoure ou d’infamie. Comme une mise en abyme de l’intrigue, dans laquelle les plus faibles et les plus insignifiants vont venir à bout des forts et des puissants, chaque personnage, aussi anecdotique puisse-t-il paraître, a un rôle à jouer.
Les trois romans du cycle des brumes font partie des œuvres majeures de Sanderson. Tel un chef d’orchestre, l’auteur déploie la maîtrise d’un univers à la fois original et accessible. S’il se base sur un scénario classique de lutte contre un pouvoir tyrannique, il réussit sans problème à tenir le lecteur en haleine jusqu’à son dénouement.
300 ans plus tard, la saga Wax et Wayne
La suite de Fils-des-brumes nous emmène bien loin de Vin, Kelsier et leurs acolytes. Le monde de Scadrial à bien changé, plongé dans une sorte de révolution industrielle victorienne empruntant au western, où l’allomancie côtoie la technologie.
Waxillium Ladrian, dit Wax, rentre à la capitale Elendel après 20 ans à œuvrer comme garde-loi dans le désert des Rocailles. Son oncle vient en effet de décéder et il hérite donc de la maison marchande de ce dernier, ainsi que d’une colossale fortune et des responsabilités qui vont avec. Peu familier de l’étiquette et des convenances qu’implique son rang de Lord, Wax y échappe bien vite grâce à son ancien acolyte Wayne et aux terribles Subtilisateurs, un gang qui enlève de jeunes nobles à travers la ville. Bien décidé à enquêter, les deux amis vont découvrir que faire régner la justice au sein du monde civilisé peut s’avérer encore plus ardu que dans les Rocailles.
En alliant humour et suspense, Brandon Sanderson réinvente l’univers de Fils-des-brumes, repousse les limites de l’allomancie et nous offre une véritable saga d’aventures. Waxillium est un véritable Batman de l’ère victorienne : Lord convenable le jour, redresseur de tort la nuit. La ville d’Elendel rappelle la tortueuse Dunwall de Dishonored ou le Londres de Jack l’éventreur. Avec ses quartiers riches et lumineux et ses docks sombres et mal famés.
Si le changement d’époque et de ton peut surprendre, il est pourtant la preuve d’une grande maturité de la part de son auteur, capable d’offrir une vision d’ensemble parfaitement cohérente à ses lecteurs.
Est-il nécessaire d’avoir lu la première trilogie pour aborder celle-ci ? Non. Mais je ne saurais que trop vous le conseiller, tant son héritage apporte en crédibilité à ce nouvel univers. On se plaît alors à remarquer les détails qui rappellent Luthadel et Vin, à comprendre pourquoi certains noms sont passés dans le langage courant, pourquoi la religion sur Scadrial est devenue telle qu’elle est. Un travail d’archéologue servit par un récit passionnant.
En s’inspirant de l’histoire de l’humanité, Brandon Sanderson est parvenu à créer pas moins qu’un univers, fonctionnel et intriguant, dans lequel je vous invite à plonger sans retenue.
Si vous aimez la fantasy, si vous aimez qu’une histoire vous surprenne, si vous aimez les scénarios qui ne laissent rien au hasard, alors le cycle des brumes est indispensable à votre bibliothèque.
Vous pouvez retrouver tous les tomes de la saga Fils-des-brumes, chez Les Libraires !
2.
| Yumi et le peintre de cauchemars
YUMI ET LE PEINTRE DE CAUCHEMARS
Présenté par Manon V
N’ayant jamais lu les œuvres de Brandon Sanderson, il était temps que je me plonge dans le Cosmère ! Et c’est avec Yumi et le peintre de cauchemars, son troisième projet secret publié le mois dernier aux éditions Le Livre de Poche, que j’ai sauté le pas. Bien que la magnifique couverture d’Aliya Chen annonce le ton romantique du roman, je ne savais pas à quel point j’allais surtout être emportée par l’humour et les réflexions soulevées par l’intrigue.
L’histoire
Yumi et Peintre ne se connaissaient pas avant d’échanger leur place à chaque réveil. Cela est clairement fâcheux car tous les deux occupent un rôle majeur dans leur vie : l’une est prêtresse invoquant les esprits pour qu’ils viennent en aide à son peuple, et l’autre repousse des êtres de ténèbres dangereux, les cauchemars, en peignant sur une toile.
Non seulement cette situation est inhabituelle, mais en plus de cela ils réalisent qu’ils ne viennent pas de la même planète ! Alors, pourquoi les esprits ont-ils décidé de les réunir ainsi ? Comment procéder afin de revenir à leurs vies normales ? Le chemin risque d’être bien plus sinueux que prévu…
Avec un récit oscillant entre Final Fantasy et Your Name, Brandon Sanderson nous plonge dans un monde de science-fiction passionnant.
Une narration surprenante
Notons d’abord la capacité de Brandon Sanderson à nous immerger aux côtés des personnages. Cela provient probablement de l’excellente narration qui incarne l’un des points forts du roman. On oublie ici l’omniscience parfois pompeuse en laissant la place à Hoid, un personnage racontant l’histoire avec humour et empathie. S’adressant directement au lecteur ou à la lectrice, il rendrait presque la lecture légère et compréhensible en devenant notre allié. D’ailleurs, un petit coup de pouce de sa part n’est pas de refus car Brandon Sanderson prend le risque de nous perdre à plusieurs reprises. Entre un plot twist complexe et un worldbuilding qui l’est presque tout autant, il est quelques fois difficile d’assimiler les éléments imprévisibles qui croulent sous les personnages. Mais pour notre plus grand bonheur, Hoid vient (presque) toujours à notre rescousse :
Bon. A ce stade du récit, certains d’entre vous sont peut-être perdus. Si c’est le cas, vous êtes en bonne compagnie. Car au départ, j’étais sacrément paumé face à tout ça.
Il est alors totalement possible de le lire sans avoir lu aucun livre de cet auteur. Même si nombreuses références à l’univers figurent pour satisfaire les fans aguerris, à aucun moment le récit ne devient superflu.
Illustration de Aliya Chen
Réflexions et évolutions : un nouveau roman mené avec brio ?
Le roman a certes une narration originale, mais ce n’est pas tout ce qui fait sa qualité. Par faute de place, je n’aborderai pas les thèmes mentionnés avec justesse tels que la tolérance et le progrès. Pour autant, je ne peux pas esquiver le sujet de l’art qui occupe une place considérable au sein de l’œuvre : alors que les deux protagonistes pratiquent deux arts radicalement différents -à savoir, l’empilage de pierre et la peinture- ils sont contraints de les échanger malgré leurs jugements et appréhensions. A travers cet apprentissage mutuel, on assiste à une profonde réflexion sur l’art : qu’est-ce ? Quelle est son utilité ? Est-il dirigé par le cœur ou l’esprit ? L’évolution de la pensée artistique des personnages a certainement été l’une des parties les plus intéressantes à suivre.
Je ne peux également pas éviter de mentionner à quel point les personnages restent en mémoire même après avoir tourné la dernière page. Remplis de bienveillance malgré leurs différences et désaccords, ils sont une réelle bulle d’air frais dans ce récit qui s’assombrit en crescendo. Mais pour les personnes n’appréciant pas les romances, n’ayez crainte : Peintre ne ramassera jamais les cahiers qui se seraient volontairement échappés des bras de Yumi pour que leurs regards se plongent l’un dans l’autre. Au contraire, leur affection mutuelle restera subtile et suggérée sans tomber dans l’antre tant redouté du pathos. En réalité, ce qu’on retient des personnages est par-dessus tout leur réalisme et leur évolution remarquable : entre l’émancipation de Yumi et l’acceptation de Peintre, on peine à les lâcher une fois la lecture terminée.
Illustration de Aliya Chen
Entre des personnages touchants, un univers passionnant, une action prenante, un humour bien dosé et un message réfléchi, Brandon Sanderson offre le parfait cocktail pour une belle lecture au soleil !
3.
| Tress de le mer Emeraude
TRESS DE LA MER EMERAUDE
Présenté par Aetherys
Mercredi 11 janvier 2023 sortait le premier roman du projet secret de Brandon Sanderson, Tress de la mer d’émeraude, chez le Livre de Poche.
Malédictions loufoques, laveuse de vitre amoureuse, pirates au coeur d’or dont les voiles claquent sur un océan de spores colorés : joli script, un peu trop joli même, a priori, aux airs de conte de fée délavé.
Or ce n’est pas ce que nous propose Sanderson, qui se met, en quelque sorte, à côté du conte. Parce que son roman n’est pas franchement de la Fantasy, il devient un cadre où résonne particulièrement bien le ton propre à l’auteur - badinant, intime et mondain à la fois.
Le résumé
Tress prend tristement racine sur l’île stérile qui l’a vu naître, son horizon ne s’abat que grâce aux tasses que lui offrent quelquefois les marins en escale sur le Rocher. Alors son imagination l’emporte - ou plutôt celle de Charlie, et Tress navigue sur l’histoire de ces tasses qu’improvise son amant.
Mais le devoir de Charlie l’éloigne : son père lui enjoint de trouver une épouse. L’amant refuse, on l’envoie combattre une Sorcière - La Sorcière - et son père, duc du Rocher, prend pour nouvel héritier son neveu. Un homme à la mâchoire si droite et rigide que même les dockers sentent des morceaux cachées de leur anatomie le devenir aussi. Bref, chacun semble satisfait de cette substitution. Sauf Tress.
Elle doit donc s’échapper de l’île, et voilà bientôt qu’elle rencontre des pirates, grâce auxquelles elle voyage sur les mers de spores, se rapprochant peu à peu de son amour enlevé. Mais saura-t-elle convaincre ses compagnons de l’accompagner sur la mer de Minuit, et vaincre la Sorcière ?
Notre avis
Vous vous en doutez, ce scénario est davantage un support pour l’écriture, qu’une de ces constructions infiniment complexes et pleines de rebondissements à la Game of Thrones. Mais il ne manque pas d’intelligence ou de subtilité. Un peu plus que de quoi maintenir éveillé l’interêt du lecteur, et sans avoir le coeur serré ni la perle de sueur au front, vous ne vous forcerez jamais à tourner les pages - cherchant plutôt des excuses pour continuer le récit, quitte à lui sacrifier quelques heures de sommeil.
Je ne crois pas que ce soient non plus les personnages qui font le charme particulier de Tress de la mer émeraude, ni l’immersion dans l’histoire : ce roman est une voix avant tout, et une des plus réussies, et originales, par ce qu'elle a d'intime et de familier, de la fantasy contemporaine.
Le Chant de la Corneille, sur lequel navigue notre héroïne, se révèle un espace plutôt fonctionnel, une maison qui bouge et guère plus ; les évènements portent sur les personnages, leurs relations, et l’évolution de Tress. Mais là, semblablement, l’évolution peut paraître légère : Tress découvre le monde et qui elle est au passage, ce qui la conduit à revoir le regard qu’elle porte sur sa personne et sa place dans la société. Tout cela est bien réalisé, mais vous ne vous surprendrez pas à fredonner des chants de marins sous la douche, une part de vous-même restée sur les mers de spore.
Bizarrement, c’est là le coup de force du livre : c’est par l’illusion de la vérité que nous agrippe la Fantasy, dans un monde qui ne peut pas être ; Sanderson nous répète sans cesse à sa manière que tout son roman n’est qu’invention, et nous passionne. Le narrateur, un matelot, du nom de Hoid, momentanément frappé de folie à bord du Chant de la Corneille, nous rappelle à chaque page ses talents d’affabulateur, et le doute finit toujours par s’installer : ce récit que l’on tient en main n’est-il pas un autre de ses mensonges ? Cela va-t-il nous le faire refermer ? Bien sûr que non.
Ce doute est utile au roman, car il retourne le texte, pour ainsi dire. On s’intéresse aux aventures de Tress, et l’on est happé par la voix de Hoid, à qui l’on confie toute l’existence du récit. On lui pardonne son badinage et ses moqueries, pourvu qu’il ne se taise pas. On est comme des gosses impressionnés, qui ne savent pas dissocier le plaisir que leur donne une histoire de la virtuosité de son conteur. Ce qui nous fait revenir à la manière dont Sanderson définit son livre : un conte pour adultes, complexe et bourré de chouettes références.
Au demeurant, n’oublions pas qu’il s’agit là d’un coup d’essai, fait par l’auteur pour s’habituer à la voix d’Hoid/Malice, à qui il a continué à lui donner le rôle de narrateur (comme dans Yumi).
N’oublions pas non plus que Tress de la mer émeraude est un livre écrit pour le plaisir d’écrire, que Sanderson ne destinait qu’à son épouse : et c’est comme si tout le roman contenait un immense "tu", qui dans la simplicité du conte insuffle la présence qui lui donne tant de charme.
4.
| Elantris : le premier livre du Cosmère
ELANTRIS
Présenté par Matiou
Elantris, le premier livre du Cosmère (2005 et 2011 en France), est une œuvre qui transcende les débuts d'auteur de Brandon Sanderson. À travers un mélange exquis de prose raffinée et d'intrigue captivante, l'auteur tisse un récit qui déborde de mystères et de réflexions profondes sur la condition humaine.
Nous plongeons dans les profondeurs d'Elantris, une cité autrefois glorieuse désormais réduite en ruines par le Reod. Là où les dieux étaient autrefois vénérés et où la magie régnait, nous découvrons un monde sombre et tourmenté. Le livre se concentre sur trois personnages : le prince maudit Raoden, la princesse Sarene et gyorn Hrathen.
L'érudition de Sanderson se manifeste dans sa maîtrise des systèmes magiques complexes qui sous-tendent son univers. L'AonDor, une forme de magie basée sur la calligraphie et la géométrie, est un aspect central de l'histoire. L'auteur déploie un art subtil en exposant les tenants et les aboutissants de cette magie complexe tout en maintenant le mystère et l'émerveillement.
Pourtant, ce n'est pas seulement la magie qui captive les lecteurs, mais aussi les thèmes intemporels explorés dans le roman. L'essence même de l'humanité est mise en lumière à travers la lutte acharnée de Raoden pour redonner vie à Elantris et restaurer la dignité de ses habitants. C'est un récit sur la résilience, l'espoir et la transformation personnelle.
La plume de Sanderson guide les lecteurs à travers un monde de conspirations politiques, de conflits religieux et de secrets enfouis depuis des siècles. Les personnages, riches en nuances et en développement, se dressent comme des symboles de l'endurance humaine face à l'adversité.
Au-delà de l'intrigue bien élaborée et des mots qui dansent sur la page, Elantris est une œuvre qui questionne profondément la nature de la foi, de la compassion et de la quête de la perfection. L'auteur ne se contente pas de divertir, mais inspire également ses lecteurs à réfléchir sur leur propre chemin et à envisager des horizons plus vastes.
Brandon Sanderson, avec sa belle maîtrise de l'intrigue et de la langue, nous offre une un livre indispensable dans votre voyage à travers le Cosmère, qui nous rappelle que, même dans les ruines de la désolation, l'esprit humain peut briller comme une étoile et trouver la lumière de la rédemption.
5.
| Warbreaker : les goûts et les couleurs
WARBREAKER
Présenté par Matiou
Warbreaker (2009 et 2012 en France) nous plonge dans le monde de Nalthis, un monde de divinités et de magies colorées, où la magie est incarnée dans la respiration et la couleur. L'intrigue tourne autour d'un échange politique complexe entre deux royaumes, où des princesses sont offertes en mariage en échange de la précieuse ressource des souffles biochromatiques ou Biochromie. Au cœur de cette intrigue, Brandon Sanderson tisse une toile de mystères, de trahisons et de révélations, qui tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page.
Les personnages de Warbreaker sont comme des pièces d'un jeu d'échecs cosmique, chacun avec son propre rôle à jouer. Siri (pas celle d'Apple) une princesse rebelle, défie les attentes sociales pour trouver sa voie dans un monde étranger. Vivenna, sa sœur aînée, entreprend un voyage de découverte personnelle qui la conduira au-delà de ses propres limites. Et puis il y a Chanteflamme, un dieu cynique qui remet en question sa propre divinité. Chacun de ces personnages évolue de manière profonde, offrant au lecteur des réflexions profondes sur la complexité de la nature humaine.
Le système de magie de Warbreaker est encore une fois inventif. L'art de la Biochromie permet de donner vie aux objets inanimés et de manipuler la réalité elle-même. Brandon Sanderson explore les implications philosophiques de cette magie, posant des questions sur le pouvoir, la responsabilité et la signification de la vie.
Au-delà de l'intrigue et de la magie fascinante, Warbreaker plonge dans des thèmes profonds tels que la foi, la liberté individuelle, la destinée et le sacrifice. Le livre invite les lecteurs à réfléchir sur la moralité, la valeur de la vie et les choix qui définissent notre existence.
À travers des personnages mémorables, un monde riche en détails et un système de magie fascinant, Wabreaker nous rappelle que la vie est une toile complexe d'interactions, de choix et de destinées entrelacées.
6.
| Des ombres pour Silence dans les Forêts de l’enfer
DES OMBRES POUR SILENCE DANS LES FORETS DE L'ENFER
Présenté par Matiou
Publiée pour la première fois dans l'anthologie Dangerous Woman partie 1 chez J'ai Lu (2016) puis dans une anthologie partiellement consacrée au Cosmère, Sixième du Crépuscule et autres nouvelles (2018) chez Orbit (Livre de Poche), cette nouvelle du Cosmère est sombre et brumeuse.
Les humains vivent sour l'emprise de la peur sur la planète Thrénodie, les ombres rôdent et peuvent vous tuer avant que vous ayez le temps de dire "Malice" ! Une chasseuse de prime en perte de vitesse face à un criminel en fuite et où la moindre goutte de sang peut attirer les pires horreures ! Et puis il y a surtout....
Je m'arrête là, j'ai trop peur.... Désolé. Je vous laisse ici mais je vous rejoins dans la prochaine chronique. Promis.
Illustration du site Cosmere.fr
7.
| L'Ame de l'Empereur : encore du Sel
L'AME DE L'EMPEREUR
Présenté par Matiou
Situé sur Sel, dans le même monde qu'Elantris mais sur un autre continent, l'Ame de l'Empereur est un livre court et on y retrouve certains archétypes du Cosmère : un nouveau système de magie (La Falsification), une héroine rebelle avec un passé et un présent difficile et un world-building bien mis en valeur mais juste ce qu'il faut.
Le résumé
Wan ShaiLu, surnommée Shai, est une praticienne de génie de la forme de magie connue sous le nom de Falsification. Elle vient d'être emprisonnée par l'Empire des Roses pour avoir tenté de voler un tableau célèbre et de le remplacer par un faux. Sa pratique magique étant considérée comme impie et illégale dans l'empire, elle est condamnée à mort, son exécution devant avoir lieu le lendemain.....
8.
| Sixième du Crépuscule
SIXIEME DU CREPUSCULE
Présenté par Matiou
La deuxième histoire de l'anthologie (sur trois avec le court roman Dansecorde) du même nom consacrée au Cosmère nous dévoile un nouveau monde, la Première du Soleil. C'est l'histoire d'un trappeur qui murmure aux oiseaux dans un environnement visité par d'autres êtres venant d'une altérité source d'aventures et d'imaginaires !
Le projet secret numéro 5 de Brandon Sanderson dévoilé en début mars 2024 se passera aussi sur cette même planète. Isles of Emberdark est le nom provisoire de ce prochain roman du Cosmère ! L'oeuvre sera illustrée par Esther Hi'ilani Candari.
9.
| White Sand : la BD du Cosmère
WHITE SAND
Présenté par Matiou
White Sand c'est le Dune de Brandon Sanderson, il s'est fait plaisir ça se voit, ça se ressent dans chaque grain de sable déplacé par les sandlings, ça se vit à travers les paysages de la planète Taldain.
L'évidence discuté, l'histoire est néanmoins bien différente et permet de se focaliser sur deux personnages, Khrissalla, une princesse à la recherche de son fiancée mais surtout avide d'en savoir plus sur les Maîtrises Sablières, le système de magie de ce secteur du Cosmère. Puis Kenton tout de même, un jeune disciple des Maîtres du Sable, intrépide et qui adore jouer avec les sandlings. Ce n'est sûrement pas la dernière fois qur vous allez croiser la route de la "secrète" Khriss...
White Sand tome 1 (chez Graph Zeppelin en VF)
Bon, je vous laisse, j'ai des archives à ranger...
10.
| Les Archives de Roshar
LES ARCHIVES DE ROSHAR
Présenté par Matiou
Les Archives de Roshar est un voyage cosmérien de grande ampleur où les émotions transcendent le Cognitif et où les gemmes s'investissent de lumières. Brandon Sanderson nous dévoile, grâce à ce premier livre des Archives, sa fantasy la plus appronfondie et holistique. Cette oeuvre de hard-fantasy, avec la saga Fils-des-Brumes (Mistborn), constituent évidemment une part importante de la charpente du Cosmère et La Voie des Rois sera donc un passage obligé à emprunter pour avoir la chance d'apprécier toute l'étendue des vastes parcelles de ce vaste univers partagé.
Ces étincelles transcendent le temps et l’espace à travers les répétitions, les héritages et les emprunts à des références communes et mythologiques. S'inspirant de longues traditions en fantasy, ce premier livre des Archives de Roshar (The Stormlight Archive en version originale) est un début de cycle passionnant et captivant qui s'émancipe grâce à des éclats d’originalité qui font et feront honneur à la fantasy.
Brandon Sanderson et les héroïnes du Cosmère : Shallan, Navani, Jasnah, Rysn Ftori, Sarène, Siri, Vivenna et Khriss.
Couvertures françaises par Alain Brion. Ilustrateur de plus de 100 oeuvres en SFFF (dont les couvertures françaises du cycle de Fondation d'Isaac Asimov)
Couverture originale par Michael Whelan, un habitué du genre, connu notamment pour ses créations dédiées aux oeuvres d'Isaac Asimov (décidément...).
Le résumé
La Voie des Rois, traduit de l'anglais américain par la talentueuse Mélanie Fazi, raconte les histoires mêlées de Kaladin de Pierre d’Atre, ancien soldat devenu esclave à cause d’un pâle-iris et engagé dans l’armée en tant que homme de pont ; l’histoire de Shallan, jeune femme ayant une enfance difficile à cause d’un père tyrannique, en quête d’un objet pouvant renflouer la fortune familiale, et l’histoire de Dalinar, un général pâle-iris de la Maison Kholin de la nation d’Alethkar en deuil et en guerre avec la nation Parshendie après l’assassinat de son défunt frère et roi Gavilar. La guerre est féroce dans les Plaines Brisées et les Chevaliers Radieux ne sont plus que des légendes des Désolations du passé...
C'est le Vorinisme, la religion dominante dans les Royaumes Vorins
(Alethkar, Jah Keved, etc.), qui justifie la division entre les pâles-iris et
les sombres-iris et l'interdication aux hommes d'apprendre à lire et à écrire,
considérés comme des arts féminins
La Fluctomancie
En inventant "Les Trois Lois de la Magie" (#asimov), Brandon Sanderson voulait démontrer que la fantasy n’est pas en manque de consistance et n’a pas à rougir face à la science-fiction. Ces "Lois" ne sont pas une volonté de tout limiter par des règles intransigeantes, cela vient plutôt de la volonté de l’auteur de créer un espace où un système de magie est exploité correctement du point de vue de la perception du lecteur et lectrice. Il explique aussi dans cet essai (accessible en ligne) les tenants, les aboutissants et les œuvres appartenant selon lui soit à la Magie Douce ou à la Magie Dure.
Première Loi : "La possibilité pour l'auteur de résoudre un conflit
par la magie est directement proportionnelle à la manière
dont le lecteur comprend cette magie."
Deuxième Loi : "Les limitations d'un système de magie sont
plus importantes que les pouvoirs"
Troisième Loi : "Développez ce que vous possédez déjà
avant d'ajouter quelque chose de nouveau"
(Loi Zéro : "Dans le doute, fais ce qui est cool" )
La Fluctomancie est indéniablement un système de magie dure, au même titre que la Chromaturgie du Porteur de Lumière de Brent Weeks, le Sympathisme et la Sygaldrie du Nom du Vent de Patrick Rothfuss ou encore la Pulvisomancie de Brian McClellan, un autre représentant de la hard-fantasy (Hard dans le sens où le surnaturel est tellement naturalisé et où le système de magie a une forte dimension scientifique). Hard car l'auteur explique avec moult détails les mécanismes sous-jacents de cette magie fondé sur l'infusion de pierres précieuses, de flux, de liens naheliens, de fabriaux et de Lumières. Brandon Sanderson ne tombe pas cependant dans le piège de représenter sa magie de façon austère en voulant tout expliquer. Sa magie a le pouvoir de suspendre notre incrédulité et de nous happer par sa vraisemblance. Ce système est ingénieux et il reste suffisamment mystérieux pour apprécier les futurs rebondissements à venir.
La Fluctomancie est un système magique cosmèrien
parmi tant d'autres : l'AonDor, les Maîtrises du Sable, les Arts Métalliques,
les Elévations BioChromatiques, etc.
L'immersion littéraire
L'immersion au sein de ce nouveau monde imaginaire est permise par de nombreux artefacts : des épigraphes thématiques à chaque début de chapitre, les ketek (poésie palindromique), des interludes passionnants, une riche cartographie, et les planches naturalistes de la magnifique faune et flore de Roshar. L'imaginaire tellement débordant ne peut décidement pas se limiter à son lit littéraire mineure (la seule écriture).
Les trois premiers livres de la série compte plus de 500 néologismes
(en excluant les toponymes et anthroponymes), réparties en lexèmes d'idéolangues
(langues inventées ; chull, crémillon, havah, etc.), les composés néoclassiques
(mots composés avec une racine d'une autre langue ; Avérite, fulgicien, etc.)
et les compositions monosyllabiques (Marchevent, Tisseflamme, etc.)
[Annie-Boismenu Lavoie, 2021, lien en fin de chronique]
Chaque livre des Archives devient ainsi une oeuvre du 9eme art grâce aux magnifiques illustrations intérieures. La maîtrise des scènes d’action et les joutes verbales entre les protagonistes sont aussi une grande qualité de ce récit, tout comme la description des introspections des personnages. Nous prenons le temps de connaitre les pensées intérieures, les psychés des héros et héroïnes, leurs tourments, inquiétudes, interrogations, leurs hésitations et leurs peurs. Les Archives de Roshar est une histoire progressive qui se savoure sur le temps long car le world-building y est foisonnant.
La Vie avant la Mort. La Force avant la Faiblesse. Le Voyage avant la Destination.
Chaque chapitre est centré sur un point de vue d’un personnage et cela se remarque d’emblée par la symbolique constituée de dessins et les arches titulaires des icônes des chapitres. Cela permet de vraiment comprendre les pensées profondes des personnages et d’avoir une belle expérience de lecture. Les interludes entre les chapitres permettent un décentrement bienvenu pour avoir une vision globale de l’histoire à l’échelle de tout Roshar. La galerie de personnages est dense et diversifiée et varie entre les héritages d’archétypes, de personnages féminins et masculins complexes car ayant des pensées conflictuelles et un historique tortueux. L’auteur arrive à nous faire vivre la dépression de Kaladin et sa force de vivre, la volonté de Shallan à vivre dans le mensonge permanent et il arrive à nous faire aimer Dalinar et sa droiture austère et déchirante. Les personnages sont vivants et réalistes car l’univers de Roshar est lui-même réaliste.
Le monde de Roshar
Roshar, le Monde des Tempêtes, est un monde difficile parcourue par des tempêtes d’envergure planétaire. La géographie politique, la géomorphologie et l’histoire naturelle de ce monde est passionnant et émerveille à chaque instant. Toute la biodiversité de Roshar s'est adaptée à ces tempêtes qui façonnent, érodent, et modèlent les paysages d'Alethkar, de Jah Kheved et des anciens royaumes de Makabakam. Roshar a une historicité et une mythologie et une chronologie de plus de quatre-mille-cinq-cents ans. La création du world-building du monde de Roshar est considéré par Brandon Sanderson comme son "joyau", une oeuvre lui permettant d'exprimer sa créativité de constructeur de monde sans aucune limite.
Un naturaliste sur Roshar #1 :
Brandon Sanderson et les crustacés : une histoire d’a(no)mour.
Les Brachyoures, les Macroures et les Anomoures ont servi d'inspiration
pour la faune dominante sur Roshar avec différentes formes plus ou moins
très grandes dans les Iles Reshi, les Plaines Brisées et Alethkar : les varvax,
les santhids, crémillons, les hachedogues, Démons-des-gouffres, les Tai-na
ou "îles vivantes", etc.
Extraits d'illustrations provenant des dessins
de Shallan "McSweeney" Davar
Un naturaliste sur Roshar #2 :
Les tempêtes géomorphologiques de Roshar.
Les tempêtes imprégnent de nombreux champs lexicaux des idéolangues de Roshar.
La biodiversité et la géodiversité [François BETARD,
lien en fin de chronique] est systémique : le crémon (roche sédimentaire
détritique post-tempête), les lèthes, les plantes rétractiles, etc.
Les sprènes (spren) transcendent les royaumes et représente une magie douce dont nous n'avons pas les clés de compréhension. Les sprènes sont des figures poétiques d'une histoire profondément lyrique. Ces êtres de la nature de Roshar ne sont ni des humains et ni des non-humains (animaux), ils caractérisent une nouvelle branche phylogénétique. Ils sont une chose commune et banale sur Roshar. Certains sont liés à des sentiments humains et d'autres à des éléments de la nature. Ils sont des entités et un peuple du merveilleux, des représentations mi-kami japonais mi-fée européenne et appartiennent à un au-delà perceptif. Roshar ne serait pas la même sans ces morceaux d’éclats...
Un naturaliste sur Roshar #3 :
L'idéogéographie de Roshar.
La création du monde de Roshar est architecturale et diégétique.
La forme du monde des Tempêtes a une crypto-signification...
Carte par Isaac Stewart (lien de son site internet personnel en fin de chronique)
Le genre de la hard-fantasy n'est plus le même grâce à Brandon Sanderson. La saga, prévue en deux cycles et dix romans, en est déjà à son quatrième livre, Rythmes de Guerre (en deux volumes en VF). Cette lecture pourrait vous amener à lire d’autres livres du Cosmère, dont la double trilogie (quatre de prévu) des Fils-Des-Brumes, Elantris (son premier livre), le roman graphique White Sand et Warbreaker !
Les apparences sont parfois trompeuses, l’histoire falsifiable et le voyage est plus important que la destination. Voilà quelques leçons apprises en douceur grâce à l’écriture fluide et envoûtante de Brandon Sanderson et c'est pourquoi je recommande fortement cette lecture à tous ceux qui aiment la high et la hard-fantasy et les grands cycles faits de digestion d’héritages depuis le début de la fantasy et de poussées éclatantes vers d’autres horizons narratifs et conceptuels. Consultez les prévisions des fulgiciens, revêtez votre Armure d'Eclat et préparez vous une infusion de fulgiflamme pour la prochaine Désolation...
Pour les plus curieux :
Site personnel de Brandon Sanderson
Site personnel de Mélanie Fazi, traductrice et autrice
Site personnel du cartographe Isaac Stewart (spoilers)
Mémoire d'étude "Traduction de néologismes en littérature fantastique -Etude de cas sur la traduction française de The Stormlight Archive de Brandon Sanderson" par Annie-Boismenu Lavoie, 2021, Québec, Canada
Alain Brion est dessinateur/scénariste pour les séries Exaclibur et Androïdes (T.10)
Définition de la géodiversité (INPN)
"La géodiversité representée. Entre art, sciences et imaginaires géographiques" de Claire Portal et François Bétard
Et voici que s'achève notre voyage à travers le Cosmère.... pour l'instant.
Merci Mr Sanderson. Merci à Mélanie Fazi, La Première des Pérégrines de ce vaste multivers sandersonien.
Et merci à vous, lectrices et lecteurs. L'imaginaire ne s'arrête pas !
11.
| L'Ensoleillé : un éclat cantique
L'ENSOLEILLE
Présenté par Matiou
Cinquantième roman de Brandon Sanderson, le dernier livre de « l’Année de Sanderson » et 22ème œuvre du Cosmère, l’Ensoleillé (Le Livre de Poche) est un cadeau pour ceux qui lisent les histoires du Cosmère, une récompense pour les amoureux du lien et de la continuité, une véritable expérience d’univers partagé comme on en fait plus ! A l’heure d’un MCU (Marvel Cinematic Universe) en baisse de qualité globale pour sa saga du Multivers (WandaVision, Loki restent de très bonnes surprises, tout comme les Eternels et d’autres), l’univers partagé du Cosmère prend son temps mais cela en vaut vraiment la peine. Une fenêtre ouverte sur le futur du Cosmère, la découverte d’une nouvelle Investiture et la rencontre avec un nouveau peuple pas si inconnu, ce nouveau roman explore et façonnent des liens surprenants et permet de nombreuses références qui donnent le sourire et procure un sentiment d’accomplissement.
Résumé du livre
C’est l’histoire d’un homme en fuite perpétuelle à travers le Cosmère. Nomade a connu la gloire et puis la chute, il a déjà vécu des milliers de vies, il fuit la Brigade nocturne à la recherche d’une nouvelle aube. Sa course cosmérique et ses sauts investis vont le mener jusqu’à la petite planète Cantique où les rayons de l’étoile solaire deviennent mortels….
Un livre pour débuter le Cosmère ?
C’est la question qu’on se pose, quel point d’entrée pour commencer à lire le Cosmère ? Je vais en surprendre mais vous pouvez choisir n’importe lequel. C’est votre choix et cela importe plus que tout autre guide ou conseils de lectures. Que vous commenciez par les Archives, les Fils-des-Brumes ou un des trois nouveaux livres du Cosmère de cette année (Tress, Yumi ou l’Ensoleillé), l’important est le voyage mais non la destination. Il existe dorénavant une vingtaine d’œuvres appartenant à cet univers et il s’étend d’année en année, tout comme celui du MCU, de Star Wars, du Monsterverse, de Star Trek et autres ! L’Ensoleillé contient certes beaucoup de références aux anciennes œuvres du Cosmère mais ce n’est pas un obstacle à la compréhension de l’histoire de Nomad qui essaye désespérément de distancer la Brigade Nocturne à travers l’univers en « sautant » de planète en planète. N’ayez aucunes craintes d’être perdu face à la continuité de l’univers partagé, les liens peuvent se faire facilement et le « retard » (si on peut appeler ça comme ça) peut être comblé en un rien de temps. Un livre pour débuter le Cosmère ? Bien sûr !
Un des meilleurs univers partagés
Le Cosmère est meilleur car il est construit par un architecte du world-building ! De la Scission d’Adonalsium à l’ère spatiale et l’accumulation des Sauts et des Verticalités, la minutie des événements du Cosmère se révèle au fur et à mesure des 22 œuvres déjà parues. Chaque saga du Cosmère, chaque livre peut se suffire à lui-même, c’est aussi ça la force de cet univers : des histoires auto contenues où les liens de la continuité globale ne parasitent pas les histoires locales et planétaires mais viennent plutôt les enrichir. L’Ensoleillé est à la fois un spin-off des Archives de Roshar et un formidable point d’entrée pour le Cosmère car ce livre va donner envie d’explorer ces liens à la fois mystérieux pour certains lecteurs et lectrices mais aussi mémoriels venant de la passionnante bibliographie du Cosmère (par ordre de parution) :
- Elantris (sur la planète Sel, 2005 en Version Originale, 2011 en Version Française) : le premier livre du Cosmère
- L’Empire Ultime (Fils des Brumes tome 1 sur la planète Scadrial, 2006 VO, 2010 VF) : le premier livre du Cosmère à paraître en version française
- Le Puits de l’ascension (Fils des Brumes 2, 2007 VO, 2010 VF)
- Le Héros des siècles (Fils des Brumes 3, 2008 VO, 2013 VF)
- Warbreaker (sur la planète Nalthis, 2009 VO, 2012 VF)
- L’Alliage de la Justice (Fils de Brumes 4) : inclut Le Onzième métal (2011 VO, 2014 VF)
- L’Ame de l’Empereur (dans le monde d’Elantris, 2012 VO, 2014 VF)
- La Voie des rois (Archives de Roshar tome 1, 2010 VO, 2015 VF)
- Le Livre des radieux (Archives de Roshar 2, 2014 VO, 2017 VF)
- Jeux de masques (Fils des Brumes 5) (2015 VO, 2017 VF)
- Les Bracelets des larmes (Fils des Brumes 6) (2016 VO, 2018 VF) : inclut la très bonne nouvelle L’Histoire secrète
- Sixième du Crépuscule et autres nouvelles (avec la nouvelle Des Ombres pour Silence sur la planète Thrénodie et la nouvelle Dansecorde située sur Roshar) (2016 VO, 2018 VF)
- White Sand 1 (sur la planète Taldain, 2016 VO, 2019 VF)
- Justicière (Archives de Roshar 3, 2017 VO, 2019 VF)
- White Sand 2 (2018 VO, 2019 VF)
- White Sand 3 (2019 VO, 2020 VF)
- Rythme de guerre (Archives de Roshar 4, 2020 VO, 2021 VF)
- Eclat de l’Aube (dans le monde de Roshar, 2020 VO, 2022 VF)
- The Lost Metal (Fils des Brumes 7, 2022 VO, bientôt la sortie en VF)
- Tress de la mer Emeraude (sur la planète Lumar, 2023 VO et VF)
- Yumi et le peintre de cauchemars (sur la planète Komashi, 2023 VO et VF)
- L’Ensoleillé (sur Cantique, 2023 VO et VF)
Le futur du Cosmère
L’année 2023 fut riche en éclats cosmériens et le futur de l’univers partagé s’annonce grandiose : la prochaine parution du tome 7 des Fils des Brumes en version française et puis viendra le moment de la publication du tant attendu tome 5 des Archives de Roshar, une fin de phase qui je le crois va ravir beaucoup de monde. Malice veille au grain, il sème ses histoires à travers le Cosmère et Brandon Sanderson les recueille au compte-gemmes. Que vous soyez novice, curieux ou déjà tombé dans la marmite du Cosmère, l’Ensoleillé aura au moins le mérite d’illuminer votre imaginaire !
Malicieusement vôtre.