Critiques

Quitter les Monts d'Automne : le Nom du Vent dans les étoiles

Par Louis - CINAK
3 min 4 mars 2021
Quitter les Monts d'Automne : le Nom du Vent dans les étoiles
On a aimé
- L'univers et son ambiance
- Le style
- Des personnages touchants et forts
On n'a pas aimé
- Rien à dire !

 

Le deuxième roman d’Emilie Querbalec est une pépite. C’est dit. Pour son deuxième roman publié, elle nous sert une histoire grandiose et touchante chez les Editions Albin Michel Imaginaire. Véritable Nom du Vent dans les étoiles, Quitter les Monts d’automne est un hommage à la culture japonaise et au roman d’apprentissage.

L'histoire

Kaori est une jeune danseuse issue d’une grande dynastie de conteuse. Sur Tasaï, les conteurs entrent dans des transes étranges et sont les seuls vecteurs d’histoires, car sur cette planète d’inspiration japonaise, les moines Talanké traquent tous les écrits. Kaori, avec le poids de son héritage, est une ratée : elle ne porte pas le Dit en elle. Elle est donc enfermée dans sa condition de danseuse de seconde zone. Puis, à la mort de sa grand-mère, qui l’a élevée, on lui lègue un manuscrit qui pourrait lui coûter la vie. Commence alors une vie de secrets, ballotée entre découvertes de sa planète et des étoiles, et fuite face aux serviteurs duFlux, cette entité magique qui contrôle leur vie.

Notre avis sur Quitter les Monts d'Automne

 

Rapidement, aux côtés de Kaori, on découvre Tasaï, une planète pré-technologique et le Flux : concept flou entre science et magie. Il y a quelque chose de profondément touchant dans l’éveil de la jeune fille face aux réalités du monde. Le moyen-âgeux côtoie les vaisseaux et la science. Oscillant entre merveilleux scientifique et désillusion, on se surprend à retrouver le plaisir enfantin de s’émerveiller. Entre tradition et modernité, Kaori et ce néo-Japon sont dépaysants et mélancoliques. Emilie Querbalec laisse planer un goût de mystère sur chaque lieu, à la manière d’un Jack Vance, qui laisse place à l’imagination : une esquisse d’un monde riche et profond.

 

Le récit à la première personne s’accorde parfaitement au style, se concentrant sur les intuitions et les sentiments. On grandit avec Kaori, on souffre avec elle et on rêve avec elle. En un roman, Emilie Querbalec nous rapproche d’une jeune fille tantôt jalouse, apeurée et enjouée et nous fait l’aimer et la détester à la fois. L’écriture imagée nous fait découvrir à travers les yeux de cette héroïne des impressions et une culture fondée sur la hiérarchie et les blocages mentaux qui en découlent. Le style évolue en même temps que la maturité de la jeune danseuse : apeuré et descriptif au début puis tendu vers l’action et vif sur la fin.

Les personnages secondaires ont chacun leurs fonctions. Ils apportent de l’action, de l’érotisme ou du mystère au récit. Aymelin, une contrebandière, apportera de la tension, de la jalousie et sera le mentor de Kaori. Vif-Argent lui apportera le savoir et l’endurcira face aux dangers de ce monde. Les personnages d’Emilie Querbalec sont profondément humains remplis de tensions internes qui se ressentent dans chacune de leurs actions. La palette de personnages est très réussie du début à la fin.

Quitter les monts d’automne est la surprise la plus heureuse en SF qu’il m’ait été donnée de lire depuis des années. Hybride entre space opera et science fantasy, à la croisée d’un Patrick Rothfuss et d’un Jack Vance, ce livre est une aventure riche et profonde. Roman d’apprentissage et réflexion sur la place de la culture dans les sociétés humaines, Quitter les monts d’automne réussit un tour de force : nous offrir un univers complexe et envoûtant et nous apporter de quoi rêver après la dernière page. Que vous soyez lecteurs de SF ou de Fantasy, vous y trouverez votre compte et bien plus encore !

 

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