Il s'interrogeait sur son échec au box office la semaine dernière, Denis Villeneuve a repris Blade Runner 2049 en main à l'occasion des critiques mettant l'accent sur la nature des personnages féminins dans son dernier opus.
Le réalisateur Québécois, qui a derrière lui une relation assez longue avec les personnages féminins poignants, a en effet voulu répondre aux accusations présentant Joi (Ana de Armas) comme le fantasme de tout fanboy ou encore le personnage de Mackenzie Davis comme une simple marionnette :
"Je fais très attention à la manière dont les femmes sont présentées dans les films." déclare le réalisateur à Vanity Fair. "C'est mon neuvième film et six d'entre-eux ont une femme en tant que personnage principal. Le premier Blade Runner était particulièrement dur avec les femmes, esthétique du film Noir oblige. Mais j'ai essayé de donner de la profondeur à tous mes personnages. Par exemple, pour Joi, le personnage holographique, vous savez comment elle évolue, c'est intéressant, je trouve."
On remarque en effet que Villeneuve a essayé de multiplier les rôles féminins, plus nombreux que dans le premier Blade Runner, mais il est vrai que les représentations faites des ces héroïnes peuvent surprendre, voire choquer. Maintenant, le réalisateur rappelle qu'il met en scène un monde dystopique :
"Qu'est-ce que le cinéma ? Le cinéma est le miroir de notre société. Blade Runner parle d'aujourd'hui, pas de demain. Et je suis désolé mais le monde d'aujourd'hui n'est pas tendre avec les femmes. C'est le problème avec le cinéma américain, vous voulez représenter un monde idéal, une utopie. Et c'est bien. Il faut rêver d'un monde meilleur, chercher plus loin. Mais si vous voyez mes films, ils explorent les ombres de notre monde. Le premier Blade Runner est la plus grande œuvre dystopique de ces 50 dernières années. J'en ai fait la suite donc oui, c'est une version dystopique d'aujourd'hui. Ce qui exacerbe tous ses défauts. Voilà ce que je dirais là-dessus."
Une défense plutôt construite, mais libre à vous de faire la part des choses dans le discours du réalisateur, qui s'envole désormais vers la galaxie Dune.
