Critiques

Tonnerre après les ruines, le postapo au féminin

Par Alex Moon
3 min 13 mars 2024
Tonnerre après les ruines, le postapo au féminin
On a aimé
- Des personnages exceptionnels
- Un univers qui tient la route
- Sombre, violent, viscéral
On n'a pas aimé

Floriane Soulas est-elle l’étoile montante de la fiction française ? En tous cas, nul ne niera que la jeune autrice parisienne est une touche-à-tout, aussi à l’aise en fantasy qu’en science-fiction. Après un premier roman à l’univers steampunk, Rouille, sorti en 2018, puis le succès des Noces de la renarde, un récit de fantasy au Japon médiéval, paru un an plus tard, la voilà qui vient tutoyer le postapocalyptique dans Tonnerre après les ruines.

Bien plus qu’un The Last of Us féminin, ce roman dur et intense nous offre un récit viscéral et profondément humain.

L’histoire

Férale n’a que Lottie, elle est son phare, sa lumière, sa seule amie. Car Férale est différente, avec ses yeux jaunes, ses capacités surhumaines et cette faim dévorante qui ne la quitte jamais. Dans ce futur en ruines arrosé de pluies acides et gangréné par les créatures mutantes, les deux femmes survivent en tant que chasseuses, offrant leur service de protection aux caravanes itinérantes. Jusqu’au jour où Rose, une adolescente, leur demande de l’emmener à Tonnerre, une cité où, dit-on, des chercheurs tentent de guérir les malades et les victimes de mutations. Si Férale y voit l’espoir de comprendre pourquoi elle est différente, Lottie semble étrangement réticente à l’idée de se rendre là-bas. Car la ville est liée à un passé qui la ronge, un passé qu’elle aurait voulu oublier et dont elle n’a jamais parlé à Férale…

L’avis d’Alex

Pour une première incursion dans le postapo, Tonnerre après les ruines est une réussite. Le roman déploie habilement son univers et ses personnages, il nous happe, nous fascine, jusqu’à ses dernières lignes.

À la fois cru et violent dans son traitement des plus vils aspects de l’être humain, le récit sait aussi se montrer touchant, sensible et profond. Si ses personnages endurent mille souffrances, c’est pour mieux se reconstruire. Jamais manichéenne, la plume de Floriane Soulas dépeint une humanité complexe, qui brise la frontière avec son animalité. Sans oublier sa manière d'aborder la famille, celle que l'on se crée, pas celle dont on hérite, d'une façon bien plus réaliste et moderne que n'ont su le faire beaucoup de romans au thème similaire.

Un roman au rythme exemplaire, puissant, qui offre une aventure très loin des clichés du genre. Après des titres phares comme La Route, Mad Max ou Je suis une légende, le genre du postapo vient de se trouver une nouvelle œuvre de référence.

Tonnerre après les ruines est à se procurer aux éditions Argyll

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