Puisqu'il n'a - a priori - pas su convaincre les foules avec son interprétation dans Maggie, notre ami Arnold Schwarznegger risque de poursuivre sa carrière dans des rôles caricaturaux où il se contente d'enchaîner les punchlines typiques de sa carrière. Mais un projet pourrait, ou du moins aurait pu, le sortir de ce cycle infernal et parodique : incarner le vilain d'Avatar 2 et/ou de ses suites.
Introduction
Ca n'aura échappé à personne, Arnold Shwarzenegger n'a rarement été aussi bon qu'avec James Cameron, le réalisateur des deux premiers Terminator et de True Lies. Dans les trois films, l'Autrichien utilise la masse qui le caractérise et toute sa bonhommie pour donner vie à des personnages bien différents - la simple transformation du T-800, d'antagoniste à compagnon de route, est bluffante - et pourtant tous très attachants.
Le duo fonctionne donc très bien, et a d'ailleurs donné naissance à une belle amitié, qui a notamment poussé Arnold à demander bien des millions pour son retour dans Terminator : Le Soulèvement des Machines, car après tout, être pote avec Jim Cameron, ça paie. Mais à l'époque, notre cher Arnold Schwarzenegger n'était pas si méta' qu'il peut l'être aujourd'hui, souvent malgré lui, ou en dépit de tout amour-propre. En 2015, il devient donc bien plus difficile d'imaginer l'ancien gouverneur de Californie dans un rôle sérieux, même s'il a réussi à tirer son épingle du jeu entre badassitude totale et charisme écrasant au milieux des fêlés de Sabotage (réalisé par David Ayer, actuellement à l'œuvre sur Suicide Squad).
Genèse
Retour en septembre 2013 (quand on vous dit que James Cameron prend son temps). Latino Review, toujours à la recherche du scoop, annonce que ce bon vieux Arnold sera le vilain de la suite d'Avatar. Et comme d'habitude, malgré les différentes mises en garde, l'information se diffuse à une vitesse folle. Il faut dire que le Terminator a pour lui une fanbase aussi immense qu'intergérationelle, qui a tôt fait de s'emparer de l'annonce. Plusieurs sites très confiants se permettent d'ailleurs de rappeler que Latino Review a vu juste sur l'arrivée de Bradley Cooper au casting de Guardians of the Galaxy, en autres. A croire que dans le cas du cinéma geek, on voit toujours le verre à moitié plein.
Le web s'enflamme pour la nouvelle, d'autant plus que, comme nous le rappelions, nombreux sont les fans d'Arnold à être déçus par la carrière post-politique de l'acteur autrichien. Portée par son petit buzz, l'affaire remonte ainsi jusqu'aux cadres de la 20th Century Fox, chez qui se préparent les suites d'Avatar, qui infirment la venue. Non, Arnold Schwarzenegger n'est pas impliqué dans cette suite. Alors remballez ces fusils d'assauts et ces cigares que nous ne saurions voir.
Et finalement, tant mieux ou pas ?
Si la décision n'est pas arrêtée - il n'est pas impossible de voir James Cameron être finalement séduit par l'idée - on peut regretter qu'elle fut si vite démentie. Un flou total aurait, paradoxalement, maintenu un certain niveau d'intérêt autour des suites d'Avatar qui sont devenues un running gag au beau milieu des arlésiennes d'Hollywood. Assez ironiquement, l'idée d'un Schwarzenegger au casting est d'ailleurs l'annonce la plus concrète qui a été faite à propos des suites trottant dans la tête de Cameron.
Et on peut en être déçu. Tout d'abord, parce qu'elle pourrait être doublement salvatrice : pour la réputation de Cameron et pour la carrière d'Arnold Schwarzenegger. La première est sans doute moins en danger que la seconde, mais en grand fan de l'acteur, je dois avouer avoir un peu de peine pour la plupart de ses derniers rôles. Non pas que l'autodérision fasse du mal à son personnage, mais encore faut-il qu'elle surfe sur des rôles intéressants.
A ce titre, voir Arnold Schwarzenegger enfiler le manteau du vilain semble être une riche idée. Depuis ses débuts, l'acteur n'a que rarement été l'antagoniste d'un film - on lui doit même le changement de camp du Terminator entre le premier et le second métrage - et le voir repartir sur de telles bases serait bienvenu. D'autant plus qu'il est capable de se débrouiller avec des figures un peu plus complexes, tout en restant physiques, comme il l'a montré avec Sabotage dans lequel il incarnait un opérateur véreux de la DEA. Cameron n'a qu'à lui confier un rôle bien écrit, quelques scènes badass, et le tour est joué. La prestance du bonhomme le dispense d'ailleurs de toute utilisation intensive de méchas ou de répliques nazes du type "qu'est ce ça fait de trahir sa race ?".
Le Colonel Miles Quaritch, le vilain du premier film, est campé par un certain Stephen Lang, qui avait auditionné pour un rôle dans l'Aliens de James Cameron. Il n'avait pas été retenu mais le réalisateur l'avait remarqué, d'où sa présence dans Avatar. Malgré ce drôle de lien qui unit les deux hommes, l'antagoniste d'Avatar avait bien du mal à être charismatique dans le film sorti en 2009. Et si on se réfère à la règle qui veut que James Cameron soit toujours meilleur sur une suite, Avatar 2 pourrait enfin nous offrir le méchant que nous méritons : du haut de ses 67 ans, un certain Autrichien paraît plus que désigné pour donner un coup de pouce au réalisateur qui a lancé sa carrière. Un juste retour des choses qu'on espère un jour voir sur un écran de cinéma.