Larian Studios publiait il y a une semaine une vidéo de remerciements pour les un an de la campagne Kickstarter de son jeu Divinity : Original Sin, l'un des titres les plus attendus de l'année par les nostalgiques de RPG à l'ancienne. C'est l'occasion de revenir sur une série qui a su marquer le genre.
À l'époque où Interplay, Black Isle et Bioware asseyaient leur domination dans le domaine du RPG occidental en 3D isométrique (Baldur's Gate, Fallout, Planescape Torment, etc...), un jeu inattendu réussit à se tailler une place au milieu de ces géants. J'ai nommé Divine Divinity, premier opus d'une série à part, qui allait gagner peu à peu une certaine réputation. Développé par le studio belge Larian, ce premier jeu était présenté à l'époque comme une synthèse du gameplay action de Diablo et du côté jeu de rôle de Baldur's Gate. On l'a surtout retenu pour son ambiance un peu dure et la finesse d'un univers riche et vivant qui avait la particularité de réagir aux choix et actions du joueur. La suite, Beyond Divinity, tout aussi aboutie, reprenait en 2004 les points forts du premier opus confirmant, au passage, le talent de l'équipe belge en matière d'écriture.
L'époque du RPG isométrique passa et, après une longue attente, Larian tenta en 2009 un passage réussi à la 3D avec Divinity II : Ego Draconis et son extension Flames of Vengeance en 2010. Il y propose alors sa propre approche du RPG en 3D, très portée sur l'action, tout en conservant cette attention à l'écriture qui a fait le succès des titres précédents.
Nous avons donc toutes les raisons de faire confiance aux développeurs de Larian, qui ont en prime la réputation d'être fort sympathiques, et c'est avec enthousiasme que nous avons accueilli l'année dernière le lancement de Divinity : Original Sin sur Kickstarter. Le jeu n'a bien évidemment eu aucun mal à atteindre ses objectifs fixés à $400 000 en réunissant plus du double de la somme à la fin de sa campagne de financement.Original Sin a la particularité d'annoncer une forme de retour aux sources. Larian semble avoir décidé de ne pas réitérer l'expérience de la 3D mais de retrouver « l'aspect » de ses premiers jeux. On ne retourne pas non plus à la 3D isométrique, qui laisse la place à une vue du dessus, caractéristique des hack 'n' slash de l'époque actuelle (voir Diablo III par exemple).
On peut d'ailleurs remarquer que cette vue, après avoir un peu disparue dans les années 2000, est revenue en force pour ne plus se démoder. Elle est ancrée dans l'histoire du jeu vidéo, elle est associée à une esthétique bien particulière et elle possède de nombreux avantages. La sensation de maîtriser tout l'espace autour de son personnage permet une approche plus tactique de l'action et l'aspect graphique, tout en perspective, donne aux jeux un aspect pictural fort attachant. En tout cas, cette vue « du dessus » créa une vision radicalement différente du RPG, qui a réussi, à la fin des années 1990, à cohabiter avec les RPG full 3D, représentés notamment par les séries Elder Scrolls et Gothic.
Les Divinity sont de dignes représentants de ce type de vue et même s'ils n'ont jamais été à la pointe graphiquement, la série nous a habitué à un design toujours très fin et attachant, dans les opus 2D et 3D. Original Sin semble poursuivre sur cette voie avec une approche plus cartoon riche en détails et un level design qui promet de mettre l'accent sur l'exploration. On devrait également retrouver le même soucis d'écriture et une expérience fondée sur un univers cohérent où chaque action a ses conséquences.
On attend donc avec impatience la sortie définitive de Divinity : Original Sin qui est en accès anticipé sur Steam depuis le 17 janvier dernier. Il est prévu sur PC et MAC pour le mois de juin prochain. En attendant vous retrouverez toutes les vidéos, les images et les artworks à cette adresse.