Que feriez-vous si vous étiez la dernière personne à vivre sur Terre ?
Après nous les oiseaux, c'est le petit nouveau de la collection Ailleurs & Demain chez Robert Laffont, dédiée à la « science-fiction de référence » (mais si, vous savez, c'est eux qui publient Dune en français !). Un choix audacieux : le premier roman d'une autrice danoise.
Résumé
Dans ce roman de 200 pages, Rakel Haslund nous raconte l'errance d'une toute jeune fille qui se retrouve seule après l'apocalypse. Elle pousse son caddie, vaillamment, tantôt sur la route entre les décombres, tantôt sur les flots dans les rues inondées. Peu à peu, elle oublie les mots que lui a enseignés sa mère et en invente d'autres pour décrire le monde qui l'entoure. Mais à quoi sert le langage quand il n'y a plus personne à qui parler ?
Un récit philosophique sur le langage...
Après nous les oiseaux, ce n'est pas un récit de science-fiction bourré d'action comme on a l'habitude d'en voir, que ce soit en littérature, dans les jeux vidéo ou au cinéma. L'intérêt réside non pas dans une intrigue à couper le souffle, mais dans la réflexion philosophique.
Qu'est-ce qui différencie l'homme de l'animal ?
Sa capacité à penser. Mais comment pense-t-on ?
Avec des mots. Et si les mots disparaissaient avec l'humanité ?
Si l'enfant retournait à l'état sauvage, poussée par la faim ?
Si la perte du langage brouillait la frontière entre l'enfant et l'oiseau ?
Voilà les questions que nous pose Rakel Haslund à travers sa description d'une Terre ravagée, où la nature reprend ses droits.
... qui ne sera pas au goût de tout le monde
Je vous avoue que, moi qui ne suis pas fan de littérature blanche, je n'ai pas ressenti grand-chose à la lecture de ce texte – juste un peu de pitié pour cette héroïne qui a tout perdu. Heureusement qu'il était court.
Amateurs de zombies à massacrer dans The Last of Us, passez votre chemin. Mais si vous aimez les récits contemplatifs sans une ligne de dialogue, Après nous les oiseaux sera certainement fait pour vous !