- La complexité des personnages
- Cette question obsédante : surnaturel... ou pas ?
Paternoster : et si la réalité dépassait la fiction ?
Dernière sortie aux éditions de l’Homme sans nom, Paternoster inaugure le label Irréel ! Un roman féministe et sur la violence des classes, à mi-chemin entre contemporain et fantastique…
Le résumé
Dana file le parfait amour avec Basil depuis six mois. Il est temps pour elle, fille d'une Algérienne sans le sou et née en banlieue parisienne, de rencontrer la famille de son petit ami... qui vit dans une grande maison dans la Dombes, loin de toute civilisation. Des vacances idéales en perspective ! Mais bien vite, Dana déchante. Entre une belle-mère austère, un beau-père très porté sur la boisson et un beau-frère énigmatique, la jeune femme se sent oppressée. Quelle lourde malédiction cache la famille Paternoster ?
Un huis clos étouffant
Le point fort de ce récit ? Son atmosphère. Dana étouffe sous la chaleur poisseuse du mois de juillet, dans la campagne où pas une barre de réseau ne s'affiche sur son téléphone. La maison de sa belle-famille est remplie de vieux bibelots, de tableaux hideux et de fleurs fanées. Rien de gore dans cette histoire, mais tout est glauque, très glauque. (Si vous voulez du gore, c’est par ici, avec le précédent roman de l’autrice Carne !)
Huis clos physique, mais aussi huis clos psychologique, Paternoster expose une poignée de personnages profonds et complexes. Dana, la narratrice, trouve des excuses à cette famille qui la violente mais l'attire comme un insecte serait attiré par du papier tue-mouche. On s'enlise avec elle dans une folie qui, certainement, couve en tous les êtres humains.
Fantastique… ou véridique ?
Ce roman est la définition même du genre fantastique : on ne démêle pas le vrai du faux, le naturel du surnaturel. La condition féminine, le racisme et les inégalités sociales sont exploités ici pour servir le propos fantastique. Mais, si l'on prend le parti des explications rationnelles, comme Dana, alors cette histoire ne sera que contemporaine, souvenir de vacances où l'on s'est fait joyeusement peur devant un film d'horreur.
Julia Richard nous livre ici un roman original, qui dresse le triste portrait de notre société à travers la malédiction des Paternoster. Je l'ai lu d'une traite.
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