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Pourquoi la trilogie Star Wars de Rian Johnson choisira l'Ancienne République

Par Republ33k
12 novembre 2017
Pourquoi la trilogie Star Wars de Rian Johnson choisira l'Ancienne République

Si la nouvelle d'une trilogie orchestrée par nul autre que Rian Johnson tombée hier nous aide évidemment à lancer ce papier sur la toile en ce week-end riche en actualité Star Wars, cet article était prévu de longue date, mais prend une tournure beaucoup plus tangible depuis quelques heures. Car c'est désormais presque certain : Lucasfilm va se tourner vers l'Ancienne République.

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Époque bien connue des fans de la saga Star Wars, aperçue dans les jeux (cultes) Knight Of The Old Republic (KOTOR) bien sûr mais aussi dans des comics populaires ou encore le jeu massivement multijoueur de Bioware du même nom, The Old Repubic, ou l'Ancienne République en bon français, représente une opportunité énorme pour le studio dirigé par Kathleen Kennedy et un défi artistique de taille pour Rian Johnson et ses futures équipes. Et c'est pour ça qu'on a décidé de vous en parler aujourd'hui, à près d'un mois maintenant de la sortie des Derniers Jedi sur les écrans.

L'Ancienne République, c'est quoi ?

On a déjà abordé les supports qui ont donné vie à l'Ancienne République, mais celles et ceux qui sont le moins versés dans l'univers Star Wars pourraient encore être un peu perdus. Aussi, voici une petite définition. Pour faire simple, l'Ancienne République est le régime politique le plus long de l'histoire de l'univers Star Wars. Il a commencé près de 25 000 ans avant la bataille de Yavin - point zéro de la chronologie de la saga et survenu dans l'épisode IV - et s'est terminé à la fin de la Guerre des Clones, quand l'Empereur a proclamé l'ascension de son nouveau régime.
 

 
Mais bien entendu, quand on parle d'Ancienne République, on ne visualise pas la prélogie ou les années qui s'en rapprochent. On voit plus loin, plus fort, à une époque où l'univers Star Wars est bien différent de celui qu'on connaît dans les films. Des milliers de Jedi et de Sith s'affrontent alors dans la galaxie. Les Mandaloriens (les badass en armures tels Boba et Jango Fett) sont une force sur laquelle compter. Et l'équilibre politique et spirituel de l'univers Star Wars est tout à fait différent. C'est aussi une époque où la saga a une esthétique vraiment différente, mais nous y reviendrons. Retenez en tous cas que l'Ancienne République est une période très, très vaste : on ne prend donc pas beaucoup de risques en écrivant cet article !

Pourquoi ça colle

Dans l'annonce confiée par StarWars.com hier, on nous parle d'une trilogie de films qui ne serait pas connectée à l'odyssée des Skywalker, et qui explorerait une partie de l'univers Star Wars jusqu'ici inconnue. Ainsi, beaucoup estiment que l'Ancienne République ne pourrait pas être le candidat idéal, pour la simple et bonne raison que cette époque, comme nous le disions, a été explorée dans de nombreux produits dérivés.
 
Seulement, ces produits dérivés ne sont plus canoniques aujourd'hui. Et même le MMO The Old Republic, qui continue de faire son petit bonhomme de chemin, n'est pas cité par Lucasfilm comme une œuvre canonique à l'heure qu'il est. Mais ça ne veut pas dire que le studio a annulé tout un pan de l'univers Star Wars pour autant. Bien au contraire.
 

 
Depuis des années déjà, d'autres œuvres, officiellement intégrées à la continuité Star Wars, jouent ainsi avec nos nerfs. C'est le cas de Star Wars Rebels, par exemple, qui a explicité que la guerre entre les Mandaloriens et les Jedi - l'un des moments forts de l'Ancienne République - a bien existé. Bref, Lucasfilm garde cette carte dans sa manche, et il est temps de la jouer.
 
Car après tout, le meilleur moyen d'éviter de toucher à la saga des Skywalker est de raconter une histoire qui se déroule avant même qu'elle débute. A ce titre, l'Ancienne République sera un bac à sable particulièrement utile, et effectivement, dans les faits, encore inexploré, puisque les œuvres traitant de cette époque ne sont pas, plus ou pas encore canoniques.

Réinventer la continuité de l'Ancienne République

Elles ne le seront peut-être jamais, d'ailleurs. Car si Lucasfilm risque fortement de choisir l'Ancienne République, il ne faut pas s'attendre à ce que le studio réinstaure le semblant de chronologie qui existait pour cette époque. Au contraire, tout l'intérêt d'inscire l'Ancienne République dans le giron des films Star Wars est de se lancer dans une continuité rétro-active de la période, qui serait alors remodelée selon les désirs de Rian Johnson et ses équipes.
 

 
Pour vous aider à comprendre, prenez l'exemple de Thrawn. Personnage archi-populaire de l'ancien Univers Étendu, le grand amiral a été réinstauré officiellement dans l'univers Star Wars, mais à une nouvelle époque, et en suivant un nouvel arc narratif. 
 
Maintenant, appliquez ce cas à l'échelle d'une période de temps, et vous obtenez sans doute ce que Lucasfilm fera de l'Ancienne République : une ré-installation, selon ses règles (de nouvelles histoires, de nouveaux personnages etc) de cette époque, qui deviendrait alors le nouveau terrain de jeu d'une grande majorité d'œuvres Star Wars, des comics aux jeux-vidéo en passant par la littérature. Cela dit, le studio pourrait tout de même donner dans le fan service en faisant par exemple de Dark Revan une figure de ces nouveaux opus. Tout dépendra des influences de Rian Johnson, qui n'est visiblement pas le plus gamer des réalisateurs.

The right Rian at the right place

On a déjà essayé de vous convaincre sur la pertinence de l'Ancienne République, par rapport à l'annonce du site officiel Star Wars, mais prenons le sujet à l'envers, pour essayer de comprendre pourquoi Rian Johnson est l'homme de la situation. On le sait tous : Disney et Lucasfilm adorent visiblement son travail et celui qu'il a réalisé sur Les Derniers Jedi. On sait également qu'ils lui ont proposé de boucler la trilogie en remplaçant Colin Trevorrow sur Star Wars IX, poste qu'il a refusé. Sans doute pour se reposer, mais peut-être aussi pour en accepter un autre plus stimulant.
 


Dans quelques années, l'actuelle trilogie Star Wars, aussi appelée postlogie, risque d'être mal vue pour sa nostalgie. C'est même déjà le cas. Mais il semblerait, à en croire les bandes-annonces des Derniers Jedi, que Rian Johnson ait été engagé pour sortir une saga lancée sur des rails bien connus de sa zone de confort. On ne ne vous le cachera pas : quelques ressemblances subsistent, mais on remarque déjà que le réalisateur a joué un rôle d'inventeur pour cette nouvelle trilogie.
 
Il a créé bien des bestioles (à commencer par les Porgs, mais aussi les loups cristallins de Crait), développé la mythologie du premier temple Jedi et semble prêt à définir une toute nouvelle échelle de puissance pour les praticiens de la Force. Et il s'éclate visiblement à ce poste. Alors imaginez-le aux commandes d'une époque aussi riche que l'Ancienne République, qui ne demande qu'à gagner en consistance et en nouveautés !  A mon sens, il est the right man in the right place, et ça peut faire toute la différence pour Lucasfilm face à sa concurrence dans les années à venir.      

Une stratégie pertinente 

Il y a quelques semaines, on entendait parler des 10 prochaines années de la saga Star Wars, évoquées par Kathleen Kennedy herself. En choisissant de mettre la saga des Skywalker en pause, Lucasfilm ferait justement un choix décisif, cassant le rythme instauré par la franchise, et s'éloignant des premiers défauts constatés par le public, comme la fameuse nostalgie, ou l'absence de nouveautés plus radicales.
 

 
Car comme nous le laissions entendre plus haut, l'Ancienne République est une époque à l'apparence suffisament différente pour signaler à tous les spectateurs un changement majeur. Contrairement aux films Star Wars que nous connaissons, la période met en scène des personnages peut-être moins manichéens, des techologies plus avancées et des environnements plus variés (voir la cinématique en fin d'article et celle-ci). Tous s'éloignent d'ailleurs de l'espect "futur usé" des métrages de la saga, et plus encore que la prélogie, pour s'inspirer plus volontiers de la culture japonaise, par exemple. Et c'est aussi une époque où des centaines de Jedi peuvent affronter des centaines de Sith à l'écran, offrant d'emblée à Rian Johnson une toute autre échelle de puissance avec laquelle jouer. D'un simple coup d'œil, tout le monde comprendra donc qu'on a changé d'époque, au sein de l'univers Star Wars certes, mais aussi du côté de la stratégie de Lucasfilm, suffisament confiant ou déterminé pour explorer l'inexploré. Un coup de poker pas si surprenant mais qui aura tout de même son petit effet sur le grand public, qui sera interloqué, rendu curieux ou simplement fasciné par l'apparence et les promesses du Star Wars de l'Ancienne République.
 
Ajoutez à ça un fandom qui devrait immédiatement embrasser l'idée et la soutenir, après des années d'attente, et vous obtenez une décision stratégique archi-pertinente, capable de rendre les fans encore plus fans, le grand public toujours plus curieux, et peut-être même apte à convaincre les plus sceptiques, déjà lassés par la postlogie et le roulement de spin-offs finalement très connectés à l'odyssée des Skywalker.
 

Le mot de la fin

Esthétiquement, narrativement et stratégiquement, s'installer dans la période - très vaste - de l'Ancienne République a du sens. Elle signalerait à toute l'industrie hollywoodienne un changement radical dans l'univers Star Wars, à même de séduire les fans comme le grand public, voire les haters. Par ailleurs, Lucasfilm deviendrait alors le laboratoire de recherche et développement qu'il aurait pu (dû ?) être depuis quelques années déjà. Si des personnages ou des moments bien connus pourraient faire leur retour sous une nouvelle forme, l'Ancienne République ne demande en effet qu'à être remodelée pour devenir le futur de la saga Star Wars, pour les années 2020 et au-delà. A vous de jouer, monsieur Johnson.
 
Pourquoi la trilogie Star Wars de Rian Johnson choisira l'Ancienne République