Critiques

La croisière bleue : larguons les amarres direction les temps Ultramodernes

Par Richard Lecastor
3 minutes 5 juillet 2024
La croisière bleue : larguons les amarres direction les temps Ultramodernes
On a aimé
- L'ambiance Steampunk.
- La fin de l'ère calvorite.
On n'a pas aimé

Laurent Genefort vient de sortir le deuxième tome des Temps Ultramodernes aux éditions Albin Michel Imaginaire. Son nouveau récit est paru début 2024, soit 2 ans après la sortie du premier tome. Nous avons reçu ce roman par service presse (ici), et si je n’avais pas eu l’occasion de lire le 1er tome, la lecture du second fut une belle découverte. En effet, La Croisière bleue est un recueil de nouvelles et d'articles de journaux dans lesquels l’auteur nous replonge dans l'univers de la cavorite, un métal permettant aux humains de voler et de coloniser Mars et Vénus.

 

Le résumé de l’éditeur :

 

En 1923, lorsque l'Agénor appareille et que débute la croisière bleue, la quête de nouveaux gisements de cavorite exacerbe les luttes entre grandes puissances. À bord de l'Agénor, le transcontinental reliant l'Europe aux confins de l'Asie, un meurtre inexplicable a lieu.

Gaspard, agent du Deuxième Bureau français, est chargé de l'enquête. Il ne tarde pas à découvrir que la victime est un espion anglais et que les puissances qui se cachent derrière cet assassinat pourraient bien faire couler l'Agénor et, dans son sillage, le monde ancien tout entier.

 

 

L’avis du Castor :

Un roman patchwork où s'entremêlent plusieurs histoires…

Avec des récits organisés chronologiquement, l’auteur nous offre un aperçu de son monde, ou la calvorite a défié toutes les lois de la physique. Dans une ambiance Steampunk, parfaitement maîtrisée, le récit dépeint la domination de ce métal et ses effets sur la société. Ainsi, à travers cette uchronie, nous découvrons les conséquences de sa découverte et de son exploitation, et malheureusement les catastrophes liées à son instabilité

Chaque nouvelle apporte son lot d'informations et son lot de déception, car l’ère de ce métal étrange s’achève. Si la calvorite a empêché bien des guerres, sa raréfaction entraînera de facto de nouvelles problématiques et de nouveaux conflits. Certaines nouvelles explorent notamment la possibilité de trouver ce métal ailleurs dans l’univers et dans d’autres les hommes jouent aux apprentis sorciers sans se soucier des conséquences de leur acte.

… pour une conclusion réussie aux temps ultramodernes.

Mais comment pourrais-je juger de cette réussite alors que je n’ai pas lu le 1er tome ? Eh bien, le récit se suffit à lui-même. En effet, le monde qu’il décrit est fabuleux, au début de XXe siècle le monde est régi par l'antigravité, et les voitures et camions parcourent le ciel. Il faut alors s’imaginer le Titanic volant, ce qui devrait être moins problématique avec les icebergs, et traversant mers et océans puis une fois sur le continent, remorqué par des locomotives et transformé en paquebots transcontinentaux.

 

Cependant si le premier tome était l’âge d’or de la calvorite, ici l’ambiance semble changer complètement, l’auteur dépeint une fin de cycle. Les innovations montrent leurs limites, compromettant la conquête du système solaire et la stabilité du monde. Si les hommes ont conquis Mars et Vénus, ils devront s'adapter ou périr, et c’est ce qu’il décrit dans Cinquante hectares sur Mars par exemple. D’autres nouvelles telles que La croisière Bleue, nous montrent des gouvernements bousculés ou les bourses s’effondrent et où les riches perdent leur privilège. Le temps béni des croisières somptueuses tire à sa fin.

 

Nous conseillons grandement la lecture de ce roman, même à ceux qui n’ont pas lu le premier tome. Chaque nouvelle est un régal à lire, et la plume de Laurent Genefort est toujours aussi appréciable nous permettant d’apprécier cette uchronie et son ambiance Steampunk. Voilà, je vous laisse, je cours acheter le premier tome.

Le livre est disponible juste ici !

La croisière bleue : larguons les amarres direction les temps Ultramodernes