Critiques

La vengeance dans la peau : Hitomi

Par Alex Moon
5 minutes 25 juin 2024
La vengeance dans la peau : Hitomi
On a aimé
- Une belle fresque semi-historique.
- Un style graphique magnifique.
- Un one-shot qui ne nous laisse pas sur notre faim !
On n'a pas aimé
- Hitomi à beau être l'héroïne, elle est souvent éclipsée au profit de Yasuke. Elle n'est d'ailleurs jamais nommée dans l'histoire. Dommage.

Cette année semble mettre à l’honneur le légendaire samouraï noir Yasuke. Après une série qui porte son nom, un jeu vidéo dont il est le héros (Assassin’s Creed : Shadows), le voilà désormais personnage phare du comics Hitomi. Ici, il n’est point question d’en faire le protagoniste principal comme dans la série Netflix ou l'œuvre d’Ubisoft, car cette quête, c’est celle d’Hitomi. Une mystérieuse jeune fille ivre de vengeance, bien décidée à mettre la main sur « le samuraï à la peau couleur de betteraves » pour lui faire payer la mort de ses proches.

 

L’histoire

Hitomi parcourt seule le Japon pour retrouver le légendaire Yasuke qui, sous les ordres du seigneur de guerre Nobunaga, a massacré toute sa famille. Elle ignore pourquoi il l’a épargnée, elle ignore même s’il est encore vie après la chute de son maître et la disparition de tous les autres samouraïs qui lui étaient fidèles, pourtant elle poursuit sa quête vengeresse.

Pendant ce temps, dans la province de Musashi, un mystérieux rônin surnommé Minuit gagne sa vie en se produisant dans des combats de Sumo truqués, dans le but de financer le voyage qui le ramènera chez lui. Sa rencontre avec Hitomi va bouleverser ses plans et le forcer à reprendre l’épée.

 

 

L’avis d’Alex

En poursuivant la saga de Yosuke là où sa véritable histoire s’arrête (la mort de Nobunaga), l’auteur HS TAK propose une histoire à la fois crédible et romanesque, ainsi qu’une vitrine historique sur le Japon du XVIe siècle. L'œuvre emprunte autant à celle de Tarantino (on pense à Kill Bill) qu’au Shingeki, ce théâtre nourrit par la scène occidentale, qui inspirera plus tard des légendes du cinéma nippon comme Kurosawa.

Du côté des graphismes, Isabella Mazzanti pioche à la fois dans les estampes d’Hokusai et le croquis aquarellé, ce qui donne tout son cachet à l'œuvre et renforce l’impression d’évoluer dans un univers entre conte traditionnel et revisite moderne. L’imagerie est puissante, inspirée.

Si Hitomi s’illustre très bien dans ses scènes de combats, il propose aussi de beaux moments contemplatifs, à l’aide d’illustrations pleine page qui subliment le talent de la coloriste Valentina Napolitano. Bien qu’il n’ait pas pour vocation d’être historique, le comic nous offre aussi une vision juste et crédible du Japon de l’ère Tenshô.

Hitomi est un récit de vie passionnant, dans lequel deux adversaires apprendront à puiser l’un dans l’autre pour avancer et trouver la paix.

 

Un album complet, à découvrir chez Urban Comics.

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