- De l’émotion, du vivre-ensemble, de l’unité, de l’espoir, de l’amour.
- Peu d’actions, mais de la réflexion sur la survie, le partage, la confiance et le pardon.
- Une intrigue qui stagne, rythmée par quelques passages percutants ou emplis de mystères prenants.
- Une jeunesse qui se cherche et qui a encore tout à découvrir.
- Une lecture agréable, aidée par une plume efficace et travaillée.
Le premier tome de Seven nous plonge dans une atmosphère trouble... Ce monde de demain, créé par la jeune autrice Sarah Suplisson, regorge de mystères et de sombres secrets. Bien que la cible principale soit les adolescents, des adultes s’y retrouveront du fait du sujet et des différents niveaux de lecture. La survie : le sujet principal de ce récit !
Le résumé
La Terre est laissée pour morte après que des vagues de canicule aient provoqué une extinction avancée de l'espèce humaine. L'homme se révèle être une arme plus dangereuse que la nature elle-même, destiné à sa propre perte. Au milieu de toutes ces ruines et de ces vies brisées, naît une décision porteuse d'espoir. Kinston, le dernier gouvernement encore debout d'Amérique, prend l'initiative de transférer les survivants sur une planète viable lorsqu'il en est encore temps. Mais le jour du Départ, tout ne se passe pas comme prévu : sept personnes sont oubliées sur Terre, les laissant seules et sans défense, avec pour seules armes leur instinct de survie. Entre peurs, morts, trahisons et secrets, parviendront-elles à survivre dans le chaos ?
Notre avis
- Du post apocalyptique vivace
Le premier tome de Seven nous plonge en pleine ambiance post apocalyptique, sur une Terre désolée où seuls quelques adolescents parviennent encore à vivre, du moins à survivre. Quant aux autres, partis vers l’espace, frontière de l’infini, ils ne reviendront pas ; à la recherche d’une nouvelle planète habitable, leurs yeux ne sont plus tournés vers la Terre, leur berceau d’antan, mais vers un avenir meilleur.
Le climat aride, aidé par un soleil ravageur, et l’atmosphère suffocante, amenée par un environnement hostile, rendent la vie dure aux personnages. On ressent la douleur de la solitude des protagonistes, les efforts que demandent des marches longues et fatigantes pour rapporter de quoi se nourrir sommairement, la force qu’ils possèdent pour ne jamais perdre espoir et le combat quotidien qu’ils doivent livrer pour tenir. Ensemble, ils sont plus forts, plus organisés et plus résistants. Le premier tome de Seven marque par sa dureté, mais aussi par sa générosité face à l’adversité et surtout par ses messages de vivre-ensemble et d’unité, embellis par des points de vue internes polyphoniques.
- Des points de vue internes
Le roman suit plusieurs points de vue internes d’adolescents ; le lecteur connaît ainsi tout de leurs pensées, de leurs doutes, de leurs souffrances et de leurs cheminements intimes. Malgré des longueurs à certains passages du récit, ces narrations demeurent plaisantes et attractives : tout est décrypté, jusqu’aux mimiques des uns, aux silences des autres, aux regards des uns ou aux paroles des autres. Vivre en communauté n’a jamais été aussi vital. Pourtant, donner sa confiance reste délicat, dangereux. L’humain ne cesse de le prouver, même alors que sa survie est menacée.
Deux points de vue majeurs ressortent du roman, de par le nombre de pages accordé à leurs voix, mais aussi de par leurs liens intrinsèques. Tessa est rigoureuse, téméraire et impulsive. Pragmatique, débrouillarde et leadeuse dans l’âme, elle ne se laisse pas faire. Sociale et amicale, elle parvient à fonder une nouvelle famille, une famille composée de plusieurs autres survivants, plus ou moins traumatisés. Parfois hargneuse, râleuse ou revancharde, elle finit toujours par retrouver sa positivité et sa force première.
Quant à Ben, il est plus discret, plus calme, secret et posé. À deux, ils forment un duo qui se complète plutôt bien, qui balance les excès de l’autre. Notamment quand Tessa se braque et que cela traîne un peu. Heureusement, cela ne dure jamais bien longtemps. L’idylle amoureuse que l’on sent venir est agréable à suivre, sans passage niais ou mal formulé. Le ton est juste.
Les personnages sont touchants et complexes : ils se découvrent encore alors que le monde se meurt. La vie ne leur a pas donné toutes les clés, qu’ils doivent, de surcroît, surmonter les pires obstacles et des ennemis imprévisibles. Adolescents, certes, mais aussi adultes devant les tâches et les douleurs inhérentes à leur nouveau mode d’existence.
- De la réflexion
Le premier tome de Seven s’ancre surtout dans la réflexion, dans ce que signifie survivre. Peu d’actions parsèment le récit, cependant celles-ci prennent de la place, de nombreuses pages, de nombreux chapitres. Trop longues pour certaines, elles s’étalent dans le temps et se voient même décrites selon plusieurs points de vue actifs, pas tous forcément ensorcelants, ce qui les prolonge davantage sans que cela soit nécessaire.
Les différentes actions rythment l’histoire, amènent leurs lots de péripéties et de mystères. Néanmoins, elles ne donnent pas l’impression de faire avancer l’intrigue : mais c'est que l'intrigue se situe ailleurs. Les autres éléments, comme la vie de groupe, les phases de chasse, les instants d’organisation et de construction, les rires et les larmes, les disputes et les réconciliations constituent le cœur du récit.
La fin percutante et étonnante donne un nouveau souffle, tout comme la venue d’autres adolescents aux histoires, passés et troubles intéressants. Des flash-backs saisissants captivent, au même titre que les personnalités atypiques qui rejoignent Tessa et Ben dans l’aventure.
Le premier tome de Seven se veut certes lent, réflexif, mais aussi poignant. Les états d’âme des adolescents marquent inévitablement.
Ce roman est disponible juste ici !