Critiques

Tristan et Iseult : Un mythe de guerre et d’amour

Par Alex Moon
5 min 1 septembre 2024
Tristan et Iseult : Un mythe de guerre et d’amour

« La Sagesse des mythes », collection emblématique des éditions Glénat consacrée à la mythologie, est devenue, en 2023 : « La Sagesse des mythes, contes et légendes », afin de pouvoir intégrer à son catalogue les récits antiques et populaires, parfois issus de la tradition orale, porteurs d’un héritage culturel encore vivace dans la littérature contemporaine.
S’y côtoient ainsi des histoires d’origine biblique (Adam et Eve, L’Arche de Noé…) et des œuvres classiques (Don Juan, Carmen…). Toujours sous la direction du philosophe français Luc Ferry, la collection propose cette fois-ci d’étudier la célèbre histoire de Tristan et Iseult, dont la légende est l’un des symboles de la passion amoureuse.

L’histoire

Initié dès l’enfance par son père, le roi Rivalen, au maniement des armes comme à l’art musical, le jeune Tristan excelle dans tous les domaines et s’annonce déjà comme un successeur avisé. Malheureusement, le duc Morgan met fin à la vie confortable du jeune prince en éliminant Rivalen. Contraint de fuir, Tristan trouve refuge chez son oncle, le roi Marc, à qui il refuse de révéler leur parenté afin d’être apprécié pour ses qualités propres et non à cause de sa filiation. Bien vite, le jeune homme devient le favori du souverain et lorsque ce dernier se voit obligé de payer un terrible tribut au roi d’Irlande, Tristan prend les armes pour le défendre. Après avoir avoué sa véritable identité, le jeune prince est adoubé chevalier. Il ignore encore que la belle Iseult va mettre à mal son honneur et ses convictions…

L’avis d’Alex

Les éditions Glénat prouvent encore une fois tout leur savoir-faire et la pertinence de leur ligne éditoriale, en adaptant des récits et mythes emblématiques en bande dessinée, sans trahir les textes d’origines (où du moins en gardant le plus de cohérence avec ce qui nous en est parvenu), afin de les rendre accessibles aux jeunes et moins jeunes qui souhaiteraient les (re)découvrir.

Ce premier tome d’une histoire prévue pour en accueillir cinq est servi par des dessins agréables, une mise en page claire et dynamique, ainsi que des couleurs qui font particulièrement honneur à une période historique trop souvent dépeinte comme sombre et crasseuse. On y suit l’enfance de Tristan et on découvre les prémices de sa légende. 

L’alternance entre les scènes se déroulant dans le passé, qui présentent la rencontre de Rivalen et Blanchefleur et la naissance du futur prince, et celles qui narrent sa fuite de Bretagne vers le royaume de Cornouailles, se fait de façon fluide et organique, sans confusion.

On apprécie particulièrement l’analyse de Luc Ferry en fin d’album, qui permet de relier le mythe à de grands thèmes universels, ainsi qu’à d’autres histoires qui ont façonné la culture de l’imaginaire. Il nous tarde de découvrir comment les prochains tomes de Tristan et Iseult vont aborder la passion amoureuse, la jalousie et la trahison. Nul doute que Clotilde Bruneau, au scénario, et Giuseppe Baiguera, au dessin, sauront faire honneur à la dimension épique et romantique de cette histoire intemporelle. 

À découvrir, chez Glénat