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Please Hollywood #25 : Ghostbusters par Adam McKay

Par Republ33k
13 août 2015
Please Hollywood #25 : Ghostbusters par Adam McKay

Le scénariste Drew Pearce l'a confirmé la semaine dernière : les plans de Sony sur Ghostbusters vont bien au-delà du film de Paul Feig. Comme la rumeur le voulait, un autre opus, cette fois entièrement masculin, est en préparation chez le studio, qui a l'intention de créer un univers partagé autour des chasseurs de fantômes. Et si je ne suis pas tellement emballé par l'idée, je me devais d'imaginer un petit quelque chose pour ce nouveau film, que vous découvrirez dans ce nouveau numéro de Please Hollywood.

Avant-Propos

Pour jouer franc-jeu avec vous, je suis loin d'être un fan du premier Ghostbusters. Si les personnages et le concept me sont sympathiques, j'ai toujours du mal à comprendre pourquoi le film d'Ivan Reitman est devenu aussi culte. Histoire de préciser mes propos, voici, entre autres, quelques uns de mes griefs sur le métrage. Né de la culture du Saturday Night Live, Ghostbusters premier du nom est assez décousu dans sa construction, et se regarderait presque comme un film à sketches, certains étant hilarants, d'autres tombant à plat. Outre sa construction, c'est l'écriture du film qui me chagrine un peu également. Notamment le personnage de Bill Murray, protagoniste qui tient plus du type creepy du campus que du héros à la cool.

Mais l'écriture et les blagues sont forcément inséparables du contexte de l'époque. C'est pourquoi, sans adorer le film, je lui pardonne une partie de ces différentes facettes, qui ne sont pas à mon goût certes, mais qui seraient le terreau de ce projet fictif, qui reprendrait cet aspect "daté" pour mieux le tourner en dérision.

Synopsis

A ce titre, il faudrait reprendre, dans les grandes lignes, l'histoire du premier Ghostbusters. En tachant de la fluidifier, pour éviter l'aspect film à sketches du métrage de Reitman. On retrouverait ainsi des profs se lançant sur le marché de la chasse au fantôme, un type à la recherche d'un boulot, et une menace planant sur New York.

Réalisation 

A la réalisation, j'appelle Adam McKay. Si vous ne connaissez peut-être pas le nom, vous connaissez ses films, puisque le monsieur est derrière les deux Anchorman, The Other Guys (Very Bad Cops) ou encore Step Brothers. L'un des grands pontes de la comédie à l'américaine, qui comme les créateurs de Ghostbusters, vient de l'écurie Saturday Night Live. Mais malgré cette école de l'humour, Adam McKay, notamment au contact de Will Ferrell, a su trouver son style, à mi-chemin entre un humour dénonciateur et l'absurde, appuyé par une mise en scène souvent à l'origine des rires, comme du côté de la comédie britannique.

 

Ce mélange d'influences et de styles d'humour m'amènent à penser qu'un Ghostbusters par McKay serait à la fois fidèle à la recette originale tout en l'emmenant plus loin. Par exemple en lui offrant une conscience sociale que le premier opus n'avait pas du tout, puisque le réalisateur est attaché au message derrière les fous rires et les blagues grasses. Et contrairement à nombre de ses collègues, le réalisateur a déjà quelques scènes d'action à son actif (dans The Other Guys notamment) qui lui permettront d'appréhender au mieux le format blockbusters.

Direction Artistique

Tout est dit ou presque. L'idée est de laisser l'art de McKay se mêler à l'esprit Ghostbuster. Les deux recettes sont plus que compatibles, et je suis persuadé que le style de réalisateur et ses propos ne feront qu'élever la licence. On limitera l'improvisation, pour laquelle le metteur en scène est connu, afin de rendre le métrage plus fluide et de rarifier ces moments de pure chute libre. L'occasion pour les acteurs capables d'improviser de bouffer littéralement la pellicule, le temps de quelques scènes mémorables. 

Du reste, on développera au mieux l'univers de Ghostbusters et son aspect ludique. Tout évitant l'exposition lourde, il s'agira d'inventer de nouveaux fantômes, de nouveaux engins et de nouvelles techniques, histoire de rendre justice au pitch original. Tout en modernisant les concepts - à mon sens, l'approche de Paul Feig, dans les costumes et les véhicules, est un peu trop timide - pour les distinguer de ceux des deux films originaux et du reboot à venir.

Casting

C'est assurément le gros morceau de ce Please Hollywood, c'est pourquoi je me permettrai de développer, plus qu'à l'accoutumée, les rôles de chacun de ces interprètes. L'occasion de rendre le projet plus cohérent à la lecture. On commence par l'équipe en elle-même :

•  Channing Tatum : c'est l'un des noms déjà évoqués dans les rumeurs. Le choix est donc plus qu'évident. Plus que celui de Chris Pratt d'ailleurs, qui me semble bien plus populaire médiatiquement ces derniers temps. Tatum s'y connaît en comédie et en improvisation comme il l'a prouvé avec les deux Jump Street. Il possède un fanbase solide, qui assurera bon nombre de tickets, et il dispose d'une certaine geek credibility qui le rendra tout de suite plus convaincant dans la tenue d'un chasseur de fantômes. Il incarnerait ici un prof de sport à l'université, qui tente d'aller draguer les étudiantes de ses collègues. 

 

Steve Carell : un habitué des films de McKay et qui gravite lui aussi autour de l'école Saturday Night Live. Un charisme et un humour assez géniaux, et une expérience dans le genre qui assoit tout de suite sa participation dans la franchise. Il a également la chance d'avoir une bouille de professeur ! Il serait ici l'un des collègues de Tatum, dans une branche plus littéraire, qui l'inciterait à réaliser des expériences sur le campus... Dans lesquelles ce bon Channing tenterait de s'inviter, histoire de draguer, forcément.

 

Donald Glover : venant d'une autre écurie de l'humour et de l'improvisation, Community, ce bon Donald Glover, tout en étant impliqué dans bien des projets, n'a pas encore trouvé de grosse production à la mesure de son talent. Drôle et charismatique, il incarnerait ici un doctorant s'embarquant dans cette histoire de chasse aux fantômes ! 

 

Michael Peña : il a volé la vedette à Paul Rudd dans Ant-Man, l'acteur d'origine mexicaine a donné dans tous les registres, mais pour le coup, est bien meilleur dans les comédies. Il dispose lui aussi d'un certain potentiel pour l'improvisation, et serait ici l'équivalent d'Ernie Hudson : le type un peu paumé qui accepte un boulot qu'il comprend à peine !

Côté supporting cast, on envisagerait :


Michael Cera : second Michael du casting, le Scott Pilgrim d'Edgar Wright aurait ici le cultissime rôle de standardiste. Avec sa bouille et son jeu nonchalant, il serait le parfait accueil de la boutique Ghostbuserienne. Et je le verrais bien en train de sauter sur tout client, qu'importe l'âge ou le genre, s'y présentant ! 

 

•  Anne Hatahaway : ne manquant ni de charme ni de talent, l'actrice est passée par quelques comédies avant de s'attaquer à des registres plus sérieux. Pour le coup, je me réjouirais de la retrouver dans ce genre, en incarnant un équivalent moderne du rôle de Sigourney Weaver. On notera d'ailleurs que l'actrice gravite elle aussi du côté du sketch comme elle l'a récemment montré dans HitRECord, l'émission de Joseph Gordon-Levitt.

Modernisé par un propos plus engagé et un mélange d'humours, ce Ghostbusters serait toutefois fidèle à la recette de l'original, grâce à un casting familier du Saturday Night Live et plutôt engagé du côté geek d'Hollywood. Un bon moyen de prolonger la licence et de l'ancrer dans notre époque sans pour autant dénaturer ce qui, sans doute, lui a donné son statut d'œuvre culte.

Image de couverture par Rob Loukotka 

Please Hollywood #25 : Ghostbusters par Adam McKay