- Hyper généreux en terme de contenu.
- Passionnant.
Urban Comics continue sur sa vibe Girl Power et nous propose du très lourd avec Wonder Woman Historia. Déjà littéralement, avec un volume qui nous offre 248 pages de batailles sanglantes, de décisions cruelles et de sororité. C’est qu’il n’en fallait pas moins pour revenir aux origines de celle qui est la première véritable super-héroïne.
A l’heure où les droits des femmes sont encore largement bafoués dans certaines parties du monde, il me semblait important d’ouvrir cette critique sur une citation issue du premier communiqué de presse concernant les aventures de Wonder Woman, en 1941 :
Wonder Woman a été conçue par le docteur Marston dans le but de promouvoir au sein de la jeunesse un modèle de féminité forte, libre et courageuse, pour lutter contre l’idée que les femmes sont inférieures aux hommes et pour inspirer aux jeunes filles la confiance en elles et la réussite dans les sports, les activités et les métiers monopolisés par les hommes.
Plus de 80 ans après ces mots, c’est cette volonté farouche de liberté, d’égalité et d'émancipation qui anime ce recueil scénarisé par Kelly Sue DeConnick.
Quel plus bel hommage, pour un tel parangon de féminisme, qu’un retour aux origines ?
Oubliez tout ce que vous croyez savoir
L’histoire est écrite par les vainqueurs, et les vainqueurs sont souvent des hommes. Alors les amazones, ces femmes, ces guerrières, ont décidé de raconter la leur.
Tout commence par la colère d’Héra. Lassée de voir les femmes souffrir sous la main des hommes, l’épouse de Zeus convoque ses consoeurs et s’en va demander justice pour toutes les femmes sur Terre.
Raillées, rabrouées, les déesses décident de créer leurs propres redresseuses de torts : les amazones. Ces guerrières puissantes et pugnaces, agissent sous le couvert de la nuit, venant en aide à toutes celles qui en ont besoin, sans distinction. C’est ainsi qu’un soir elles sauvent Hippolyte, qui s’apprêtait à être violée et passée à tabac par des esclavagistes. Cette dernière n’aura alors de cesse de les rechercher pour recevoir leurs enseignements et devenir elle aussi une guerrière libre et indépendante. Grâce à l’aide d’Artémis, elle parviendra à retrouver la trace de ses libératrices et finira par former et diriger la septième tribu d’amazones.
Héroïnes tragiques, oeuvre sublime
Au-delà de son engagement, Wonder Woman Historia se lit comme une œuvre d’art.
Un dessin léché, une mise en page audacieuse et innovante, des couleurs puissantes, un comic comme vous n’en avez jamais lu ! Chaque planche est un tableau. Phil Jimenez, Gene Ha et Nicola Scott sont les représentants d’un nouveau romantisme baroque, propre au 21ème siècle. Beau, violent, puissant, le recueil à nécessité le travail de pas moins de 6 coloristes. Une réussite indéniable lorsqu’on a le résultat entre les mains.
Retraçant toute la genèse des amazones et de la reine Hippolyte, Wonder Woman Historia s’adresse aussi bien aux mordus du personnage, qu’aux néophytes. J’ajouterai même que ceux qui n’ont pas forcément d'affinité avec Wonder Woman devraient s’y essayer sans craintes. Diana Prince n’est d’ailleurs pas l’héroïne de cet ouvrage, mais bien sa conséquence.
A titre personnel c’est d’abord une passion pour la mythologie, couplée à une curiosité pour l'ambiance artistique de l’œuvre qui m’ont poussé vers ses pages. Et je dois dire que sa lecture m’a donné très envie de découvrir le Wonder Woman Infinite, toujours chez Urban Comics.
