L’Empire électrique est une trilogie de romans écrite pas Victor Fleury et publiée chez Bragelonne. Cet univers steampunk va s’étoffer en décembre chez un nouvel éditeur, Livr’S via un appel à texte qui donnera lieu à un recueil de nouvelles, L'Anthologie électrique. À cette occasion, nous avons échangé quelques mots avec l’auteur.
Pourriez-vous nous parler de votre parcours d’auteur en quelques mots ?
Cela va paraître cliché, mais d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu envie d’écrire des histoires, et c’est donc ce que j’ai fait de ma vie. J’ai écrit sans prétention éditoriale jusqu’à ce qu’un auteur, Xavier Mauméjean, lise mes productions, et me conseille de les adresser à des maisons d’édition.
C’est ainsi que Bragelonne a finalement édité l’Empire électrique, un recueil de novellas, puis l’Homme électrique et le Fleuve électrique, deux romans dans le même monde voltapunk, les trois ouvrages se voulant trois portes d’entrées indépendantes sur cet univers, aux saveurs à chaque fois différentes.
En parallèle, j’ai écrit la trilogie de fantasy antique de La Croisade éternelle, qui prend place dans un univers de mystères et de magies inspiré de la Mésopotamie antique, qui a convaincu le même éditeur.
Vous avez publié en parallèle L’Empire électrique et La Croisade éternelle, comment passiez-vous d’un univers rétro-futuriste à une fantasy mésopotamienne ?
Vous avez aimé regarder Dune 2, de Denis Villeneuve ? Mais pour autant, cela ne vous empêche pas d’apprécier la même semaine la comédie criminelle The Gentlemen, sur Netflix ?
Un auteur est semblable à un lecteur ou à un spectateur, il aime goûter à diverses ambiances, divers décors, divers genres. Le tout est de prendre chacun très au sérieux, de les traiter avec autant de respect que de passion et de s’attacher à la cohérence d’une œuvre afin qu’elle ne soit pas « contaminée » par des inspirations extérieures incompatibles avec sa nature.
Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire L’Empire électrique au départ ?
Je voulais faire vivre à ma façon les personnages que j’aime, emblématiques de la grande époque des romans d’aventures et des feuilletons. Pour autant, cela ne m’intéressait pas de reproduire à l’identique ce que je connaissais déjà.
Passionné d’uchronies, j’ai donc décidé de changer le décor, l’environnement de leurs histoires afin de bousculer ces héros connus de tous et les pousser dans leurs retranchements. Mon idée était de questionner leur nature, les problématiques rattachées à ces figures, en les prenant par l’autre bout de la lorgnette. C’est ainsi que Sherlock Holmes, Gavroche, Frankenstein, Zorro ou Jack l’Éventreur se sont retrouvés dans un monde où l’Europe entière a été conquise par Napoléon au moyen de machines de guerre voltaïques.
Pourquoi avoir choisi d’impliquer d’autres écrivains et écrivaines dans votre travail ?
Impliquer un autre auteur dans mon travail n’est pas une nouveauté pour moi : j’ai déjà écrit à quatre mains le Fleuve électrique, et je dois dire que cela a été une expérience incroyable. L’écrivain est normalement une bête solitaire enchaînée à son clavier, alors quelle joie de transformer cette expérience parfois aride en un dialogue entre deux écrivains dotés de la même passion.
Que recherchez-vous dans cet appel à texte, qu’espérez-vous trouver ?
Cet appel à texte sera l’occasion de communier avec d’autres plumes dans une passion commune pour l’uchronie et l’intertextualité littéraire. J’ai fixé un cadre, que je trouve enthousiasmant, et je suis curieux de savoir ce qu’en feront d’autres auteurs. J’espère qu’ils m’inspireront autant que je les aurais inspirés.
Je dis souvent qu’un seul cerveau ne peut imaginer tous les détails d’un monde. Même Franck Herbert ou J.R.R. Tolkien ont laissé des zones d’ombres dans leurs immenses univers. En réalité, pour que l’Empire électrique gagne encore en crédibilité et s’étoffe, il a besoin d’autres talents.
Dans le même esprit, je discute avec des professionnels de la possibilité de créer un jeu de rôle dans l’univers de l’Empire électrique. Et si un jour, un studio souhaite s’emparer de ce monde pour créer un jeu vidéo, je leur tendrai les bras.
J’en profite pour lancer un appel : si quelqu’un souhaite
Voyez-vous ce recueil comme une façon de conclure l’aventure Empire électrique ou est-ce une façon d’y replonger ?
L’Empire électrique n’est pas pensé comme une histoire qui devrait se conclure. Il s’agit d’un univers aux multiples récits, toujours en extension : nous avons encore de nombreuses contrées à découvrir, de nombreux héros à démasquer. À quoi ressemble le Japon dans le voltavers ? Rouletabille existe-t-il ? Est-il similaire à celui que nous connaissons ? (Pour ces deux exemples précis, j’ai cependant déjà des réponses en tête !)
Avez-vous d’autres actualités littéraires à nous présenter ?
Ces deux dernières années, j’ai passé beaucoup de temps sur deux romans jeunesse qui n’ont pas trouvé grâce aux yeux des éditeurs auxquels je les ai présentés. Pourtant, je crois en ces histoires : peut-être n’était-ce tout simplement pas le bon moment et n’ai-je pas encore trouvé les personnes susceptibles de m’accompagner pour révéler le potentiel de ces textes.
En attendant, je suis passé à d’autres projets. Tout en travaillant sur un autre roman dans l’univers de l’Empire électrique avec Vincent Longrive, j’ai avancé un roman de fantasy inspiré de la Grèce antique. Je n’en dis pas plus, mais j’ai terminé la deuxième mouture de cet ouvrage. Il me faudra le temps de le peaufiner encore un peu plus, mais je suis pressé de le proposer à des éditeurs.
Enfin, je collabore avec Christian Grussi sur la nouvelle mouture de son jeu de rôle, Arkeos, qui sortira sous forme de boîte sous le nom de Arkeos Adventures. J’ai déjà rédigé deux scénarios pour le jeu, ainsi que plusieurs personnages pré-tirés, et je ne pense pas m’arrêter en si bon chemin car je suis très motivé par ce projet. Il faut dire que la première version d’Arkeos, sortie en 2004, a été un vrai coup de cœur pour l’adolescent puis le jeune homme que j’étais. J’ai vécu quantité d’aventures extraordinaires avec ma bande d’amis dans ses décors délicieusement pulp, et je suis très heureux, maintenant, de contribuer à son avenir.
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Je vous laisse le mot de la fin
Le mot de la fin n’existe pas, mon ami. Il y a toujours quelque chose après.