- Une plume magique.
- Un univers que l'on ne cesse de redécouvrir.
- De nouveaux personnages attachants et intrigants.
- Une sensation pesante : serait-ce une aventure de trop ?
Aujourd'hui, nous allons parler de Terry Goodkind ! Un maître dans la fantaisie sombre, dont les romans ont profondément marqué toute une génération et qui revient avec L'Homme griffoné, le premier tome des Enfants de D'Hara !
Le résumé
Dans le hall d’honneur du Palais du Peuple, Richard et Kahlan donnent une audience publique. Un événement qui attire une foule enthousiaste et passionnée. Jusqu’à ce qu’un incident perturbe l’assemblée… Parmi les spectateurs, un certain Nolo, diplomate professionnel de son état, exige la reddition de l’empire d’Haran en particulier et du monde en général.
L’homme invoque pour cela une déesse inconnue et ne soulève pas de véritable crainte. Pourtant l’intuition de Kahlan lui souffle que l’affaire est plus grave qu’elle n’y paraît. Et au fil de son enquête, elle découvre une vérité à glacer les sangs…
Notre avis
Les enfants de D’Hara constitue la suite directe du cycle de L’Epée de vérité, une série de quinze tomes et de deux préquelles, qui suivent les aventures de Richard et Kahlan, un couple emblématique dans la fantaisie sombre et violente, au sein des Contrées du Milieu. Cette nouveauté n’est pas à confondre avec Les Chroniques de Nicci, également une suite à cette saga, mais qui s’intéresse à d’autres personnages. Cet univers n’en finit pas de s’étoffer et le public est toujours au rendez-vous.
Terry Goodkind étonne par sa profusion de livres et se positionne clairement là où l'on ne l’attendait pas. Avec la poursuite de deux nouvelles séries en parallèle, se déroulant en même temps mais sur des continents différents, il comble ses lecteurs et s'en ajoute de nouveaux. L’Epée de vérité, commencée en 2003, et arrêtée en 2015, n’a pas fini de faire parler d’elle.
Il est plaisant de retrouver ce couple légendaire, surtout pour les aficionados des quinze premiers tomes. L’engouement autour de Richard et Kahlan n’a pas diminué, même après que quatre années aient passé sans roman pour les placer au milieu de la scène. Ils restent des personnages immortels, aux combats et principes forts, à l’âme belle et attachante, ainsi qu’au cœur juste. Le cœur de la guerre (le tome 15) nous les avait laissés enfin heureux et en paix. Dans Les Chroniques de Nicci, nous comprenions que le couple prenait plaisir à diriger son nouveau royaume, sans problème majeur se dessinant à l’horizon. Evidemment, leur quotidien apaisant ne saurait durer.
Pourtant, ils l’avaient bien mérité, après des années de détresse, de batailles acharnées, et de morts à la pelle, pour que la justice et le Bien l’emportent. Cela était sans compter la folie de l’auteur qui apporte, de nouveau, tout un tas d’ennuis à nos amoureux, pas encore habitués à leur quotidien paisible. L'intrigue de cette suite s'avère cruelle, toujours aussi violente et dramatiquement cohérente. La mort court toujours derrière nos héros qui vont, une fois de plus, devoir faire preuve d’un grand courage et de sacrifices pour sauver leur monde et leurs vies. Une rengaine qui se répète inlassablement. Le sort s’acharne sur Richard et Kahlan ; les conséquences du changement stellaire, survenues lors du tome 15, étaient malheureusement à prévoir.
Malgré cette sensation pesante, l’histoire reste fluide, et toujours aussi captivante. Le suspense est bien dosé ; les révélations géniales des dernières lignes font battre nos coeurs plus forts. L’enquête du couple à propos de leur nouveau visiteur, quelque peu agressif, et de ce que cela implique, est bien menée. Les informations sont données au compte-goutte, le suspens est palpable. De plus, cela reste un véritable plaisir d’assister au déploiement des pouvoirs titanesques de la Mère inquisitrice et du Sorcier de guerre, qui, il faut bien l’admettre, nous avait manqués. On retrouve la plume magique de Terry Goodkind qui parvient à nous accrocher, grâce à des descriptions simples mais efficaces, et des actions très imagées, qui nous aident à l'évasion. Les nouveaux personnages s'affirment avec force et intelligence ; il nous tarde déjà de mieux les connaître !
Le récit avance vite, on ne s’ennuie pas une seconde. L’univers ne lasse pas et continue de nous surprendre. Le nouvel ennemi apparaît comme impitoyable et terriblement barbare. Le lecteur combat de tout son cœur au côté du couple auquel il s’est attaché et avec lequel il a grandi. L’homme griffonné est un début prometteur pour une série qui, on l’espère, sera à la hauteur de ses héros.
Bien que la lecture soit agréable, elle est si courte ! En effet, le roman ne dépasse pas les cent-vingt pages. Une belle édition en dure par les éditions Bragelonne et une couverture magnifique, nous font heureusement oublier cette frustration.
Ce nouveau départ ne fera sans doute pas l’unanimité parmi les fans : une aventure de trop ? Un manque de créativité chez l'auteur ? Pourtant, l’histoire a le mérite d’être crédible et pleine d’émotions. Epique et passionnante, elle nous embarque dans un autre monde, un univers que nous croyions connaître mais que l'on ne cesse de redécouvrir. Vivement la suite !
