Le cinéma provoque bien des débats. Et vous pouvez parier que les suites, à elles seules, sont l'un des sujets les plus discutés du septième art. Causer suite, c'est systématiquement être tiraillé entre l'envie d'en voir ou d'en savoir plus et l'idée selon laquelle rien ne saurait égaler l'œuvre originale. Un dilemme qui n'empêche pas Hollywood, on le voit depuis les années 80 et l'avènement du cinéma d'action, de plonger la tête la première dans un bassin de suites, pour peu qu'un métrage original ait marché.
Mais à l'heure où une suite est commandée avant la sortie de l'original, quelques exceptions, plutôt intrigantes, subsistent. Des films qui malgré leur succès ou tout leur potentiel, restent ou resteront des enfants uniques.
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- # 5 : Independence Day
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- # 4 : District 9
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- # 3 : La Planète au Trésor
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- # 2 : Unbreakable
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- # 1 : Inception
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| # 5 : Independence Day
Commençons avec un premier chapitre plutôt mesquin, car vous n'êtes pas sans le savoir, Independence Dayaura droit à une suite en 2016, soit vingt ans tout rond après l'original. Mais le cas du film de Roland Emmerich était tout simplement trop beau pour ne pas être abordé.
Lorsque le film débarque dans les salles obscures américaines, en 1996, il devient immédiatement un phénomène, en détrônant les records de Jurassic Park premier du nom, recordman de l'époque, en termes de meilleur semaine, meilleur jour de repos et meilleur week-end d'ouverture au box-office. Le métrage, qui a coûté 75 millions de dollars, en récolte 104 millions en une petite semaine sur le territoire américain. Quelques mois plus tard, il termine sa course au box-office avec un pactole colossal de 817 millions de dollars accumulés partout dans le monde. Un score qui fait encore rêver les producteurs hollywoodiens aujourd'hui.
Pourtant, le film a eu tout le mal du monde à s'offrir une suite. La raison ? Pour beaucoup, le film de Roland Emmerich souffrira, cinq ans plus tard, de l'imagerie du 11 septembre 2001. Mais il faut rappeler que le producteur Dean Devlin, scénariste et producteur du film, pense au contraire que les événements du 11 septembre n'ont fait que renforcer le message d'Independence Day, le poussant même à écrire une suite. Roland Emmerich n'a pas dû partager sa vision, puisque Independence Day 2 a depuis le début des années 2000 connu bien de variantes, avec ou sans Will Smith, et dans des timelines différentes - un script se déroulait en 2012, année très prisée par Roland Emmerich...
Vingt ans après la sortie du premier film, nous aurons donc enfin droit à un retour d'Independence Day, qui, par un heureux hasard, arrive en plein revival des nineties du côté d'Hollywood, qui revient à ses vieilles recettes, comme les enfants en guise de protagonistes par exemple. Reste à savoir si les punchlines, les disquettes chargées d'un virus informatique et les batailles spatiales menées par le président des Etats-Unis survivront à l'usure du temps.
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2.
| # 4 : District 9
A l'échelle d'Hollywood, la sortie de District 9 est un petit miracle. A l'origine un court-métrage de Neill Blomkamp, le film doit son existence à un concours de circonstances assez remarquable, qui voit Peter 'Terre du Milieu' Jackson prendre le réalisateur sud-africain sous son aile suite à l'annulation du projet de film Halo.
Au lieu de faire ses premiers pas sur une licence de jeu-vidéo adaptée aux salles obscures, Neill Blomkamp nous propose donc un film en forme de fable sociale, qui doit, d'après le réalisateur lui-même, sa beauté à la plume de Terri Tatchell, la scénariste du film, qui est accessoirement la compagne du talentueux sud-africain.
Du haut de son petit budget de 30 millions de dollars, District 9 réussit, en 2009, à accumuler 210 millions de billets verts à travers le monde. Un score qui n'est plus seulement honorable, mais simplement encourageant, sachant que la fin ouverte, en partie consacrée au personnage de Wikus (Sharlto Copley) appelle très clairement à une suite.
On nous parle en effet à la fin de ce métrage d'un certain District 10, qui réunit les réfugiés aliens hors de Johannesburg, tandis que l'extraterrestre baptisé Christopher repart dans l'espace pour tenter de sauver ses pairs. Il y a déjà tant à explorer dans une suite - que Blomkamp ne cesse de mentionne sans pour autant confirmer - avec ce postulat, tout aussi fort symboliquement que le reste du film, et il faudrait encore ajouter la transformation de Wikus en "crevette" dans un éventuel District 10, qui a toutes les chances d'égaler voir de surpasser l'original. D'autant plus que Neill Blomkamp n'a jamais été aussi bon que sur sa première création.
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3.
| # 3 : La Planète au Trésor
En version originale, on l'appelle Treasure Planet. Mais ça ne change pas grand chose au sort de ce film d'animation Disney oublié de tous, ou presque, qui est sorti sur nos écrans en novembre 2002.
Disposant d'un budget colossal de 140 millions de dollars, comme plusieurs grosses productions Disney chargées de repousser les limites de l'animation (Raiponce, entre autres), le film s'est tout simplement écrasé au box-office en réunissant seulement 109 millions de dollars à travers le monde. Un échec qui n'est pas sans rappeler celui d'un certain John Carter que beaucoup aimeraient aussi revoir dans les salles obscures.
Pourtant, le film, une honnête réinterprétation du mythe de Long John Silver et de L'île aux Trésors de Robert Louis Stevenson, propose son lot d'aventures et un pur feeling Disney, dopé par une direction artistique mélangeant l'imagerie des pirates à celle du steampunk. Une ambiance comme le géant aux grandes oreilles nous en a rarement proposé, avec des personnages sans doute moins stéréotypés qu'à l'accoutumée, même si Frozen et les récentes productions du géant de l'entertainment sont passées par là depuis.
Peut-être trop en avance sur son temps - le doublage du héros était assuré par un Joseph Gordon Levitt alors inconnu, pensez-vous - Treasure Planet a toutes les caractéristiques d'un carton contemporain. Et là où le bât blesse le plus, c'est qu'une suite était tout de même prévue, et aurait vu Willem Dafoe incarner le terrible "Barbefer", une réinterprétation de Barbe Noire.
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4.
| # 2 : Unbreakable
Avant que M.Night Shyamalan devienne le running gag ou le punching ball favori des cinéphiles, il était un réalisateur estimé, et en plein âge d'or après la sortie du Sixième Sens. Un après le carton du film avec Bruce Willis, il revient ainsi mettre en scène la star dans un film que nous appelons Incassable, dans notre beau pays.
Avec son confortable budget de 75 millions de dollars, le film parvient à réunir 95 millions de billets verts sur son territoire et 153 millions à l'étranger, pour un résultat final avoisinant les 250 millions de dollars. Un succès honnête, mais peut-être pas à la hauteur du scénario d'Unbreakable.
Car le film a le mérite d'envisager d'une manière originale - et encore inédite aujourd'hui - le concept du super-héros, dans une approche à mi-chemin entre le fantastique (on reste complètement dans le quotidien pour une bonne partie du film) et la sociologie (la quête du vilain n'est pas sans rappeler le travail des chercheurs).
Si le film fonctionne parfaitement comme tel, l'angle sur lequel il s'attaque au super-héros et la fin plutôt ouverte du métrage à de quoi lancer une suite sur les rails. Surtout avec un casting aussi intéressant que le duo Bruce Willis et Samuel L.Jackson, qui se sont montrés motivés par l'idée dans le passé. Il y aurait tant a explorer : de l'ascension de Mr. Glass en vilain à l'apparition d'autres héros en passant par l'héritage du fils de David Dunn, le héros de cette histoire. Le tout dans une approche qui n'a rien perdu de sa superbe, et qui serait encore plus intéressante en 2015, à l'heure où les films de super-héros dominent le box-office mondial.
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5.
| # 1 : Inception
Pause entre deux Batman pour Christopher Nolan et blockbuster intelligent pour les autres, Inception, sorti durant l'été 2010, est parmi cette liste, le métrage qui plaît le plus à la critique sans s'éloigner du public.
Fort d'un très beau succès au box-office, qui lui a offert 825 millions de billets verts à travers le monde, le film de Christopher Nolan a facilement remboursé ses frais de communication et ses 160 millions de dollars de budget. Largement porté par des critiques élogieuses, Inception est également un James Bond cuisiné à la sauce des rêves, ce qui laisse à penser qu'une voire des suites seraient envisageables.
Difficile de savoir si Christopher Nolan serait partant, surtout après avoir consacré bien des années de sa vie sur Batman, mais le concept du film mérite bien un second coup d'œil, ne serait-ce que pour le potentiel visuel des différents niveaux de rêves et de leur lien avec la réalité.
Encore une fois, l'histoire tient en un seul film, mais quelques personnages, reposant sur des archétypes certes bien connus, étaient particulièrement accrocheurs, notamment Tom "The Forger" Hardy ou encore Joseph "The Point Man" Gordon-Levitt. Deux stars aujourd'hui capables d'assurer la tête d'affiche d'une éventuelle suite qui pourrait explorer l'importance de leurs rôles au sein d'un braquage mental, et/ou proposer une vraie palette de scènes d'action dingues sans même avoir besoin d'un scénario très complexe, car c'est là toute la beauté d'Inception.