Pressentie pour faire son grand retour sur Xbox One durant l'E3 prochain, la licence Gears of War est un vilain petit canard de l'industrie vidéo-ludique. Reconnue pour ses innovations et sa patte singulière, mais aussi détestée pour son héritage qui a transformé les TPS en Cover Shooters, Gears of War n'en reste pas moins un univers totalement improbable, qui pourrait, entre de bonnes mains, trouver sa place dans les salles obscures.
• Avant-propos
Tout comme Halo, Gears of War a connu une tentative d'adaptation au cinéma. Trois ans après la sortie du premier opus de la licence, en 2010, New Line Cinema tentait déjà de mettre sur pied un film qui devait être orchestré par Len Wiseman, un producteur au parcours plein de bon goût, puisqu'on le connaît pour la trilogie Underworld et bien d'autres séries B peu inspirées.
Le métrage avait été pitché auprès du studio, qui devait lui accorder 100 millions de dollars avant que le projet ne se retrouve bloqué dans un development hell qui l'obligea à revoir ses exigences à la baisse. Cliff Bleszinski, le directeur artistique de la licence, expliquera d'ailleurs quelques mois plus tard qu'il avait imaginé un film à la District 9 pour Gears of War, une idée qui n'a pas sorti le projet de la boue, hélas.
• Réalisation
Mais dans ma tête, l'idée d'un Gears of War à la District 9 a fait son bout de chemin. Après tout, le premier opus d'Epic Games et de Microsoft Studios était un mélange plutôt réussi entre le survival horror et l'action. Quelques passages relevaient plus du film d'horreur que du combat armé, et cette ambiance plus intimiste pourrait servir d'inspiration, de leitmotiv à ce film Gears of War, que je verrais bien réalisé par Eli Roth. Maniaque de l'horreur sous toutes ses formes et poulain de Quentin Tarantino (rares sont ceux qui peuvent s'en vanter), le réalisateur me semble à même de restituer l'ambiance pesante, sanglante, mais aussi parfois drôle, de la saga Gears of War.
• Direction artistique
Pour rester fidèle à cette idée d'un mélange entre l'horreur et le film d'action musclé, et pour économiser un peu d'argent, on tournerait le film dans une relative obscurité. Les rares scènes de jour étant réservées aux moments décisifs. D'ailleurs, côté scénario, on s'inspirerait volontiers du premier jeu d'Epic sur la licence, croisé avec les personnages et les bonnes idées de ses petits frères, Gears of War 2 et 3. Toute l'idée derrière le film serait, à la manière d'un Godzilla, de faire miroiter au spectateur des scènes d'actions colossales. On irait donc de péripéties en péripéties, en intensifiant chaque affrontement par rapport au précédent. Ce sera également l'occasion pour Roth et ses équipes de se faire plaisir avec toutes les bestioles des armées souterraines locustes, comme les Rebuts ou les Berserkers (voire galerie) ! Le réalisateur tient ici les outils de son Hostel fait de S.F.
Du reste, les combats, vous vous en doutez, ne seront pas avares en hémoglobine. On préférera d'ailleurs les poches de faux sang aux giclées numériques, qui n'ont toujours pas fait leurs preuves à l'écran. Les armures et les armes seront également des effets pratiques dans la mesure du possible (si des cosplayers savent donner vie aux CGU, une production cinématographique n'a aucune excuse) et ils permettront donc aux acteurs de mieux appréhender leur environnement. Pour terminer, la réalisation, qui se voudra inventive et n'oubliera pas de rendre hommage aux principales caractéristiques du titre d'Epic Games, et notamment sa fameuse "vue à la deuxième personne" qui se déclenchait lorsque vous sprintiez.
• Casting
N.B : je vous renvoie à la galerie pour le casting complet.
Si nous restions cohérents avec notre principe d'un film Gears of War à la District 9, il n'y aurait malheureusement pas grand chose à se mettre sous la dent du côté de la distribution. C'est pourquoi je me tire volontairement une balle dans le pied en imaginant un casting plutôt solide pour ce métrage. A défaut, il pourrait également servir de note d'intention a tous les producteurs qui nous lisent (ils sont nombreux). Dans le rôle principal de Marcus Fenix, je recommanderais Gerard Butler. Dans les castings de fans, on retrouve des noms comme Sam Worthington, Karl Urban ou encore Jai Courntey. Mais à mon sens, aucun d'eux n'a le charisme de Butler, qui a montré, avec 300, qu'il aimait l'hémoglobine. Il serait aussi parfaitement à l'aise dans ce rôle de leader physique.
A ses côtés, le colossal Dave Bautista, qui commence à se faire un nom du côté du cinéma, serait un Dominic Santiago convaincant et imposant. Dans le reste de l'escouade Delta, on découvrirait Terry Crews, gros bras humoristique par excellence, dans le rôle d'Augustus Cole, Josh Holloway, disparu des écrans depuis Lost mais sans doute parfait pour le cynique Baird, et enfin Ryan Reynolds sous le casque de Carmine : le futur Deadpool a l'habitude de se faire flinguer dans ses films. Pour conclure ce casting, on aurait droit à Emily Blunt dans le rôle (étendu, par rapport au premier jeu d'Epic) d'Anya Stroud et Arnold Schwarzenegger dans celui du Colonel Hoffman, qui semble avoir été inspiré par la star des films d'action, d'ailleurs. Et puisqu'un film pareil ne saurait être complet sans un vilain, je verrais bien le génial Dwayne Johnson s'essayer à la motion capture pour incarner le terrifiant général Raam.
En somme, ce film Gears of War serait un astucieux mélange entre le film d'horreur et le film d'action, forme hybride parfaite pour rendre hommage à l'ambiance aussi terrifiante que sanglante de la licence créée par Epic Games. Une virée en enfer portée par un casting attachant et ponctué de suspense bien senti.